»Nini tosali te ? » Kelasi totangi, yaya ! OK. Totangi nini ?

En sixième année littéraire, lorsque le cours d’introduction à la philosophie est dispensé, le professeur définit cette  »discipline ». De ces premières définitions, j’ai retenu ceci : « La philosophie est un éternel questionnement sur le pourquoi des choses (et des êtres.). Elle est la philos sophia (l’amour de la sagesse) ». Depuis lors, le questionnement m’intéresse au plus haut point.

C’est cela qui a retenu mon attention dans la chanson  »MPR » (Musique Populaire pour la Révolution).

Connaissant notre mode de fonctionnement, je suis plus ou moins sûr que tout le bruit fait au sujet de la censure de cette chanson ne finira pas par provoquer un débat de fond. Une fois la censure levée, nous allons, majoritairement, vaquer à autre chose.

Donc,  »nini tosali te ? » Nous n’avons pas le sens de la persévérance. Nous abordons des questions importantes et refusions de les approfondir sur le temps long. Nous sommes des esclaves du court terme.  »Nini tosali te ? » Nous ne brisons pas les chaînes de cet esclavage.

 »Nini tosali te ? Kelasi totangi ». Oui, mais  »kelasi ya ndenge nini, ya modèle nini » ? Cette question peut nous renvoyer au livre de Cheikh Hamidou Kane intitulé  »L’aventure ambiguë » et à l’une des questions qu’il pose ; « Ce que nous avons appris à l’école vaut-il ce que nous avons oublié ? » Les marqueurs du BOMOTO par exemple ? Pourquoi aller à cette  »école » et avoir des diplômes, si cela ne conduit pas à répondre aux besoins primaires tels que manger, se loger, se faire soigner, se vêtir, prendre soin de ses enfants et de tous les siens, les envoyer à l’école (comme des êtres dignes) ?

N’est-il pas temps de refonder cette  »école » sur des bases humanisantes et responsabilisantes ?

Pourquoi, après avoir été à cette  »école », nous croyons toujours que les solutions à nos problèmes doivent venir des  »hommes et des femmes providentiels » issues des élections-pièges-à-cons ou venus du  »ciel » et non des collectifs citoyens, fabriques patriotiques des  »démiurges » de leur propre destinée ? Où sont nos organisations citoyennes d’auto-prise en charge sans  »gourous politicards » ?

 »Nini tosali te » ? Nous devons revisiter ces croyances et ces promesses. Rompre avec l’attentisme nous poussant à espérer que les négriers des temps modernes au service des  »décideurs », agents de la désorientation existentielle depuis l’assassinat de Lumumba, esclaves volontaires ayant renoncé à tout amour propre et à un minimum de dignité, finiront un jour par  »nous prendre en charge ».  »Nini tosali te » ? Nous caressons ce bluff po tolala pongi ya ba bébés. Sima, soki tolamuki, tobandi koyemba :  »Nini tosali te eeeee ? » Au lieu de nous auto-organiser pour rompre avec  »la seule chose qui dure au Kongo, comme dirait Raf Custers :  »la colonisation » !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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