Les compradores et leur  »tribalisme-piège »

Les  »compradores » sont, en général, des  »élites autochtones » ayant accepté, en conscience, de travailler pour les intérêts des pays étrangers ou pour des firmes transnationales tout en assumant de  »fausses positions de pouvoir » dans leurs propres pays. Bref, ce sont des  »vendus à l’étranger ». Dans leurs propres pays, ils détiennent ce que Mufoncol Tshiyoyo nomme  »le pouvoir-os ». De quoi est-il fait, ce pouvoir ? De pas grand-chose. Il provient, souvent des processus électoraux

frauduleux et est soutenus par les ambassadeurs, l’ONU et  »les huissiers du capital » que sont la Banque mondiale et le FMI. Ces derniers mènent, depuis des décennies, au sein des pays qu’ils néocolonisent,  »un coup d’Etat permanent », comme le dirait Eric Toussaint.

En fait, en marge des  »dettes odieuses » que les  »huissiers du capital » les poussent à contracter pour faciliter la néocolonisation de leurs pays, les  »compradores » se servent de  »l’armée », de  »la police » et des  »services de sécurités » pour casser toute dynamique populaire prônant la souveraineté et l’autodétermination des peuples.

Pour être sûrs qu’ils peuvent être des  »vendus-non-inquiétés », ils s’entourent d’autres  »vendus » parmi  »les leurs ». Au vu et au su de tous, ils paraissent comme étant des  »tribalistes ». Cette lecture oublie de commencer par avouer que ce sont des  »vendus ». Eux et les leurs sont des  »vendus ». Ce clientélisme odieux sert négativement  »leurs patelins ». Il le dessert. Comment ?

Il arrive que  »les maîtres du jeu » voulant actionner la stratégie de la division opposent  »les compradores » entre eux pour mieux servir les intérêts du capital. A ce moment-là, la tribu ou l’ethnie d’où ils proviennent servent de boucs-émissaires. Leurs membres sont tués pour servir non pas leurs intérêts mais ceux des  »huissiers du capital » et des firmes transnationales. Le tribalisme devient une sorte de piège. Tuer ou faire tuer les membres de la tribu ou de l’ethnie des  »compradores » donne l’impression qu’il y a effectivement des intérêts tribaux ou ethniques en conflit. Souvent, ce n’est pas le cas. Ces massacres ou assassinats sont les sacrifices imposés aux innocents -souvent composés de fanatiques, de thuriféraires et d’applaudisseurs abêtis par ces mêmes  »compradores »- en vue de camoufler le service rendu en permanence au  »capital ». Comme tous les idolâtres, ils ont besoin des sacrifices…  »Les compradores » et  »leurs maîtres » sont des vampires. Amis des  »vipères »,  »les compradores » finissent mal. Ils sont souvent, eux aussi, sacrifiés sur l’autel de leur trahison. Ce sacrifice, malheureusement, en suscite d’autres lorsque les masses critiques n’arrivent pas à s’imposer pour renverser le rapport de force défavorable à l’intérêt général.

D’ailleurs, quand, en fin de compte, un examen minutieux est fait au sujet de leurs véritables réalisations dans leurs  »patelins », il n’y a pas grand-chose. Pourquoi ? Ils ne peuvent pas servir deux maîtres à la fois. C’est-à-dire  »le Capital » et  »leurs peuples ». C’est impossible. Cela d’autant plus que leur pouvoir est apparent. Dans leurs pays, le fait politique est colonisé par le fait économique.

Savoir que le tribalisme dont ils font montre est un piège au service de la stratégie de la division servant  »le Capital » me semble important. Il est possible que je me trompe.

(P.S. Mes guillemets signifient que l’usage des mots et des expressions mentionnés pose quand même un problème au niveau de leur sens.)

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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