La CPI, la justice congolaise et  »Joseph Kabila »

Bien que la guerre perpétuelle au cours de laquelle les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes économiques sont commis soit une guerre de basse intensité anglo-saxonne menée par des proxies interposés, il est un fait que le Congo-Kinshasa est signataire aux statuts instituant  » La Cour Pénale Internationale ». Pour preuve, il y a déjà livré Katanga et un certain Bosco Ntanganda. Va-t-il, cette fois-ci, s’associer à la demande d’enquête initiée un groupe d’avocats canadiens au sujet des crimes commis par  »Joseph Kabila » et mentionnés dans leur lettre adressée au bureau du Procureur de cette institution ?

Serait-t-il juridiquement décent que rien ne soit fait à son endroit au pays de Lumumba après la lecture de cette lettre ? La justice congolaise peut-elle faciliter la tâche au Bureau du Procureur de la CPI en examinant déjà les crimes dont il est question afin d’envisager la possibilité de lever  »l’immunité du Sénateur à vie » pour son éventuelle poursuite en justice ?

Qu’est-ce qu’en pense le Procureur général de Kinshasa ? Et les grands juristes du pays ?

Oui, c’est vrai :  »Rome ne paie pas toujours ses traîtres ! » Ne pas apprendre et/ou savoir cela est très risque pour  »les nègres de service ».

Serait-il moralement décent que ce monsieur sur qui pèse cette demande d’enquête continue à vivre au Congo-Kinshasa comme si de rien n’était ? Serait-il aussi concerné par l’avènement de  »l’Etat de droit » au cœur de l’Afrique ?

De toutes les façons, toutes ces questions (rhétoriques) ne remettent pas en question mes doutes sur l’efficacité de la justice congolaise et le fait que la guerre perpétuelle à laquelle ce monsieur a participé et participe encore est aussi  »une guerre secrète de la politique et de la justice internationale » comme l’a si bien démontré Florence Hartmann en 2007.

Menée par un réseau transnational de prédation, elle peut se poursuivre même si un seul maillon de la chaîne est  »sacrifié ». En d’autres termes,  »le sacrifice de ce maillon » peut être lu comme une stratégie d’une guerre d’usure par morceau. Il peut aussi être lu comme de la poudre jetée aux yeux des compatriotes croyant encore en  »une certaine justice internationale » au moment où les actions menées par les forces économiques dominantes pour la balkanisation et l’implosion du pays poursuivent leur petit bonhomme de chemin.

Tout cela étant, une bonne note est prise : un certain nombre d’avocats canadiens vient de dire à haute voix ce que des compatriotes congolais ne cessent d’affirmer depuis plusieurs années (https://www.voaafrique.com/a/un-groupe-d-avocats-canadien-demande-%C3%A0-la-cpi-une-enqu%C3%AAte-contre-kabila/5466919.html?fbclid=IwAR3QFRGr0qQAN2Rq_lpmFACbAVggLIpC-lpfglIC6Wet5pM4wwktkS-FSF8 ). C’est déjà ça :  »Diwudiadia tshiula, ki ndidi umena mpusu » ! (Ce n’est pas le jour où tu manges le crapaud que tu attrapes la gale!)

Que cette demande d’enquête aboutisse ou pas, il est désormais et davantage mondialement connu qu’il y a eu au Congo-Kinshasa  »un conglomérat d’aventuriers » géré par un certain alias Joseph Kabila et sur qui a pesé, pendant plus ou moins deux décennies la commission des crimes contre les Congolais et leur terre-mère au cours d’une longue guerre de basse intensité.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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