Ayant accepté le dialogue, il replace quelqu’un qui ne manquera pas de lui compliquer la tâche au Kasaï Oriental

Malgré toutes les observations soulevées par maints observateurs avertis (Cfr La Tempête des Tropiques N° 5232 du 11 septembre), Joseph Kabila Kabange a avalisé la proposition lui faite sur la reconduction de M. Alphonse Ngoy Kasanji dit Ngokas à la tête de la nouvelle province du Kasaï Oriental pendant que ce dernier n’a pas laissé bonne impression quand cette entité politico-administrative n’était pas encore démembrée.

Depuis le jeudi 29 octobre, il a été publié au cours du journal de 20H l’ordonnance le nommant comme Commissaire spécial avec ses deux adjoints en charge des questions politique, juridique et administrative ainsi que celui de affaires économiques attribués respectivement à Jean-Pierre Mutanda et Mme Kapinga.

La marche timide organisée dans les rues de Mbuji-Mayi n’est pas signe que la reconduction de Ngokas est chaleureusement accueillie. La procession a été une affaire des gens venus s’exhiber contre 500FC.Plusieurs personnes se posent des questions sur l’avenir de cette nouvelle province ayant comme chef-lieu la ville de Mbuji-Mayi.

Avec près d’un million de $ qu’il recevait de Kinshasa, Ngokas n’a pas réussi à donner de l’eau potable à une grande part de la population, ni de l’électricité à travers l’ex province du Kasaï Oriental sans oublier la voirie qui laisse toujours à désirer. L’érection du stade moderne dans la capitale du diamant généralement brandie est rendue possible grâce à la contribution de la population.

Il en est de même de l’amélioration du système éducatif intervenue avec l’apport considérable des partenaires extérieurs de la RDC. Maintenant qu’il en recevra300 à 400$, on se demande ce que fera l’ancien gouverneur qui avait tous les pouvoirs ? Une chose est d’avoir nommé, une autre est de fixer très rapidement les compétences de chaque membre de l’équipe promue à la tête de cette nouvelle province.

L’adjoint de Ngokas en charge des questions politique, juridique et administrative est resté longtemps Parsec du ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. Ce dernier et Ngoy Kasanji, tous de la tribu Bena Kayembe, vivent comme chien et chat en ne se parlant pas.Cette relation tumultueuse risque de se répercuter sur le rapport entre ces deux membres de l’équipe dirigeante de la nouvelle province du Kasaï Oriental.

Le second adjoint, Mme Kapinga, fait partie de la formation politique dénommée PADER du député national Bulambo, un ancien dissident du PANU du défunt Philippe Futa, un dignitaire de Miabi et de la nouvelle province. Mme Kapinga aura fort à faire pour être bien acceptée .Un autre problème, Joseph Kabila l’a préférée à la place de François-Xavier Kabala Mbidi, président de l’Assemblée provinciale de l’ex Kasaï Oriental, qui était aussi candidat commissaire spécial.

Si un mot d’ordre peut être donné par l’Autorité morale de la Majorité Présidentielle à ses poulains pour administrer la province, la tâche lui est ardue pour rentrer dans les grâces de cette population acquise à la cause d’Etienne Tshisekedi et à l’opposition ;pour preuve Félix Tshisekedi et Alexis Mutanda ont été bien élus à Mbuji-Mayi, en dépit de la tricherie qui était planifiée dans cette partie du pays.

Prônant à l’heure qu’il est le dialogue,Joseph Kabila aurait mieux fait de nommer un véritable manager, unpacificateur, un communicateur, un respectueux des Droits humains à la tête du nouveau Kasaï Oriental.

Les hommes de cet acabit ne manquent pas dans ses rangs. Peut-être en reconduisant un adepte des méthodes policières et quelqu’un peu porté à la démocratie et à l’esprit du dialogue, Joseph Kabila sait ce qu’il fait.

Une chose est certaine, même les politiciens de son obédience de cette province ne manquent pas d’être frustrés par la reconduction d’un homme qui bafoue à longueur des journées les Droits de l’homme.

Par KerK