Des vidéos reçues de Bunia sont d’une grave cruauté !

« Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes » – Nicolas Machiavel,

Il y a deux jours, un ami a reçu de son cousin vivant à Bunia, des vidéos de décapitation et de dépeçage des compatriotes par des jeunes s’exprimant en une langue inconnue au Kongo-Kinshasa, armés de kalachnikovs. Il me les a partagées. Ces vidéos sont d’une grave cruauté. Malheureusement, il y en a de plus en plus du même genre.

Ces vidéos sont tournées au mois de janvier 2021. Les images visualisées renvoient à un autre corps dépecé, il y a 60 ans, le 17 janvier 1961, au Katanga (avec la complicité des fils du pays) : le corps de Patrice-Emery Lumumba.

Ces images m’ont poussé à me poser quelques questions : « Qui les filme pour les rendre publiques ? Quel est son objectif ? Quelle cause sert-il ? Pourquoi les frères et sœurs de Lumumba subissent-ils, 60 ans après son assassinat, le même sort que lui ? »

Filmer ces images pour en faire la publicité pourrait poursuivre quelques objectifs : créer la peur dans les cœurs et les esprits des compatriotes, les pousser à fuir la mort et leur terre-mère afin que les sous-fifres du capital la mettent à son service. » Et Marx nous avait averti :  »Le capital ne recule pas devant le crime. »

Ces images renvoyant à Lumumba rappellent le tort que commettent plusieurs d’entre nous et dont parle Frantz Fanon : «Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité. »

Visualiser les images de Bunia et lire cet extrait de Frantz Fanon devraient nous rappeler qu’en tant que sœurs et frères de Lumumba, nous faisons peur aux fondés de pouvoir du capital et à leurs proxys. Ils savent que nous sommes héritiers d’une pensée pouvant nous mettre collectivement debout et créer une masse critique imbattable. La peur que nous suscitons les pousse à nous faire peur afin qu’ils deviennent les maîtres hégémoniques de nos âmes.

Visualiser ces images de Bunia et relire Frantz Fanon devraient nous rappeler que les sœurs et frères de Lumumba encore en vie, sont, comme dirait Mme Bénédicte Kumbi (alias Mme Ngalula), des  »survivants ». Nous pouvons, à tout moment, subir le même sort que nos frères et sœurs de Bunia. Donc, de notre  »survie » dépend l’avenir de notre postérité. Ce qui se passe dans notre pays doit, à tout moment, nous servir de signal d’alarme. Il y a une lutte collective à mener pour le triomphe de la vie.

Il serait illusoire de croire que les sous-fifres des fondés de pouvoir du capital pourraient venir à notre secours et immédiatement. Non. Leur maintien au  »pouvoir-os » par  »les décideurs » dépend de leur capacité à participer à notre extermination.

Le pays a de plus en plus besoin que se lève un leadership collectif patriote et souverainiste pouvant susciter un grand mouvement de masse (critique) afin de mettre fin à ce carnage. Il dure depuis 1885 avec son lot d’abêtissement, d’appauvrissement, d’abrutissement, de nihilisme, d’assujettissement et d’envoûtement volontaire. Son objectif majeur : dépeupler le Kongo-Kinshasa et mettre ses terres au service du capital.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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