Respect de la Constitution : la Société civile hausse le ton 

 

Écrit par LP

La République démocratique du Congo est à un tournant décisif de son histoire. Son avenir n’est plus l’apanage des seuls acteurs politiques. Fer de lance de la société, des Ongs et autres organisations de la Société civile entendent aussi apporter leur pierre à la consolidation de la démocratie congolaise. Dans une déclaration rendue publique hier jeudi 3 décembre, 33 organisations de promotion et de défense des droits de l’homme (ONG), regroupées au sein de la Coalition pour le respect de la Constitution, lèvent le ton et appellent au respect strict de la loi fondamentale. Elles sont d’avis que le dialogue ne peut servir de prétexte pour violer la Constitution.

Le Potentiel

Alors que ça bouillonne sur la scène politique, une coalition d’Ongs de la Société – 33 au total – sont sorties de leur tanière pour ramener en avant-plan le respect de la Constitution, comme seule voie à suivre pour, d’un côté, préserver l’équilibre institutionnel en RDC, et de l’autre côté, sauvegarder la démocratie congolaise. Ce regroupement d’Ongs pense que le dialogue politique, annoncé par le chef de l’Etat, ne devait pas servir de prétexte pour remettre en cause la Constitution consensuelle du 18 février 2006.

         Dans la déclaration, rendue publique hier jeudi à Kinshasa, la Coalition pour le respect de la Constitution fait le lien entre le dialogue national, prôné par le chef de l’Etat et le risque de violation qui pourrait découler des dispositions intangibles de cette dernière. Elle n’épargne pas non plus le procureur général de la République qui, dans sa dernière prestation devant la presse, a menacé de poursuivre quiconque ferait usage des dispositions prévues à l’article 64 de la Constitution.

Sans détours, la Coalition crie à une violation de la Constitution  et « s’inquiète profondément de l’assimilation délibérée des manifestations publiques et pacifiques à une tentative de renversement d’un régime constitutionnellement établi, un désordre, trouble de l’ordre public ». Elle rappelle par ailleurs que « ces libertés constituent une prérogative inaliénable reconnue aux citoyens pour exprimer leurs opinions et/ou revendications politiques ou sociales ».

            La Coalition fait mention de l’arrestation sans raison valable à Goma des militants du mouvement citoyen Lucha, tout comme la dispersion brutale du rassemblement des supporters du TP Mazembe  le mardi 1er décembre 2015 à leur stade à Lubumbashi.

Si la coalition se félicite des mesures individuelles de grâce annoncées par le chef de l’état dans son message du 28 novembre 2015, elle constate que « les mesures précitées ne suffiront pas à faire libérer tous les prisonniers politiques et/ou d’opinions détenus actuellement, particulièrement par les services de sécurité… ».

En attendant la tenue du dialogue, l’on est entré dans une période de fortes tensions. L’année 2016 promet bien des surprises – dans tous les sens d’ailleurs.

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