COVID-19 : des médecins kinois exposés à la contamination

Au siège de l’Ordre des médecins de la RDC à Kinshasa, le 22/05/2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Depuis la déclaration de la pandémie du Coronavirus à Kinshasa, le personnel soignant congolais accomplit son travail avec tous les risques d’attraper cette maladie.

Alors que les autres travailleurs de la République ont sensiblement réduit leur rythme du travail et d’autres font du télétravail, les médecins multiplient leurs heures de travail pour répondre au besoin de prise en charge médicale.

Malheureusement, aucune disposition particulière n’a été prise pour eux par le gouvernement en vue d’améliorer leur condition de vie et de travail, s’indignent quelques médecins interrogés par Radio Okapi.

La pandémie de coronavirus détériore davantage les conditions de vie et de travail du personnel médical affirme certains médecins.

« Le médecin est exposé au premier niveau. C’est lui qui assure les soins médicaux. Et la prime de risque est demeurée inchangée malgré l’inflation. Quand il convertit sa prime en dollars, il se retrouve avec 300 USD. On ne sait pas pourquoi nous sommes abandonnés comme ça », se plaint l’un d’eux.

Certains parmi eux ne sont même pas encore inscrits sur les listes de paie et donc travaillent sans salaire :

« Certains médecins qui travaillent ne reçoivent même pas leurs primes de risque. Ils refusent même d’aller à l’hôpital puisqu’ils ne veulent pas mettre leur vie en danger ».

Ceux qui travaillent manquent du matériel de protection et des moyens de transport :

« Hier, par exemple, nous sommes pendant la période de masque, mais à l’hôpital, il n’en y avait pas. Je devrais me débrouiller. J’ai utilisé un papier mouchoir. On est vraiment exposé. On se bat pour trouver une place dans le transport en commun », témoigne un autre médecin.

Pour lier les deux bouts du mois, certains médecins accordent plus d’importance aux hôpitaux privés.

« En plus de notre temps de travail dans les hôpitaux de l’Etat, on est obligé aussi d’aller dans des institutions privées. Là, les conditions de travail sont quand même réunies, la prise en charge des médecins est quand même mieux par rapport aux structures de l’Etat ».

Les médecins plaident donc pour la restructuration du système sanitaire congolais.

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