Le message de Ban ki-moon aux Congolais

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          En marge de sa 5ème visite en RD Congo, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, le Sud-Coréen Ban ki-moon, a animé une conférence de presse, hier mercredi 24 février 2016 à Kempiski Fleuve Congo hôtel. Au menu : les activités menées en RDC depuis son arrivée le mardi 23 février. Entouré d’Hervé Ladsous, son adjoint en charge des opérations de maintien de la paix, et de Maman Sidikou, son représentant spécial en RDC, le patron de l’Onu a d’entrée de jeu annoncé que la situation de la RDC et celle de la région des Grands « restent au premier rang des préoccupations de l’ONU ». D’où sa démarche consistant à promouvoir un dialogue ouvert, car les populations méritent de vivre en paix.

           Au sujet de la crise congolaise marquée par un blocage du processus électoral, Ban ki-moon a indiqué avoir rencontré les différents acteurs congolais, notamment le Chef de l’État, Joseph Kabila, des représentants de l’Opposition et de la Société civile. Il a appelé à un engagement dans un dialogue politique pour l’intérêt de la population  et de tout mettre en œuvre pour l’organisation des élections crédibles. Appelant au respect des droits de l’homme, le SG de l’Onu s’est dit préoccupé par la restriction de l’espace politique, en particulier celui d’expression des journalistes et des membres de l’opposition.

          Enfin, au sujet de la Conférence internationale sur l’investissement du secteur privé dans la région des Grands Lacs, ouvert hier mercredi à Kinshasa, il a plaidé pour une bonne gouvernance et pour un développement économique et social sur des bases stables. Pour lui, cela permettra notamment à la population congolaise de mettre en activité toutes les ressources naturelles immenses du pays.  « La région possède d’abondantes ressources naturelles et on sait que ses habitants sont très travailleurs. La succession des conflits et souffrances les a empêchés de réaliser leur potentiel. Pour briser ce cycle, il faut s’attaquer aux causes profondes en proposant une bonne gouvernance et un Etat de droit… » a-t-il martelé.

La conférence internationale sur l’investissement privé dans la région des Grands Lacs, convient-il de rappeler, vise à promouvoir l’intégration régionale, la coopération économique et à contribuer effectivement à la paix et la stabilité durables dans la région. Il offre également aux participants l’occasion d’élargir le champ d’opportunités d’échanges commerciaux et créer des emplois.

Dialogue inclusif : seule solution 

          Interrogé sur le principal message adressé au peuple congolais qui observe un processus électoral grippé, Ban ki- moon a affirmé être préoccupé par le retard intervenu dans le calendrier. « De plus, en plus il y a des tensions concernant le 3ème mandat du président Joseph Kabila. J’appelle toutes les parties à convenir sur le dialogue. Si le dialogue est conforme à la Constitution, il y a de l’apaisement (…) Les droits humains doivent être respectés à tout moment ; les libertés fondamentales notamment celles de la presse, doivent être respectées… » a-t-il souligné.

          Témoignant avoir écouté les positions des uns e des autres au sujet de la crise nationale, Ban ki-moon a indiqué avoir encouragé le président Joseph Kabila à entreprendre le dialogue inclusif. « Il n’y a pas d’autre solution que celle du dialogue inclusif… »

Se refusant à faire un bilan de sa gestion de l’Onu, car ayant encore 10 mois à gérer, le SG a souligné ce qui est important à ses eux : la bonne gouvernance. « Je l’avais soulevé lors des sommets de l’Union Africaine ‘’Ne vous accrochez pas au pouvoir ; Ecoutez la voix des citoyens et surtout mettez l’accent sur la bonne gouvernance, l’Etat de droit et la transparence », a-t-il rappelé, avant d’exhorter les dirigeants africains à servir d’exemple. Pour sa part, il a trouvé en Denis Mukwege, médecin congolais animateur de l’hôpital de Panzi, un modèle. « Je l’admire et l’ai vu personnellement plusieurs fois. On a besoin de ce type d’engagement humanitaire. Il a traité et aidé plus de 1300 femmes violées, ayant perdus toute dignité. Il faut qu’il soit admiré car il est le symbole de l’empathie… ».

Tshieke Bukasa

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