Comprendre ce scandale de 200 millions USD qui éclabousse Albert Yuma à la Gécamines

Politico.cd

La vision du prophète Daniel de la colosse aux pieds d’argile illustre bien la situation qui se passe actuellement à la Gecamines où le PCA albert Yuma, le DG et le SG ont été frappé d’une injonction judiciaire de ne pas quitter le territoire congolais depuis ce vendredi 20 décembre 2019.

Une information judiciaire a été ouverte à leur encontre par le Procureur général près de la cour de cassation.

Dans les coulisses de la Gécaminesgate.

Des informations concordantes font état d’un faux contrat de 128 millions d’euros brandi par les trois pre-cités comme ayant été accordé à la Gecamines en octobre 2017. Mais curieusement, personne ne connaît la destination de cet argent ni ce à quoi il a servi.

Tantôt, ils soutiennent que cette somme a servi à payer les impôts de la Gecamines, tantôt pour le préfinancement des élections. Et cela sans aucune preuve. Le prêt est prétendu avoir été accordé par la société Fleurette Mumi Holdings limited, appartenant à Dan Gertler.

Or lorsque ce dernier ainsi que ladite société ont été sanctionnés par les USA, une nouvelle société dénommée Ventora development est créée en octobre 2018 avec le capital social de 1000 USD et sans autre activité connue en RDC. Mais en octobre dernier, c’est cette nouvelle entreprise Ventora qui demande à la Gecamines de lui payer la somme de plus 209 millions d’euros censée revenir à Fleurette Mumi, sans expliquer par quelle magie Ventora en devenait propriétaire.

Curieusement, les dirigeants de la Gecamines vont accepter de payer ladite somme à Ventora sans même daigner ouvrir une enquête pour connaître la raison sociale de Ventora et ses liens avec Fleurette Mumi .

Le 11/11/2019, la Gecamines est condamnée par le Tribunal de commerce de Lubumbashi à payer cet argent à Ventora qui pourtant n’a jamais été en affaire avec elle.

Tout cela se fait pendant que la Gecamines cède une partie de ses concessions à la société Glencore, au sein de laquelle Dan Gertler était associé jusqu’à l’imposition des sanctions américaines, contre le versement de la somme de 250 millions USD. De telle sorte qu’une fois virée sur le compte de la Gecamines, cette somme sera saisie par la fameuse Ventora et les individus qui tirent les ficelles vont s’en partager.

Plus grave encore, les dirigeants de la Gecamines se sont volontairement abstenus d’empêcher par la procédure de défense à exécuter l’application du jugement arrangé et inique du Tribunal de commerce de Lubumbashi. En réalité, il s’agit d’opérations de blanchiment des capitaux qui impliquent les trois dirigeants de la Gecamines et pour lesquelles ils sont poursuivis par la justice.

Deux mandats de comparution ont été lancés contre le PCA et le DG de la Gécamines mais ces derniers ont refusé de répondre. Entre-temps, le DG et et le SG de cette entreprise ont été débarqués de l’avion alors qu’ils tentaient de s’envoler à l’étranger en application des mesures conservatoires prises par le Parquet général près de la cour de cassation.

Yuma, un bonze de Kabila

Plusieurs organisations de la société civile dont l’ACAJ sont montées au créneau pour appeler la justice à aller jusqu’au bout de cette affaire.

Patron des patrons d’entreprises, Albert Yuma-Mulimbi, président de la FEC, PCA de Gécamines et président du comité d’audit de la Banque centrale de la RDC, est un fidèle parmi les fidèles de Joseph Kabila. L’ex-président avait d’ailleurs rêvé pour lui le poste de Premier ministre. Mais le nouveau chef de l’État, Félix Tshisekedi, l’a écarté de la course, en raison des accusations de corruption portées contre lui par plusieurs ONG, notamment Global Witness et le Centre Carter qui ont toutes deux signalé la disparition de centaines de millions de dollars de recettes publiques versées à la Gécamines pendant son mandat.

Des accusations dont Albert Yuma se défend mais qui n’auront pas empêché Félix Tshisekedi de le reconduire à la tête de l’entreprise minière, dont la gestion est capitale pour les ressources publiques. Également président de la FEC, la Fédération des entreprises du Congo, Albert Yuma est artisan du nouveau code minier adopté l’an passé pour, selon lui, rééquilibrer le partage des revenus miniers entre la RDC et ses partenaires étrangers.

Thierry Mfundu

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