Condamnation expéditive des militants de Lucha, accroc à Lubumbashi : Kabila, le grand perdant

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Est-ce que les services travaillent réellement pour le chef de l’Etat, Joseph Kabila ?

On s’en doute. Et ce ne sont pas de preuves qui manquent.

On peut tout dire la condamnation expéditive a Goma (Nord-Kivu) des militants de Lucha, suivie de l’incident qu’a connu Moïse Katumbi à Lubumbashi, ont terni l’image de la RDC. Croyant impressionner Ban Ki-moon en faisant preuve d’un durcissement des méthodes de répression, les services ont desservi le président Kabila. Sur toute la ligne. Devant des journalistes, Ban Ki-moon a effleuré le sujet, sans entrer dans les détails. Dans tous ces égarements, c’est le chef de l’ Etat qui en est le grand perdant. En termes d’image et de respect des libertés individuelles.

Le fait d’avoir choisi le jour de l’arrivée de Ban Ki-moon à Kinshasa, siège des institutions, pour prononcer la condamnation à deux ans de servitude pénale de ces jeunes qui n’ont eu pour seul grief que le fait de réclamer une alternance démocratique en 2016 démontre à quel point le pouvoir est en train de disjoncter. Première erreur.

Comme si la dérive judiciaire de Goma ne suffisait pas, les plus zélés du pouvoir ont encore commis une autre incartade en débarquant, sans raison valable,- d’un jet privé l’ex-gouverneur de l’ex-province du Katanga, Moïse Katumbi, et ses enfants. Et dire .que Moïse Katumbi se rendait, en citoyen libre, dans son village de Kashobwe en plein territoire de la République démocratique du Congo.

Les agents des services de renseignements lui ont interdit l’embarquement, foulant au pied les prescrits de l’alinéa 1 de l’article 30 qui reconnaissent que : « Toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi ».

 LE MAUVAIS MOMENT

A Lubumbashi, les agents commis à la sécurité ont fait fi de cette disposition constitutionnelle. Comme si la loi ne devait s’appliquer qu’à une catégorie de Congolais; ceux qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le pouvoir. Une discrimination que condamne également la Constitution en son article 31, qui fixe dans des termes clairs que «Toute personne a droit au respect de sa vie et au secret de la correspondance, de la télécommunication ou de toute autre forme de communication. Il ne peut être porté atteinte à ce droit que dans les cas prévus par la loi ». Deuxième erreur.

Malheureusement, à Goma, tout comme à Lubumbashi, l’application a été sélective, entachée d’irrégularités qui n’ont ému personne. Mais, pourquoi avoir choisi seulement la présence de Ban Ki-moon en RDC pour poser de tels actes qui, une fois de plus, donnent la preuve du non-respect des libertés individuelles en RDC? Est-ce de cette manière qu’on pense mieux servir le président Kabila ? Nous disons non!

Ces actes, ignobles et d’un âge révolu, donnent, en format grandeur nature, la preuve de la dérive dictatoriale en RDC où l’on cherche par tous les moyens à imposer une pensée unique. Toute autre personne qui s’écarte de ce principe étant vouée aux gémonies.

Tout compte fait, les personnes qui se sont investies dans ces actes ne rendent pas service au chef de l’Etat. Bien au contraire, elles ternissent chaque jour qui passe son image. De telles personnes devraient être bannies de la cour avant qu’elles ne commettent l’irréparable.

Zélées, ces personnes, sorties de nulle part, croient servir le chef. Mais, elles pêchent par leurs méthodes qui portent la marque d’un Etat-voyou où la terreur se vit au quotidien. On n’est pas loin de cet Etat atypique, « Gondwana », que dépeint chaque matin sur les antennes de RFI l’humoriste Mamane.

Non ! La RDC et son chef ne méritent pas une telle publicité, à la fois dégradante et déshumanisante, pour un pays qui se dit «République démocratique du Congo ».

Par LP

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