La signature du député Yala Tutu repérée sur la motion contre Kitebi

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Samy-BadibangaL’affaire Yala Tutu vient de connaître un incroyable revirement. Ce député inconnu, ancien suppléant de l’opposant radical Eugène Diomi Ndongala, mais qui a rejoint la majorité, accuse trois députés de l’opposition – Samy Badibanga et Fabien Mutomb du groupe parlementaire UDPS et Alliés, et Nzangi Muhindo du MSR – d’avoir usé de faux en imitant sa signature. C’était lors de la présentation de la pétition initiée par l’opposition contre le bureau de l’Assemblée nationale.

Foulant aux pieds une décision souveraine de la plénière mettant en œuvre une procédure parlementaire destinée à faire la lumière sur la question, le bureau de cette institution a autorisé l’audition des intéressés au niveau du Parquet Général de la République. Cependant, les opposants ont retrouvé une motion initiée en son temps contre l’ancien ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi et sur laquelle se trouve la signature de Yala Tutu. C’est bien la même ! Dès lors, l’affaire prend un autre tournant.

Depuis l’installation de l’Assemblée nationale de la deuxième législature de la Troisième République, le bureau de l’Assemblée nationale est accusé d’être un haut lieu des coups bas destinés à fragiliser l’opposition. Après avoir tenté sans succès de faire éjecter Samy Badibanga et son bureau de la présidence du groupe parlementaire UDPS et Alliés et de dédoubler carrément ce groupe, d’autres actions ont été aussi amorcées pour dédoubler les groupes parlementaires de l’opposition issus du G7. Les sièges revenant à l’opposition au sein du bureau même ont été accaparés par la MP qui y a placé ses affidés. Et le sois disant temple de la démocrati devient l’épicentre des coups tordus contre la démocratie.

Incroyable célérité

C’est le cas actuellement avec l’affaire Yala Tutu, du nom de ce député, ancien avocat de l’opposant radical Eugène Diomi Ndongala, à ce point muet dans l’hémicycle qu’il passe volontiers inaperçu dans l’opinion. Mais il a décidé de s’attirer les lumières des projecteurs en accusant trois de ses collègues d’avoir imité sa signature lors de la présentation de la pétition contre le bureau en octobre 2015. Avec une incroyable célérité, le 21/11/2015, le Procureur général de la République a vite fait d’adresser une réquisition pour obtenir la levée de d’immunité et l’autorisation d’instruction contre les trois opposants.

En réaction, en date du 10/12/2015, la plénière de l’Assemblée Nationale qui est souveraine a décidé de créer une commission chargée de tirer l’affaire au clair. Puis sont survenuest les vacances parlementaires. Les concernés se sentent traqués, la mesure où le président de l’Assemblée nationale était le principal concerné dans la pétition visant son bureau. « C’est un abus d’autorité, une violation des dispositions réglementaires de l’Assemblée nationale et violation du principe de la séparation de pouvoirs», regrette un député.

Vers l’impasse

Les députés de l’opposition ont retrouvé une ancienne motion initiéepar Samy Badibanga contre l’ancien ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Finances, Patrice Kitebi, et sur laquelle le mêmeYala Tutu avait apposé sa signature. C’est bien la même signature ! Et c’est la même écriture pour son nom sur les deux documents. Plusieurs questions taraudent l’esprit : pourquoi Yala Tutu a-t-il menti en portant des accusations gratuites contre les trois députés de l’opposition ? Quelqu’un l’a-t-il poussé à ce parjure ? Cette volonté de porter ce qui a bien l’air d’accusations calomnieuses peut-elle rester sans conséquences pour son auteur ? Comment la justice qui a été si prompte à se saisir de l’affaire va-t-elle réagir à présent que l’affaire paraît n’être qu’une forfaiture de bas étage ?

Il restera à savoir comment le bureau de l’Assemblée nationale va réagir.

KIMP

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