»Le Congo Hold-Up » enfonce une porte depuis longtemps ouverte

« Les causes fondamentales des Crimes contre l’Humanité sont au nombre de trois : la cupidité sans bornes, une volonté hégémonique et le mépris des gens » T. Todorov

Si  »le Congo Hold-Up » s’intéresse à l’un ou l’autre membre ou l’autre membre du réseau d’élite de prédation, à son cercle rapproché et à sa clientèle, tous les documents publiés viennent enfoncer une porte longtemps ouverte. Les crimes économiques (présumés) font partie du mode opératoire du réseau d’élite transnational de prédation lié à la guerre raciste et de basse intensité menée contre le Kongo-Kinshasa par  »l’impérialisme intelligent » depuis les années 1990.

Les livres et les rapports publiés sur cette guerre- qui est en fait un ensemble de  »crimes organisés »- en témoignent.

J’en cite quatre à titre illustratif :

  1. H. NGBANDA NZAMBO, Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Paris, Duboiris, 2004
  2. C. BRAECKMAN, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003
  3. P. PEAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010
  4. C. ONANA, Europe. Crimes et censure au Congo. Les documents qui accusent, Paris, Duboiris, 2012.

Ces livres ont un tire et un sous-titre. Ce n’est pas anodin. Tous traitent du fonctionnement du réseau d’élite de prédation à la fois kongolaise, africaine, mondiale et transnationale. Ils soulignent la connectivité entre les membres de ces réseaux et les forces économiques dominantes.

Colette Braeckman, par exemple, exploite le rapport des experts de l’ONU de 2003 dénommé  »rapport Kassem ». Il cite déjà nommément certains membres kongolais et africains de ce réseau.

Malheureusement, depuis le début de la guerre jusqu’à ce jour, plusieurs membres de ce réseau d’élite n’ont pas encore étaient jugés pour leurs crimes.

Certains ont infiltré les institutions du pays pour les neutraliser de l’intérieur, appauvrir davantage les Kongolais pour mieux les abêtir, les assujettir, les soumettre et en faire des esclaves volontaires capables d’applaudir leurs bourreaux.

Il y a donc un véritable problème de justice qui se pose au pays de Lumumba. Il ne pourra commencer à prendre son envol que lorsque sa refondation reposera, entre autres, sur une bonne Ethique reconstructive mettant tant soit peu fin à l’impunité et jetant les bases d’une thérapie collective réparatrice des dégâts causés dans les cœurs et les esprits.

Une mobilisation citoyenne autour de la question de l’impunité des criminels présumés (d’hier et d’aujourd’hui) devrait devenir davantage un thème rassembleur des patriotes et des souverainistes kongolais.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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