Ambongo après Munzihirwa. Le FPR/APR de Kagame a peur !

Le FPR/APR fait le gros dos face aux non-connaisseurs de l’histoire des Grands Lacs africains. Si la question de l’implosion et de la balkanisation du Congo-Kinshasa revient sur le devant de la scène, c’est surtout parce qu’elle est liée à la guerre perpétuelle des anglo-saxons pour  »le Grand Rift »

Avant que le FPR/APR -qui n’est pas à confondre avec le Rwanda- de Kagame n’attaque le Congo-Kinshasa avec la complicité de l’Ouganda et de plusieurs  »fils perdus » du pays de Lumumba, un homme savait, de source sûre, de quoi Paul Kagame était le nom. Il a écrit au Président américain Carter afin que le pire soit évité aux Grands Lacs africains. Cet homme, Mgr Munzihirwa, fut assassiné le 29 octobre 1996 à Bukavu avant que  »la guerre anglo-saxonne de prédation et de basse intensité » n’atteigne une bonne partie du Congo-Kinshasa. Cet assassinat fut un avertissement : la guerre contre le Congo-Kinshasa était une guerre contre l’intelligence et contre les agents de la lutte pour la solidarité (http://www.ingeta.com/mgr-munzihirwa/).

Avant et au cours de cette guerre contre l’intelligence, tous les Congolais ont été qualifiés de  »BMW ».  »Idolâtres » de la bière (B), de l’argent (money) et de la femme (woman), ils pouvaient être trucidés par  »la race supérieure » des Grands Lacs africains. Proches des Hutu, il fallait leur offrir de l’alcool et de l’argent pour les neutraliser aux fins de conquérir leur pays. Ce plan de la colonisation tutsi du Kivu et des autres régions de l’Afrique centrale est détaillé sur plusieurs points. Les lecteurs de  »Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise » de Charles Onana en savent quelque chose.

Le FPR/APR réduisant les Congolais aux  »idolâtres BMW » se mentait à lui-même. Cette approche  »idéologisée » des Congolais ignorait expressément l’intelligence et la sagesse de plusieurs de ses dignes filles et fils. Il ne croyait peut-être pas que ceux-ci seraient capables, à tout moment, de mettre sur la place publique sa ruse et sa sous-traitance. Ils ont, dans un laps de temps, produit des livres très bien documentés sur la tragédie des Grands Lacs africains. Ils en ont lu beaucoup d’autres. Dans la rue, ils sont encore capables de dire à une voix haute et audible, ce que les sous-fifres des anglo-saxons ont fait dans leurs pays. Dans certains coins de ce pays, ils ont créé des lieux de débat et de mémoire pour lutter contre l’amnésie.

Dernièrement, l’un d’eux, le Cardinal Ambongo, est allé sur place à l’Est du Congo-Kinshasa. Après avoir échangé avec ses confrères évêques et prêtres, il a compris ce que plusieurs de ses compatriotes disent depuis très longtemps : la balkanisation du Congo-Kinshasa n’est pas une vue de l’esprit (http://www.ingeta.com/limplosion-du-congo-kinshasa-et-de-lafrique-nest-une-vue-de-lesprit/)

Du coup, le FPR/APR de Paul Kagame a peur. L’un de ses ministres participe a une émission télévisée (en français dans un pays  »anglophone ») au cours de laquelle la question est réduite à un mythe. A le suivre, il y a lieu de dire qu’il donne à son pays un rôle prépondérant dans ce projet de balkanisation du Congo-Kinshasa alors qu’il y est utilisé comme un sous-fifre.

(https://oeildafrique.com/analyses_et_opinions/le_projet_de_balkanisation_de_la_rdc_n_est_pas_une_vue_de_l_esprit)

Encore une fois, le FPR/APR fait le gros dos face aux non-connaisseurs de l’histoire des Grands Lacs africains. Si la question de l’implosion et de la balkanisation du Congo-Kinshasa revient sur le devant de la scène, c’est surtout parce qu’elle est liée à la guerre perpétuelle des anglo-saxons pour  »le Grand Rift » (Ouganda : les objectifs inavoués de la campagne « Kony 2012 », par F. William Engdahl). Son projet des années soixante a échoué face à la vigilance et aux luttes patriotiques des Congolais. Et surtout ceux de l’Est.

La question revient sur le devant de la scène depuis  »la fausse guerre de libération de l’AFDL ». Celle-ci a permis aux intellectuels Congolais de la repenser et de publier des livres et des articles là-dessus. L’un des livres les plus sourcés là-dessus est  » La République Démocratique du Congo face au complot de la balkanisation et de l’implosion » (2013). Ses auteurs, forts de leurs expériences et de leurs sources, n’ont pas eu peur d’être traités de  »complotistes », un élément de langage au service de  »la superclasse globaliste » que le FPR/APR sert comme  »nègre » au cœur de l’Afrique.

Il est curieux que les Congolais ayant suivi  »le débat tutsi » sur  »la balkanisation du Congo » ne se soient pas rendu compte qu’il était sans  »contradicteur ». Oui, au Rwanda de Paul Kagame, le débat contradictoire n’existe pas. Au Congo-Kinshasa, oui. Malgré tout !

Pourquoi a-t-il eu lieu ? Des hommes publics congolais tentent de populariser la question de l’implosion et de la balkanisation du Congo-Kinshasa : un Cardinal catholique, des pasteurs protestants et des  »hommes politiques congolais ». Cela fait peur. Les masses populaires risquent d’être informées et de s’engager dans la lutte pour que le projet ne soit pas mis en œuvre et/ou pour récupérer les pans de leurs pays balkanisés. Cela fait peur. Les débordements peuvent s’en suivre…

Il se pourrait aussi que le FPR/APR se soit rendu compte qu’il n’aura pas toujours des  »alliés » au Congo-Kinshasa. Des masses populaires averties et debout risquent, demain, de ne pas reconduire, à la tête du pays,  »ses alliés d’hier et d’aujourd’hui ». Et il commence à appeler au secours.

Il a  »la chance » d’avoir un Congo-Kinshasa où le débat contradictoire bat encore son plein même s’il est accompagné de  »la fatigue de la pensée et de la réflexion ». Des Congolais applaudissant le Cardinal Ambongo sur son approche de la question de la balkanisation ne le soutiennent pas quand il affirme que les Banyamulenge sont Congolais. Tout comme la base de  »Fatshi béton » a vivement protesté au moment où il a abordé cette question à Londres.

De plus en plus, au Congo-Kinshasa,  »la contestation » s’installe. Il n’est pas très sûr que le FPR/APR y soit supporté demain. Les plaies et les blessures non pansées et non cicatrisées d’hier, sans un passage par une  »Ethique reconstructive », risquent d’appeler à la vengeance demain.

Le retour de la problématique de l’implosion et de la balkanisation du Congo-Kinshasa sur le devant de la scène congolaise devrait conduire les parrains du FPR/APR à faire leur cette réflexion de Simon Weil :  »Le fort n’est jamais absolument fort, ni le faible absolument faible. Ceux qui ont reçu la Puissance en dépôt de la part du destin compte exagérément sur elle et finissent par être détruits. La Puissance est aussi impitoyable pour l’homme qui la possède (ou pense la posséder) qu’avec ses victimes. Si elle écrase celles-ci, elle intoxique celui-là. » Surtout quand elle n’est pas utilisée en cas de légitime défense. Le Congo-Kinshasa, disait le Pasteur Ekofo, ne sera pas toujours faible…

Après Munzihirwa, Kataliko, etc., il y a Ambongo. Demain, un autre dont le nom n’est pas connu se lèvera. Après Lumumba, toute  »une génération » se lève pour dire NON A LA BLKANISATION DU CONGO-KINSHASA.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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