Candidature unique de l’opposition au Congo-Kinshasa

Il semble que les violons s’accordent de plus en plus pour que  »l’opposition congolaise » présente une seule candidature à la prochaine élection présidentielle piège-à-cons. Les négociations sur cette question iraient bon train. Cela étant, beaucoup d’autres questions peuvent être soulevées par cette candidature unique. A quel projet de société ou programme de gouvernement va-t-elle répondre ?

Quelle idéologie va-t-elle défendre ? Quels seront ses fondements anthropologiques et culturels ?

Est-ce  »la fin des idéologies » pour le Congo-Kinshasa ou le copier-coller du néolibéralisme avec sa matrice organisationnelle faite de  »compétitivité » et de  »concurrence libre et non faussée » sur fond de la culture individualiste et promotrice de la guerre de tous contre tous ? Le Consensus de Washington doit-il être imposé au Congo-Kinshasa malgré le fait qu’il est générateur d’un capitalisme ensauvagé et du chaos ?

Ou, pour le moment, les politiciens congolais vont essayer de se mettre d’accord sur trois ou quatre points liés aux besoins de base de la population pour essayer de l’aider à retrouver le sourire tout en ne l’associant pas à la bataille des idées sur la place publiques afin qu’elle prenne une part active au devenir collectif du pays?

L’impression que les politiciens congolais donne, à quelques exceptions près, est d’être détenteurs de solutions aux problèmes de la population sans l’ y associer. Et ils prétendent qu’ils sont en démocratie.  »La démocratie effective » ne leur exigerait-elle pas qu’ils jouent beaucoup plus le rôle de levain dans la pâte de la population afin qu’avec elle, ils deviennent, à des niveaux différents, les acteurs de leur propre destinée ? Comment pourrait-il être possible sans  »le kinzonzi »,  »le looso » et  »les masambakanyi » (le débat, la participation et la délibération citoyens) organisés sur toutes les questions de la conception du pouvoir et du contre-pouvoir, du choix des candidats à la présidentielle, aux législatives et aux provinciales ?  »Le kinzonzi »,  »le looso » et  »les masamkakanyi » organisés en langues vernaculaires.

Le Congo-Kinshasa a-t-il un problème de candidature unique de l’opposition ou du refus, par un groupe d’individus commis à l’occupation, à la balkanisation, à l’implosion du pays et au génocide de sa population, des règles de jeu, des principes codifiés dans  »un texte légal » ? Ce groupe d’individus tenant à réaliser à tout prix sa mission sur le court, moyen et long terme a fait le choix du nihilisme et de la mort comme voie. Pour rappel,  »l’autorité (a)morale » de ce groupe le dit sans ambages :  »Je mourrai d’une balle dans la tête » (https://beninwebtv.com/2017/12/je-mourrai-dune-balle-dans-la-tete-quand-joseph-kabila-predit-sa-propre-fin/).

S’unir, créer des solidarités résistantes, cela est une très bonne chose. Mais, pour quoi faire ? Si c’est pour accompagner un groupe d’individus mal intentionné, de mauvaise fois et dont la mission est connue, cette union, au lieu de faire la force, pourrait affaiblir les Congolais(es) et conduire à la régression de la lutte.

Et puis, pourquoi cette union aujourd’hui et pas hier ? Est-ce l’expérience qui a conduit à la maturation politique des politiciens ou un agenda extérieur qui dicte la conduite à tenir ? Il se pourrait que les egos surdimensionnés aient accepté la voie de l’humilité, de la raison, de la solidarité et de la coopération. Qu’est-ce qui a manqué hier ? C’est-à-dire en 2001, en 2006, en 2011 ? Cela doit-il être un secret bien gardé par  »les Préso » ou être partagé avec la population afin qu’elle soit avertie et joue le rôle de garde-fou ? Quel a été le contenu de  »l’inacceptable » accepté hier ? Et pourquoi ? Toutes ces questions doivent-elles être passées sous silence pour sauver  »la démocratie » ?

La candidature unique de l’opposition risque d’être interprétée comme une soumission aux caprices d’un  »Cheval de Troie » de l’ordre cannibale du monde si un débat public n’arrive pas à faire la lumière sur ses tenants et ses aboutissants dans un processus politique qui se veut démocratique.

A moins que  »la démocratie à la congolaise » soit une perpétuelle illusion de démocratie et une perpétuation du  »chaos organisateur ».

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

 

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