La libération des jeunes activistes de Lucha exigée

luchacha
Dans un communiqué, l’ONGDH Human Rights Watch exhorte le gouvernement de la RDC
à mettre fin à la répression visant des opposants politiques

Dans un communiqué, Human Rights Watch exige au gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) de procéder à la libération sans condition des jeunes militants de la Lutte pour le Changement (LUCHA) arrêtés le mardi 16 Février 2016 lors de la journée ville morte décrétée par l’opposition.

Il s’agit de Rebecca Kavugho, Serge Sivya, Justin Kambale, John Anipenda, Ghislain Muhiwa, et Melka Kamundu, tous membres du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) arrêtés par la police à Goma, indique HRW.

Ces activistes ont été condamnés à deux ans de prison par un tribunal au chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
A Kinshasa, deux autres activistes de la LUCHA, Bienvenu Matumo et Marc Héritier Kapitene, ont été arrêtés dans un hôtel dans la commune de Bandalungwa, tôt dans la matinée du 16 février.

En effet, selon HRW, ces activistes et au moins 30 partisans de l’opposition politique ont été détenus le 16 février 2016 lors de la journée ville morte tenue afin de protester contre les retards pris dans l’organisation des élections présidentielles.

» Vous nous arrêtez, nous nous multiplions « , clament les jeunes de la Lucha et de Filimbi arbitrairement et illégalement détenus à Goma.

D’autres activistes ayant soutenu la ville morte ont reçu par SMS des menaces provenant des numéros de téléphone inconnus, signale l’ONGDH américaine.

» Manifester pacifiquement n’est pas un crime, et les autorités congolaises devraient immédiatement libérer toutes les personnes injustement arrêtées ou détenues sous des accusations fallacieuses « , a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior sur la RD Congo à Human Rights Watch.  » Ces dernières arrestations s’inscrivent dans le cadre d’une répression de plus en plus forte contre ceux qui s’opposent aux tentatives du gouvernement de retarder les élections et de prolonger le mandat du président en exercice « , ajoute-t-elle.

Le 16 février, vers 4h30 du matin, dans la ville de Goma, à l’est de la RD Congo, la police a pénétré dans les bureaux d’une organisation où des jeunes activistes avaient préparé toute la nuit des bannières en vue de la journée ville morte. Une des bannières portait cette inscription :  » En 2016, nous avons gagné la coupe [du Championnat d’Afrique des nations de football]; nous pouvons aussi gagner la démocratie « .

Les six ont été conduits au poste de police  » P2  » de Goma, où ils ont été interrogés en l’absence d’un avocat. La police a également confisqué deux ordinateurs portables, six téléphones cellulaires et les bannières. Quand Human Rights Watch a rendu visite aux activistes détenus ce soir-là, l’un d’eux avait une profonde entaille au bras gauche qui lui avait été infligée lors de son arrestation.

Le 17 février, vers midi, une vingtaine d’étudiants de Goma se sont rassemblés devant le poste de police P2, protestant pacifiquement contre les arrestations. Ils brandissaient des pancartes disant :  » Nous exigeons la libération de nos collègues arrêtés hier et détenus ici « . Une vingtaine de policiers ont rapidement dispersé les manifestants, arrêtant et passant à tabac plusieurs d’entre eux.

Par Godé Kalonji

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