RDC: « 43 millions USD sont sortis du compte de la BCC à la BGFIBANK pour une destination inconnue » (IGF)

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Considérée comme la plaque tournante ayant servi de pont au détournement de plusieurs millions de dollars américains du trésor public par le clan KABILA dans l’enquête dénommée « CONGO HOLD-UP », la BGFIBANK, semble toujours être impliquée dans les sales affaires.

En effet, c’est depuis le mois de mai que cette banque dite des présidents est dans le collimateur de l’inspection Générale des Finances (IGF). A travers une correspondance de l’inspecteur général, chef des services de l’IGF, Jules Alingete Key avait transmis à la Cellule Nationale de Renseignement Financier (CENAREF), les éléments constitutifs du dossier de détournement de la somme de 43 millions USD, sortie du compte de la BCC à la BGFIBANK pour une destination inconnue.

« Je vous transmets en annexe de la présente, les éléments constitutifs du dossier de détournement de la somme de 43 millions USD (Dollars) américains quarante-trois millions), sortie du compte de la Banque Centrale du Congo (BCC) à la BGFIBANK pour une destination non encore bien élucidée à ce jour », peut-on lire dans cette correspondance de l’IGF.

Six mois après cette révélation de l’inspection Générale des Finances, la BGFIBANK, encore elle, est citée cette fois-ci par la plus grande fuite des données confidentielles d’Afrique.

Pour sa défense, la BGFIBank a qualifié des « fausses » rumeurs « savamment » véhiculées dans la presse et les réseaux sociaux dont la seule ambition est ternir l’image et la réputation de son institution avant de rappeler qu’elle avait à sa disposition des resources nécessaires pouvant permettre la poursuite notamment l’extension de ses activités.

« Un scandale de trop »

Ce n’est pas la première fois que cette banque est impliquée dans ce type de scandale. En effet, dans un rapport publié en octobre 2017, l’organisation international The Sentry, initiée par la star hollywoodienne George Clooney, a accusé cette filiale de verser dans le blanchiment et de faciliter des transactions des personnes attachées au groupe classé terroriste Hezbollah.

« Par son intermédiaire, des entités et individus faisant l’objet de sanctions imposées par les États-Unis, au sujet de Hezbollah, ont déplacé des fonds au sein du système bancaire international, bien que les employés de l’établissement aient averti à plusieurs reprises que de telles opérations pouvaient violer le régime de sanctions américain » , avait fait savoir ce rapport intitulé « Le trésorier des terroristes, ou comment une banque liée au président congolais a permis aux bailleurs de fonds du Hezbollah de contourner les sanctions américaines ».

Ce rapport affirmait également que des employés de la BGFIBank RDC ont en 2011 signalé à la direction de la banque, par écrit, l’exécution d’une série de transactions suspectes.

« Le problème portait sur le fait que ces transactions impliquaient des sociétés liées aux bailleurs de fonds du Hezbollah, un groupe terroriste et parti politique libanais. Les principales entités concernées étaient des filiales de Congo Futur, un groupe d’entreprises basé à Kinshasa et assujetti au régime de sanctions du Département du Trésor américain ».

Ces avertissements s’adressaient notamment à Selemani Francis Mtwale, frère du président Joseph Kabila dirigeant la BGFIBank RDC, mais les relations entre la banque et les sociétés liées au Hezbollah se sont poursuivies.

« La BGFIBank RDC a même été jusqu’à demander que certaines transactions soient débloquées par le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain après que d’autres banques ont refusé d’effectuer ces mêmes opérations. La BGFIBank RDC tenait toujours des comptes pour les sociétés affiliées à Congo Futur en 2016 » , ajoutait ce rapport.

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