Vital Kamerhe réagit aux discours d’ouverture de Kengo et Minaku

kamerhe

Réagissant aux discours d’ouverture des Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale lors de la rentrée parlementaire de mars 2016, le Président national de l’UNC, Vital Kamerhe a dit partager le point de vue de Léon Kengo sur le respect de la Constitution par tous.

Au contraire, Vital Kamerhe s’insurge contre la volonté de Aubin Minaku de soumettre à l’adoption et à l’approbation de la chambre basse des résolutions du fameux dialogue. Ce qui serait une violation grave de la Constitution.

Aucun pays ne peut évoluer d’inconstitutionnalité en inconstitutionnalité come cela est devenu monnaie courante en RDC, a-t-il dit.

Tout en rappelant les missions constitutionnelles du parlement, Vital Kamerhe invite le peuple congolais à se mettre en état d’alerte et  rester debout pour « faire échec  à cette imposture ».

Ci-dessous la déclaration.

REACTION DU PRESIDENT NATIONAL DE L’UNC AUX DISCOURS D’OUVERTURE

DE LA SESSION PARLEMENTAIRE DE MARS 2016

(Kinshasa, Jeudi 17 mars 2016)

L’opinion tant nationale qu’internationale a suivi les discours d’ouverture de la session parlementaire de mars 2016 prononcés par le Président du sénat et celui de l’Assemblée nationale.

Si le Président du Sénat a eu le mérite de plancher son discours sur les 10 ans de la Constitution du 06 février 2006, le rappel du contexte ayant prévalu avant sa naissance et l’obligation de son respect par tous comme gage de la paix, de la sécurité et du développement de notre pays ,position que je partage du reste, le Président de l’Assemblée nationale quant à lui s’est attardé sur le dialogue convoqué par le Président de la République, avec l’élément nouveau que les résolutions de ce dialogue seront soumises à l’Assemblée nationale pour approbation.

Cette position achève de convaincre même les plus septiques que le fameux dialogue est en mal de légitimité depuis que la majorité des forces vives de notre peuple lui a tourné le dos.

L’opinion tant nationale qu’internationale voudrait bien noter que la démarche projetée est insusceptible de procurer une quelconque légitimité pas plus que ne l’ont eue les concertations nationales de triste mémoire dont les 679 résolutions étaient présentées et adoptées par les deux chambres réunies.

Faut-il rappeler que la Constitution de la République Démocratique du Congo reconnait à l’Assemblée nationale les missions de légiférer et de contrôler l’Exécutif. Toutefois, l’examen en vue de leur adoption, de soi-disantes résolutions qui résulteraient du dialogue sera sans nul doute une énième violation de la Constitution par le pouvoir en place.

Les compétences des institutions de l’Etat sont celles indiquées et énumérées dans la Constitution ; nul n’a reçu le pouvoir d’en fabriquer d’autres.

Aucun pays ne peut se permettre d’évoluer d’inconstitutionnalité en inconstitutionnalité comme cela est malheureusement devenu monnaie courante en RDC, à l’instar de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2014 promulguée alors que le Sénat qui l’avait rejetée ne l’avait donc jamais adoptée ne serait ce qu’en des termes non identiques pour qu’après échec de conciliation, le point de vue de la chambre basse prime. La constitution ne permet pas qu’une loi non adoptée par les deux chambres ou, à tout le moins, par l’Assemblée nationale seule après échec de la conciliation, soit promulguée.

Je voudrais donc ici attirer l’attention du peuple congolais, des leaders de l’opposition et de la société civile que la patrie est en danger et que le pouvoir voudrait utiliser l’Assemblée nationale et le Sénat pour entériner son coup d’état constitutionnel contre la volonté du peuple.

J’invite le peuple congolais à être en état d’alerte et à se mettre débout, le moment venu, pour faire échec à cette imposture

Telema, Yebela

Vital KAMERHE

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