Une guerre perpétuelle au cœur de l’Afrique et  »le danger islamiste »

« Ils nous dominent plus par l’ignorance que par la force. » S. BOLIVAR

Hier, jeudi 13 mai 2021, quelque chose de curieux s’est passé à Kinshasa : un affrontement entre deux groupes de musulmans et des attaques dirigées contre  »les policiers » ayant cherché à le stopper. Un policier a été tué et ceux qui l’achevaient crier  »Allāhu ʾakbar  » (Dieu est grand) !

Curieux ! Cet affrontement intervient à la fin du Ramadan au moment où les  »FARDC » sont en guerre contre  »le terrorisme » des (faux) ADF à l’est du pays. Est-ce une pure coïncidence, un hasard ? Personnellement, je ne crois pas.

La guerre perpétuelle et par morceaux se poursuit au cœur de l’Afrique. Elle a pour fondements le militarisme (et/ou la militarisation des instrumentalisés), le matérialisme et le racisme. Elle tient à maintenir  »le statu quo » dans plusieurs  »Etats »,  »Etats fallis »,  »Etats satellites » ou  »non-Etats » de cette partie de l’Afrique en désorientant  »le peuple inculte ». La vente d’armes ou leur mise à la disposition des  »rebelles » contribue à la perpétuation de cette guerre.

Le dernier exemple en date est celui de la République Centrafricaine où  »un mercenaire français » a été arrêté avec un arsenal impressionnant d’armes. Et  »Strategika » commentant cette prise note ceci :

«  Vu le profil de cet individu et son passage par le Mali, il était en service commandé pour déstabiliser le gouvernement centrafricain en encadrant, armant et conseillant des groupes rebelles financés par les mêmes commanditaires voulant la persistance du statu quo dans cette région du monde. » A quoi sert  »la persistance du statu quo » pour la France ? A préserver le contrôle de son  »pré-carré colonial » là où l’actuel président de la République Centrafricaine cherche à changer de partenariat stratégique pour le bien de son peuple. Là-dessus, voici ce que  »Strategika » écrit : « Après la guerre acharnée, voire frénétique, des trolls et des pseudonymes entre français et russes en Afrique centrale et au Sahel, voilà un autre épisode de la guerre des barbouzes qui oppose Paris à Moscou pour le contrôle de son dernier pré-carré colonial en Afrique et que l’intrusion russe, subite et inopinée, menace au plus haut point. »( Centrafrique – La Guerre de Barbouzes (reseauinternational.net) )

Dans ce contexte de guerre perpétuelle,  »le danger islamiste » sert à désigner un  »faux ennemi » pour désorienter et/ou tromper les populations assujetties, soumises aux diktats des sous-fifres des  »grandes puissances en guerre » et des transnationales ayant usurpé le pouvoir politique au profit du fait économique dominant au moment où la crise économique gagne de plus en plus les pays du Nord. Et là où, au cœur de l’Afrique, la lutte pour le retour à l’Etat-nation souverain et les possibles insurrections des consciences se font sentir, l’inimitié des  »Etats profonds » au service de l’ultralibéralisme, du transhumanisme et du globalisme se fait de plus en plus sentir.

Les pays menacés par cette inimitié devraient écouter ce conseil d’Eric Montana : « Il ne faut jamais sous-estimer un ennemi, surtout s’il a tout à perdre en cas de vraie révolution. Les révolutions colorées tout comme les attentats sous faux drapeau n’ont qu’un seul but : tromper le peuple en l’orientant vers un faux ennemi, un ennemi qu’on aura pris soin de fabriquer patiemment pendant des années, en le diabolisant (…) »

Dans le contexte de l’Afrique centrale,  »le faux ennemi patiemment fabriqué », ce sont  »les rebelles »,  »les petits Etats proxys »,  »les faux militaires corrompus » ayant infiltré les différentes armées, etc.

 »Le véritable ennemi » s’en sert tout en restant tapi dans les coulisses, en faisant des sorties médiatiques pour donner l’impression de soutenir les populations meurtries ou en organisant de temps en temps  »un monologue » comme celui que Mufoncol Tshiyoyo a décrié il y a quelques jours. (Le monologue de l’Amérique au sujet du Congo… – INGETA )

Etre attentif à ce mode opératoire est essentiel pour les consciences patriotiques éveillées et les populations africaines cherchant à résister contre la désorientation orchestrée par  »les nègres de service » jouant aux  »garants de la sécurité populaire ».

En effet, l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier sont continuellement en danger. L’ambassadeur chinois au Kongo-Kinshasa, Zhu Jing, a tweeté là-dessus en écrivant ceci :  »La RDC et l’Afrique ne doivent pas être le champ de bataille des puissances. Soyons vigilants à ceux qui crient aux combats et cherchent à créer de l’hostilité. »

Ce tweet est un commentaire d’un article du journal Le Potentiel intitulé  » Felix Tshisekedi entame un bras de fer avec la Chine sur les contrats passés avec Kabila ». Cet article est aussi un commentaire d’un tweet de l’ex-envoyé spécial des USA dans les Grands-Lacs Africains comme l’indique son introduction : « L’envoyé spécial des États-Unis dans la région des grands lacs sous l’administration Trump, Peter Pham, a dans un tweet indiqué que l’actuel président Congolais, Félix Tshisekedi, « a entamé un bras de fer avec la Chine sur les contrats passés avec l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila », qui était un fervent allié du pays de Mao Zedong. Selon ce diplomate, « ces accords sino-congolais ont des clauses qui sont jugés contraires aux intérêts de la RDC ». » (Peter Pham est cet américain qui plaidait en 2012 pour la scission du pays de Lumumba. Lire Les Grands Lacs africains ont un nouvel envoyé spécial US. Qui est-il ? – INGETA )

Ces deux tweets sont plus que clairs sur les enjeux géopolitiques et géostratégiques face auxquels le pays de Lumumba est placé. Certains combats et certaines batailles visibles et invisibles sont directement ou indirectement liés à ces enjeux. Dans un article intitulé  »Comprendre la posture de Félix Tshisekedi à l’égard de la Chine », Patrick Mbeko en fait une lecture très intéressante.

Commentant le tweet de l’ambassadeur chinois publié sur mon mur Facebook, Mufoncol Tshiyoyo interpelle les consciences critiques éveillées en ces termes : « L’affrontement, si seulement il devait y en avoir un entre ces puissances au Congo, serait possible le jour où les impérialistes de tous bords perdraient de l’opportunité de fabriquer et d’entretenir des supports nègres au Congo. L’autonomie congolaise, la volonté pour le Congo d’exister par lui-même, déclenchera la guerre. Dans le cas contraire, la Chine comme ses « alliés » occidentaux racontent des bobards juste pour distraire un « peuple inculte », expression peuple inculte empruntée de Michel Onfray. »

Dans l’entre-temps, la guerre perpétuelle raciste et de basse intensité se poursuit par des proxys interposés et la désignation du  »faux ennemi » sert à cacher les vrais enjeux aux populations désorientées menacées par leur extermination.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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