La clameur kongolaise a fait mouche ! Les oreilles de Kagame ont sifflé

 »Larrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. » 1 Samuel 2:3

Paul Kagame a blessé les Kongolais dans leur immense majorité. Il a touché à leurs morts, aux blessures encore et toujours fraîches provoquées par la guerre raciste de prédation et de basse intensité au cours de laquelle il a opéré et opère comme le  »kind of guy » de ses parrains. Il a touché là où il ne fallait pas. Bien que  »paralytique », il a blessé majoritairement les Kongolais dans leur amour propre. Aurait-il cru qu’ils ne sont toujours et encore que des  »BMW » ?

Il s’est complètement trompé d’époque. Il a provoqué une clameur kongolaise qui a fait mouche ! Des compatriotes ont écrit une tribune ( RDC : scientifiques, politiques, activistes, artistes, une cinquantaine de personnalités congolaises signent une tribune réagissant au négationnisme de Kagame | Actualite.cd) pour protester contre le négationnisme de Paul Kagame et son mépris à l’endroit du Docteur Mukwege, engagé avec KoPax et plusieurs autres compatriotes dans l’étude du Rapport Mapping afin d’exiger la justice et la fin de l’impunité pour les crimes qui y sont cités. D’autres ont enflammé les réseaux sociaux. D’autres encore ont écrit des articles pour exprimer leur incompréhension face à la lâcheté dont  »les politiciens » font montre toutes les fois que Paul Kagme méprise les Kongolais. L’une des victimes desdits crimes, Tatiana Mukanire, s’est exprimé pour répondre au chef de l’APR/FPR (Tatiana Mukanire à Paul Kagame: «Je sais qui sont mes bourreaux, je suis témoin, je suis une preuve vivante que des crimes les plus graves ont été commis» (laprunellerdc.info) )

Face à cette immense clameur, Fatshi béton s’est senti forcé de changer son angle d’approche au sujet des morts kongolaises au cours de cette guerre.

Il vient de passer de son allusion aux  »dégâts collatéraux » à la reconnaissance des  »crimes commis par le FPR » (Tshisekedi demande à Kagame de « livrer à la justice » ceux qui ont commis des crimes (voaafrique.com) ). Il estime même que c’est dans l’intérêt de  »son frère » de livrer à la justice des gens qui, au FPR, auraient commis des crimes.

L’opinion publique kongolaise a prouvé, à la face du monde, qu’elle peut mobiliser, en très peu de temps, les filles et les fils du pays de Lumumba autour d’un thème rassembleur. En très peu de temps, elle a gagné  »la guerre de l’information » contre  »la propagande » du numéro 1 de l’APR/FPR. Oui, cela est possible !

Pourquoi ces filles et fils ne pourraient-ils se mettre d’accord pour que ce thème rassembleur fasse partie du projet collectif à imposer aux candidats aux prochaines élections- pour ceux qui y croient-afin que la question de la justice à rendre à nos vivants et à nos morts soit prioritairement prise en compte dans les prochains mécanismes de gouvernement du pays ?

De toutes les façons, le travail abattu par par KoPax (Conscience Congolaise pour la Paix) au sujet du Rapport Mapping pourrait faciliter ce rassemblement. Ses membres peuvent prendre une part active dans la confection de ce projet collectif de société faisant de la Justice, de la Vérité et de la Paix son cheval de bataille.

Cela étant, qui peut croire, comme le suggère Fatshi béton qu’il serait dans l’intérêt de Paul Kagame de livrer les probables criminels de l’APR/FPR  à la justice? Qui peut, un seul instant croire que Paul Kagame accepterait de couper la branche sur laquelle il est assis depuis plus de deux décennies ? Tout dépend-il de lui ?

L’histoire récente nous apprend que même lorsque certains membres de l’APR/FPR ont reconnu leurs crimes, leur chef a refusé qu’ils puissent être jugés. Avec l’appui et l’accord de ses  »parrains » ! Carla Del Ponte et Florence Hartamann en savent quelque chose (Lire Kagame est « un paralytique ». Relativisons-le ! – INGETA ; C. DEL PONTE, La traque, les criminels de guerre et moi. Madame la Procureur accuse, Ed. Héloïse d’ Omersson, 2009 ; F. HARTMANN, Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales, Paris, Flammarion, 2007 ; J. REVER, Rwanda : l’éloge du sang, Paris, Max Millo, 2020))

Certains avocats du Tribunal International pour le Rwanda (TPIR) tels que Peter Erlinder et Christopher Black en savent quelque chose. Ce dernier écrit : « Le rôle des avocats de la défense du TPIR a été compromis dès les débuts de ce tribunal ad hoc. Des menaces, des intimidations, des manipulations ont été utilisés pour empêcher les avocats de la défense de défendre. » Il accuse Louise Arbour d’avoir pris une part active à ces actes hideux. «  L’immunité judiciaire accordée par Madame Louise Arbour et ses successeurs au FPR et à ses alliés, écrit Christopher Black, est un facteur central dans le déroulement de cette guerre. En fermant les yeux sur les crimes du FPR au Rwanda, Madame Arbour a donné au FPR carte blanche pour ses gestes en dehors des frontières. Elle et ses successeurs sont directement responsables de la tragédie qui sévit actuellement au Congo. » (P. MBEKO, Le Canada dans les guerres en Afrique centrale. Génocides & pillages des ressources minières du Congo par le Rwanda interposé, Le Nègre éditeur, 2012, p. 635)

Par quelle magie, Paul Kagame pourrait-il livrer ses complices à la justice kongolaise longtemps après qu’ils aient été soustraits du TPIR grâce aux complicités externes ?

Bien qu’appelant de tous mes vœux l’instauration d’une Justice Transitionnelle et d’une Commission Justice, Vérité et Réconciliation au pays, je reste convaincu que sans un renversement des rapports de force entre les masses critiques kongolaises et les forces dominantes de l’argent et de la mort, cela risque de demeurer un simple vœu pieux. Tout en étant convaincu que  »le Kongo-Kinshasa ne sera pas toujours faible », je parie qu’une mobilisation massive derrière un projet de société collectif porté par un leadership collectif patriote et souverainiste pourrait être un début d’engagement sur la voie du renversement des rapports de force. Cela est possible ! La clameur suscitée par le mépris de affiché par Paul Kagame à l’endroit de nos vivants et de nos morts vient de le prouver. Oui. Cela est possible ! Mourir à la haine du nous collectif est un autre pas à effectuer sur cette voie.  »La guerre des idées » et certains sacrifices portés par  »la politique du désir » d’un autre Kongo devraient animer cette lutte. Il ne faudra pas surtout oublier de penser aux réorientations géoéconomiques, géostratégiques et géopolitiques dans un monde de plus en plus tendu vers la multipolarité. Le Burundi, le Mali et la République Centrafricaine sont en train d’avancer sur cette voie. Donc, cela est possible !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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