Edem Kodjo, facilitateur désigné de l’Union africaine (UA) dans la tenue du dialogue politique en République démocratique du Congo, a la lourde charge de fléchir l’intransigeant Tshisekedi à l’étape de Bruxelles. Il vient de bouder la première étape de ses consultations à Kinshasa où il n‘y a pas eu bousculade pour le rencontrer. Les acteurs politiques opposés au dialogue, ont décliné son invitation. L‘UDPS s’est prêtée volontiers à l’exercice mercredi soir à Kinshasa. Cependant, rien n‘est encore acquis a insinué le secrétaire général, Bruno Mavungu, joint au téléphone par Le Potentiel. C’est à Bruxelles, où Edem Kodjo promet de rencontrer Etienne Tshisekedi, que pourrait se décider le sort des consultations pilotées par l’UA.

Edem Kodjo vient de boucler la première étape de ses consultations à Kinshasa. L’émissaire de la présidente de la Commission de l’Union africaine n’a pas rencontré tout le monde. En effet, certains, comme les partis politiques de la Dynamique de l‘Opposition et le G7, farouchement opposés à toute forme de dialogue, ont décliné son offre.

Toujours est-il qu’Edem Kodjo a eu le privilège dé s’entretenir à Kinshasa avec le président de la République, Joseph Kabila, le président de la Ceni, Corneille Nangaa et d’autres partis politiques, notamment l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et le MLC de Jean-Pierre Bemba.

Acquise au dialogue, le déplacement de la délégation de l’UDPS à la rencontre d’Edem Kodjo entre dans l’ordre normal de choses. Conduite par Bruno Mavungu, secrétaire général de l’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi est allé, rapporte-t-on, présenter son cahier des charges au facilitateur désigné de l’UA.

Joint au téléphone, Bruno Mavungu a fait savoir que l’UDPS – qui ne déroge pas au principe du dialogue – a levé l’option de rencontrer Edem Kodjo pour lui faire connaître ses prétentions par rapport au dialogue. De l’avis de l’UDPS, a fait comprendre Bruno Mavungu, le dialogue doit avoir pour point de départ le contentieux électoral de 2011. L’autre point à inscrire à l’ordre du jour est, selon Bruno Mavungu, le réexamen du processus électoral. Sur ce point précis, a rappelé le secrétaire général de l’UDPS, il s’agit de se pencher sur la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante, de la Cour constitutionnelle, la fiabilisation du fichier électoral et le réaménagement du calendrier électoral réaliste.

RENDEZ-VOUS À BRUXELLES

Mais, c’est à Bruxelles, où Edem Kodjo a prévu de rencontrer Tshisekedi, que devait se jouer la grande partition. A la délégation de l’UDPS, le facilitateur de l’UA a pris cet engagement.

En quittant Kinshasa hier jeudi, le diplomate togolais devait vraisemblablement faire escale à Bruxelles pour s’entretenir de vive voix avec Tshisekedi. La rencontre s’annonce d’ores et déjà mouvementée. Car, à en croire le ton intransigeant de Bruno Mavungu, l’UDPS ne va pas accorder un chèque en blanc à Edem Kodjo. C’est dire qu’à Bruxelles, l’émissaire de Nkosazana Dlamini-Zuma devra user de tout son tact de fin diplomate pour faire fléchir

Tshisekedi. Y parviendra-t-il? Difficile à dire.

Toujours est-il qu’Edem Kodjo a quitté Kinshasa sans avoir eu des entretiens avec tous les protagonistes à la crise congolaise. Les plus durs, obstinément opposés au dialogue, n’ont pas trouvé intérêt à te rencontrer. Le MLC, conduite par Eve Bazaiba, l’a vu. Juste, selon le communiqué de presse diffusé à cet effet, pour lui « exposer les raisons de son refus de participer à un tel dialogue qui risque de donner lieu à un report des élections législatives et présidentielle », ouvrant ainsi, craint le MLC, « la voie à une violation de la Constitution ».

Pour l’instant, tous les regards sont fixés sur Bruxelles où se trouve en convalescence Etienne Tshisekedi. Bruxelles sera déterminant dans la poursuite de la tâche confiée à Edem Kodjo. S’il réussit à attirer dans son camp le lider maximo de l’UDPS, Edem Kodjo aura déjà rassuré ta réussite de sa facilitation. Pour te moment, on ne peut pas se risquer à un quelconque pronostic.

Par LE POTENTIEL