« Plaintes présidentielles »: l’IRDH redoute un « travail » bâclé et partial

Les « plaintes présidentielles » déposées, mardi 23 juin, à l’office du procureur général de la République Flory Kabange Numbi, n’ont pas fini d’alimenter la controverse. Dans une « lettre ouverte », datée du 29 juin 2015, adressée au conseiller spécial à la Présidence Luzolo Bambi Lessa, Me Hubert Tshiswaka Masoka, directeur général de l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH), basé à Lubumbashi, au Katanga, commence par « se féliciter » du « travail » accompli par le conseiller spécial Luzolo. « Car, remarque-t-il, la corruption, la fraude, le détournement des derniers publics, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme constituent une préoccupation mondiale ». Après ces mots plutôt affables, l’activiste des droits Humains d’égrener de nombreuses « préoccupations ». Citant des experts, Hubert Tshiswaka relève premièrement que la lutte pour « le démantèlement du fléau de la mauvaise gouvernance, la corruption, le détournement des fonds publics, le blanchiment des capitaux ainsi que le financement du terrorisme est un travail méticuleux et très laborieux ». Pour lui, cette lutte est un travail « qui nécessite beaucoup de temps, de l’expertise, une technologie appropriée, des descentes de vérification sur terrain (…) ». Se reportant aux mêmes experts, il note, en second lieu, qu »’il faut des enquêtes approfondies et bien documentées qui connaissent la participation d’un public avisé, plus grand et plus diversifié ». Pour ce juriste, des « simples e-mails » expédiés « à une seule adresse ou au seul numéro de téléphone dit ligne verte » ne sont pas suffisamment fiables. Par ailleurs, les informations récoltées « doivent être contre-vérifiées par des experts bien formés et motivés ». « Il existe, poursuit-il, des institutions nationales et internationales qui peuvent être utiles du fait qu’elles documentent depuis des années le flux financier illicite ». Et d’asséner : « Le mandat de ’conseiller’ du chef de l’Etat est un mandat politique qui est pourvu à la discrétion du chef de l’Etat, par la désignation des membres de sa famille politique. Il ressort de ce fait que la démarche de récolte d’information devrait tenir compte de l’équité politique, en donnant l’opportunité aux personnes mises en accusations qui ne sont pas de la même vision politique que le chef de l’Etat, de donner des éléments d’éclaircissement, avant que l’Institution Président de la République ne mette en accusation des personnes qui ne le devraient pas ». Le DG de l’IRDH d’exhorter le conseiller Luzolo Bambi à « renforcer scientifiquement le fondement juridique de l’accusation et à légitimer le travail déjà amorcé, en utilisant une méthode plus laborieuse et une technologie appropriée ». Dans ses recommandations, l’avocat Hubert Tshiswaka propose « l’adoption d’une loi rigoureuse sur le contrôle des flux des capitaux » d’une part, et d’autre part, « la création d’une chambre ad-hoc, au niveau de chaque Cour d’Appel, à compétence réduite aux crimes précités de corruption, de détournement des deniers publics, de blanchiment de capitaux et du terrorisme qui entrera en vigueur après les échéances électorales ». « Ainsi, conclut-il, votre louable action ne sera pas accusée d’être une stratégie d’élimination d’adversaires politiques.Rédaction Congo Indépendant.

Leave a comment

Your email address will not be published.


*