Jules Alingete et le déni conscient de la guerre contre le Kongo-Kinshasa


Comme d’habitude, les propos tenus par Jules Alingete, l’inspecteur des finances kongolais, aux USA au sujet de la guerre menée contre le Kongo-Kinshasa depuis les années 1990 ont indigné plus d’un compatriote. C’est un bon signe. A quelques exceptions près, plusieurs compatriotes sont de plus en plus attentifs à la perpétuation de la guerre de raciste de prédation et de basse intensité imposée au pays.

Lorsque Jules Alingete soutient que la guerre se passe loin des  »institutions » et n’est visible qu’à la télévision, il nie le lien entre ces fameuses  »institutions » et les dépenses faites en rapport avec cette guerre perpétuelle. Ces dépenses (vraies ou fausses, justifiées ou pas) ont des répercussions sur le quotidien des populations kongolaises précarisées. Qu’elles soient à l’est, au centre, à l’ouest ou au sud du pays, les populations kongolaises subissent les contrecoups de cette guerre. Donc, c’est tout le pays qui est en guerre .

Jules Alingete donne l’impression de ne pas comprendre la nature de cette guerre d’usure et les liens existants entre  »les usurpateurs du pouvoir » politique et économique, les trans et les multinationales et les multiples groupes armés dans leur exploitation des matières premières stratégiques du Kongo-Kinshasa. Rompre ces liens mettrait fin à cette guerre de basse intensité. Alors, prétendre attirer  »les investisseurs » au pays de Lumumba en faisant fi des liens susmentionnés peut être un signe d’ignorance, de cécité et/ou de déni conscient de la guerre perpétuelle qui sévit au Kongo-Kinshasa.

En effet, parler à ceux qui, depuis les années 1990, en savent un peu plus sur cette guerre en la déniant, c’est faire montre d’une naïveté inqualifiable. Si cette guerre est dénommée guerre de basse intensité, c’est parce qu’elle est menée par les anglo-saxons par des sous-fifres et des proxys ougandais et rwandais interposés. Et plusieurs groupes armés pilulant dans notre pays sont des ramifications de ces proxys. Donc, monsieur Jules Alingete devrait lire et./ ou relire la riche documentation publiée sur cette guerre. A titre illustratif, quelques livres peuvent être cités ;

J. REVER, Rwanda. L’éloge du sang, Paris, Max Milo, 2020

J. MBELU, La fabrique d’un Etat raté, Paris Congo Lobi Lelo, 2021

P PEAN ; Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Kathala, 2010

J. KANKWENDE MBAYA et F. MUKOKA NSENDA, La République du Congo face au complot de balkanisation et d’implosion, Kinshasa, Iceredes, 2013

H. NGBANDA NZAMBO, Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Pais, Duboiris, 2004

C. ONANA, Ces tueurs tutsi. Au coeur de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009

Les propos tenus par Jules Alingete peuvent être révélateurs des effets dommageables causés dans les coeurs et les esprits de plusieurs compatriotes par l’hégémonie culturelle néolibérale. Ces effets violent les imaginaires et produisent des larbins et des victimes du syndrome de Stockholm. Une éducation à la citoyenneté et une autre école devraient venir au secours de ces compatriotes pour créer un imaginaire alternatif et collectif. Introduire dans les cours d’histoire de l’autre école ( à créer) l’étude de cette guerre à travers toute l’étendue du pays afin que tous les Kongolais et toutes les Kongolaises en soient informé(e)s.

Le déni conscient de la guerre d’usure et perpétuelle imposée au pays produit de plus en plus un effet positif. Il pousse plusieurs compatriotes à chercher à en savoir plus. Plusieurs chaînes de télévisions kongolaises en débattent. Les réseaux sociaux en parlent et une conscience collective est en train de naître et de se consolider sur cette guerre. Mieux vaut tard que jamais, dit-on.

L’avènement d’un leadership collectif ayant de la voyance au coeur de l’Afrique pourrait impulser une justice juste, une vérité historique sur cette guerre et une réconciliation nationale pouvant consolider cette conscience collective et créer un Kongo uni contre les agents des mondialistes en guerre perpétuelle contre la souveraineté du Kongo-Kinshasa.

L’enjeu est là ; entretenir une guerre d’usure, infiltrer les institutions kongolaises, les affaiblir, balkaniser le pays et tout faire pour qu’un Kongo souverain n’émerge pas au coeur de l’Afrique.

La guerre de l’Ukraine a plusieurs leçons à apprendre aux Kongolais(es).

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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