Conclave du G7 – Charles Mwando : « L’alternance, c’est maintenant »

Écrit par LP

Le G7 se place devant ses responsabilités historiques pour défendre les valeurs auxquelles il tient. Des réflexions sur les enjeux politiques de l’heure, la problématique d’un programme commun de gouvernement à présenter au peuple comme offre politique, la feuille de route et les alliances et partenariats possibles, sont les axes majeurs du premier conclave du bureau politique de cette plate-forme.

Les assises ouvertes hier mardi 29 mars dans la salle Sainte Anne de la Gombe à Kinshasa et regroupant le bureau politique élargi aux parlementaires du G7 et aux cadres de ses partis membres de la ville de Kinshasa et des provinces, visent à apporter des réponses précises et nouvelles, sans démagogie, aux problèmes de gouvernance qui se posent en RDC.

Des ateliers, organisés aussi bien à Sainte Anne qu’aux sièges du MSR à Kintambo et du G7, devront sortir une politique révolutionnaire dans une approche globale et pragmatique et dans l’objectif, notamment, de l’alternance en 2016. C’est l’idée maîtresse qui transparaît de l’allocution d’ouverture, faite par le président en exercice du G7, Charles Mwando, qui a été entouré pour la circonstance par ses pairs du présidium, à savoir Pierre Lumbi, Olivier Kamitatu, José Endundo, Christophe Lutundula et Dany Banza.

L’allocution de Mwando aux délégués passe pour une exhortation au combat ; un combat pour la quête du bien-être des Congolais. Pour y arriver, les acteurs du G7 affichent une détermination nourrie par un engagement ferme.

Charles Mwando s’est exprimé en ces termes : « Nous vous rassurons que de la même manière que des hauts cadres du G7 ont renoncé, en septembre dernier, aux positions fortes qu’ils occupaient au sein de la hiérarchie de l’Etat et aux privilèges qu’elles pouvaient leur procurer pour sauver la République et la démocratie, fait inédit dans notre pays, nous sommes prêts à tous les sacrifices et à toutes les privations pour atteindre les nobles objectifs que nous nous sommes assignés en quittant la Majorité présidentielle dans l’intérêt supérieur du peuple congolais ».

Inflexible, le septuor ex-sociétaire de la Majorité présidentielle est paré à toute éventualité. Dans leur démarche, seule la finalité compte. « Soyez certains que quoiqu’il menace, quoiqu’il réprime ou quoiqu’il intimide, le pouvoir finira par céder et la volonté du peuple souverain triomphera. Tenons bon », a appelé le président en exercice du G7.

 

Le recul de la démocratie

Cet appel en action pour tenir bon se présente comme une option salvatrice pour sauver la démocratie en recul en RDC. Ainsi, les assises de Sainte Anne seront une opportunité de réaffirmation de valeurs consignées dans l’acte constitutif du G7 qui implique la rupture définitive avec le régime en place.

Pour Charles Mwando, le combat héroïque de la démocratie et de la liberté enclenché en 1990 avait trouvé son aboutissement avec la conclusion d’un compromis politique historique et porteur d’un ordre démocratique par les délégués de toutes les forces vives de la Nation, au dialogue intercongolais de Sun City. Ce compromis consacré dans la Constitution du 18 février 2006 est aujourd’hui mis en mal. D’où la pertinence de l’alerte enclenchée face à la dérive. « A ce jour, notre pays est gouverné par défi et au gré des intérêts du président Kabila et de ses partisans, sans aucun égard pour les lois de la République ni pour les normes minimales de tout régime démocratique digne de ce nom », dénonce le président en exercice du G7 avant de rappeler les trois lettres adressées en son temps au président de la République en vue d’exiger un débat interne sur l’avenir de la Majorité présidentielle et son fonctionnement, mais aussi de lui demander de ne pas modifier la Constitution de la République, ni la changer et d’œuvrer avec sa famille politique pour des élections démocratiques crédibles qui permettraient l’alternance au pouvoir dans la paix.

 

L’abus de la puissance publique

Pour le G7, le déroulement « chaotique » des élections des gouverneurs et des bureaux provisoires des assemblées de nouvelles provinces démontrent à suffisance que les Congolais n’ont plus rien à attendre du président Kabila et de ses partisans. « Ils n’entendent aucune logique que celle du défi et de l’usage abusif de la puissance publique contre le peuple souverain… Au lieu de se vanter des victoires à la Pyrrhus et de chercher vainement à impliquer le G7 qui n’a présenté aucun candidat à ce scrutin plein d’irrégularités, la Majorité présidentielle devrait plutôt préparer ses valises pour libérer la République d’ici le 19 décembre au plus tard », a déclaré Charles Mwando.

Le leitmotiv du G7 a été lâché sans ambages : « L’alternance c’est maintenant, et tout de suite ! ». Un cri de guerre fort et pertinent qui pousse les uns et les autres à considérer l’impérieuse nécessité de la succession à Joseph Kabila d’un nouveau président élu, au plus tard le 19 décembre 2016. « Nous sommes dans cette salle pour demander au peuple congolais de venir avec nous conduire à la victoire finale cette marche pour la liberté, la justice, son bien-être et sa dignité qu’il avait amorcée depuis la fin des années 1950 et qui est à sa phase terminale », a fait remarquer Charles Mwando.

LP

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