Les petits secrets de la politique congolaise

« L’outil le plus puissant que détienne l’oppresseur est la pensée de l’opprimé. » S. BIKO

Les empoignades au sein de ‘’la classe politique congolaise’’ tournent autour de cette question : ‘’Qui va, demain, permettre que le Congo-Kinshasa serve comme réservoir de matières premières et marché clé pour les ‘’maîtres du monde’’ et leurs proxys. C’est qui va demain permettre d’enfermer le Congo-Kinshasa dans une approche unipolaire du monde pendant que celui-ci est en train de devenir multipolaire ?

Officiellement, le débat politique au Congo-Kinshasa porte sur la démocratie et le respect de la Constitution. Celle-ci définit les mandats présidentiels et leur durée. Elle indique au peuple ce qu’elle doit faire si un individu et un groupe d’individus voudrait prendre ou conserver le pouvoir par la force. Elle permet le recours à l’article 64.

Ce débat officiel est animé. Il donne l’impression que le Congo-Kinshasa se bat pour ‘’la démocratie’’. Il tient à sauvegarder ses acquis de ‘’jeune démocratie’’.

Malheureusement, ce débat est faux. Il sert à créer de l’illusion démocratique. Dans les coulisses de la politique congolaise,  ‘’le véritable débat’’ tourne autour de ceux et celles qui, pour les prochaines années, peuvent mieux protéger les intérêts des ‘’maîtres du monde’’ en s’abandonnant au  contrôle de ces derniers.  Pour avoir signé des contrats léonins avec  des sociétés chinoises privées sans le consentement des ‘’maîtres du monde’’,  ‘’la Kabilie’’ a violé ‘’les règles garantissant  la stabilité de la sous-région des  Grands Lacs africains’’. Pour dire les choses autrement, elle a échappé au contrôle des ‘’maîtres du monde’’ en favorisant l’accès à son marché des ‘’ennemis’’. Cela lui a permis de s’enrichir en sautant sur les commissions que ce marché a rendues possibles. Bien qu’étant ‘le produit des maîtres du monde’’, ‘’la kabilie’’ a essayé de pendre un peu plus de liberté à leur endroit. Ce faisant, elle a créé des doutes dans le chef de ses parrains. Ils ne voudraient plus lui faire confiance.

En attendant, ils doivent trouver ‘’un oiseau rare’’ ayant ‘’une certaine popularité’’, capable de rouler les Congolais(es) dans la farine en tenant des discours-slogans, mais capable de pouvoir garder le Congo-Kinshasa dans le giron de ‘’la communauté internationale’’ ; c’est-à-dire de conserver  à ce pays son statut ‘berlinois’’ de réservoir de matières premières, sans plus.

Les empoignades au sein de ‘’la classe politique congolaise’’ tournent autour de cette question : ‘’Qui va, demain, permettre aux ‘’maîtres du monde’’  et à leurs proxys africains de continuer à se servir du Congo-Kinshasa comme réservoir de matières premières et marché clé ?’. C’est-à-dire qui va, demain, enfermer le Congo-Kinshasa dans une approche unipolaire du monde pendant que celui-ci est en train de devenir multipolaire ? (Même  au FMI, le Yuan est devenu la deuxième monnaie de réserve !)   Le G7 et la Dynamique de l’opposition plébiscite déjà Moïse Katumbi. C’est-à-dire l’homme que ‘’les maîtres du monde’’ leur ont imposé. Demain, la mascarade électorale risque d’être organisé pour avaliser ce choix ‘’international’’.

Moïse Katumbi a-t-il un programme de société, une vision d’un Congo-Kinshasa prospère et plus beau qu’avant ? Peut-être. Mais il risque d’être un choix fait au préalable pour le maintien du Congo-Kinshasa dans un monde unipolaire. Ce qui constituerait une régression terrible pour les Congolais(es). Malheureusement, au Congo-Kinshasa, ‘’jeune démocratie’’, ce débat  est mal vu. Ou il est tout simplement rejeté. Celui qui l’aborde est d’office qualifié de faire le jeu de ‘’la kabilie’’. Pourtant, il fait partie de ‘’petits secrets de la politique congolaise’’. ‘’Nos amis  de l’opposition et de la majorité’’ nous en parlent sous le sceau du secret en faisant semblant d’accuser toute la classe politique congolaise d’être tombée dans une cupidité et un égoïsme qui ne disent pas leurs noms.

Pour cause.  Le G7 et la Dynamique de l’opposition participent à un théâtre  au cours duquel le respect de la Constitution et de la jeune démocratie signifie fondamentalement l’offre des services de ‘’nouveaux nègres de service’’ en remplacement des ‘’actuels nègres de service’’.

Forcer ce débat, l’intégrer dans l’éducation civique des masses populaires est, à notre avis, un effort de   déconstruction d’un discours politique  hypocrite et  lancer  un appel au débat  sans tabou propre à l’idée démocratique.

 

Mbelu Babanya Kabudi

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