Le Professeur André Mbata serait-il la prochaine cible?

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Sévère mise en garde contre Joseph Kabila, Evariste Boshab et la MP à la suite des déclarations du Député MP Pascal Manshimba, Président de de la Dynamique des jeunes députés kabilistes  sur la mort de Christian Badibangi:

 

« Votre combat est contre la Constitution et non pas un homme : Ne touchez pas au Prof André Mbata »

 

Ainsi que l’opinion le sait, l’Honorable Christian Badibangi anu Webe était décédé à Kinshasa le samedi 27 février 2016 à  5h00 du matin à l’hôpital de Monkole dans la Commune de Kinshasa. Il était le président du parti politique dénommé « Union Socialiste Congolaise » (USC). Ancien allié d’Etienne Tshisekedi, il avait été l’une des figures de proue de l’opposition au régime de Mobutu pendant la Conférence nationale souveraine (CNS) en 1990. En 2011, il avait été élu député national dans la circonscription électorale de Dimbelenge dans la Province du Kasaï occidental. Devenu Deuxième Vice-président de la Commission politique, administrative et juridique de l’Assemblée nationale, il était passé à la Majorité Présidentielle, devenant même l’un des chefs de délégations lors des pourparlers entre le gouvernement et les rebelles de M23 à Kampala en Ouganda où il avait passé plusieurs semaines. La nouvelle de sa mort avait été reçue avec tristesse dans plusieurs milieux des congolais au pays et à l’étranger où il avait passé quelques années d’exil.

De retour d’une mission à Libreville au Gabon, Aubin Minaku, le Président de l’Assemblée nationale, avait dépêché une délégation qui devait accompagner la dépouille jusqu’à son enterrement à Munkamba à Dimbelenge, fief électoral de l’illustre disparu. Cette délégation comprenait les deux autres Députés nationaux élus du territoire de Dimbelenge, en l’occurrence les Honorables  Denis Mukuna Kalambay, chef de délégation, et Pascal Manshimba.

Tout le monde avait pensé à une mort naturelle de Christian Badibangi. Tel ne semble malheureusement pas le cas. Sa mort aurait été boutiquée par la Majorité Présidentielle (MP) selon une révélation faite par le Député national de la MP, Pascal Manshimba, qui revenait du lieu d’enterrement à Munkamba, lors d’une assemblée générale de la Mutuelle des Babindji  ba Nkusu (MUBANKUS), une association à laquelle il appartient, et qu’il avait présidée  le 13 mars 2016 au Quartier Hôpital, Commune de Kananga, dans la ville du même nom.

En effet, brandissant certaines publications du Prof André Mbata lors de  cette réunion, incapable de donner le moindre bilan à quelques  mois de la fin de la mandature, Pascal Manshimba, ce député d’une incompétence notoire connue au sein de l’Assemblée nationale, a fait des déclarations gravissimes qui accablent Joseph Kabila, Evariste Boshab et la MP. Selon Pascal Manshimba qui s’adressait à ses frères et sœurs, le Territoire de Dimbelenge et la Province du Kasaï central ne pouvaient rien attendre du Gouvernement de la MP parce que l’un des leurs ressortissants, le Prof André Mbata aurait été le premier à s’opposer à la révision de la Constitution pour donner un troisième mandat à Joseph Kabila comme l’avait proposé son collègue Evariste Boshab, alors Secrétaire général du PPRD et actuellement Vice-Premier Ministre chargé de l’ Intérieur et de la Sécurité, lorsqu’il avait publié son fameux livre intitulé : « Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation ».

Pour Pascal  Manshimba, les ressortissants de la Province du Kasaï central en général et ceux du Territoire de Dimbelenge en particulier devaient alors sans délai réparer le « forfait » en adressant une lettre de demande de pardon au Président Joseph Kabila, au Vice-Premier Ministre Evariste Boshab et à l’Honorable Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale et Secrétaire General de la MP. Selon Pascal Manshimba, une telle lettre avait un double objectif. Le premier objectif serait de permettre à  la Province du Kasaï central en général et au Territoire de Dimbelenge en particulier de bénéficier largement de la magnanimité du Raïs Kabila et de sa « Révolution de la modernité » dont ils auraient été privés depuis sa réélection. Le deuxième objectif de cette lettre dont une copie devait être remise au Gouverneur Alex Kande, alors Commissaire spécial, serait d’éviter que le Prof André  Mbata  ne puisse subir le même sort… que celui qui venait d’être réservé à l’Honorable Christian Badibangi.

Alors que la population du Kasaï central et sa famille n’avaient pas encore fini de pleurer Christian Badibangi, les déclarations et la démarche du Député Pascal Manshimba  ont été perçues comme une réponse aux questions que tout le monde se posait encore sur les causes de sa mort. Le Député Christian Badibangi ne serait donc pas mort d’une cause naturelle. La MP serait à la base de sa mort et le Prof André Mbata Mangu serait la prochaine cible. La lettre de demande de pardon que le Député Pascal Manshimba tenait à amener en mains propres à Kinshasa, mais que la communauté a refusé de signer, aurait pour but de supplier Joseph Kabila, Evariste Boshab et la MP mis ainsi gravement en cause pour qu’ils ne fassent pas au Prof André Mbata ce qu’ils auraient fait à Christian Badibangi. Les déclarations choquantes du Député Pascal Manshimba viennent ainsi de réveiller la population du Kasaï et surtout la famille biologique de Christian Badibangi qui se préparerait à entreprendre une action judiciaire pour exiger l’exhumation du corps et une autopsie qui permettront de connaître la véritable cause de cette mort suspecte et de dégager d’éventuelles responsabilités.

Le Prof André Mbata avait déjà été victime d’un attentat en janvier 2015 après les manifestations contre la loi électorale qui voulait pérenniser le pouvoir de Kabila. Les déclarations de Pascal Manshimba confirment que l’éminent constitutionnaliste est toujours en danger de mort  à cause de sa lutte pour le respect de la Constitution de notre pays. Grâce au Député MP Pascal Manshimba, la nation connaît à présent avec plus ou moins de certitude d’où ce danger proviendrait. Toutefois, Manshimba et sa clique doivent savoir que contrairement à Christian Badibangi que nous continuons de pleurer, le Prof Mbata n’est pas de leur famille politique qui mange même ses propres fils ou les personnes qui imprudemment lui font allégeance en oubliant que « lorsqu’ on mange avec le diable, il faut avoir une cuillère bien longue ».

Les déclarations de Pascal Manshimba sont à prendre avec d’ autant plus de sérieux que ce Député élu sur la liste de l’ Alliance pour la justice, le développement et la solidarité (AJDS),  un parti du Gouverneur et trafiquant des diamants Ngoyi Kasanji qui a adhéré au PPRD tout en laissant subsister son propre parti, est membre de la MP. Il connaît plusieurs coups qui se préparent dans cette famille politique qui ne pardonne jamais,  qui s’en prend à toutes les personnalités qui prêchent le respect de la Constitution et l’alternance démocratique en RDC, et qui n’hésite même pas à s’en prendre à ses propres membres qui lui paraissent tièdes ou dont la loyauté ne semble pas garantie.

Cependant, dans un pays qui se veut démocratique, militer pour le respect de la Constitution devrait-il valoir à quelqu’un une condamnation à la peine de mort comme celle qui aurait déjà été décidée par la MP contre le Prof André Mbata  qui vient du reste d’ organiser un Colloque international sur les 10 ans de la Constitution à travers l’ Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IDGPA)?

C’est déjà trop d’attaques, trop d’arrestations, trop de détentions et de condamnations arbitraires, trop d’accidents fantaisistes, trop d’empoisonnements et trop de morts gratuites dont ont été victimes les militants de la démocratie et des droits de l’homme dans ce pays. Pascal Manshimba et les membres de sa famille politique doivent savoir que la communauté tant nationale qu’internationale qui suit de très près le combat du Prof André Mbata en vue de l’avènement d’un véritable Etat de droit démocratique dans notre pays ne tolèrera pas et nous les tenons déjà pour responsables de tout mal qui pourrait arriver à ce digne fils du pays.

Pendant ce temps, le conditionnel utilisé dans cette communication se justifie. La population de la province du Kasaï central, en particulier celle du Territoire de Dimbelenge, la famille biologique du Député national Christian Badibangi, et le reste de la communauté nationale et internationale attendent impatiemment la réaction des bureaux du Président Joseph Kabila, du Vice-Premier Ministre Evariste Boshab ainsi que celui d’Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale et Secrétaire général de la MP à laquelle Pascal Manshimba appartient en tant que Président de la Dynamique de jeunes députés nationaux kabilistes, pour savoir s’ ils confirment expressément ou même tacitement par le silence les propos tenus par ce dernier au sujet de la mort du Député national Christian Badibangi  et de la cabale qui serait montée contre le Prof André  Mbata. C’EST DONC UNE AFFAIRE TRES SERIEUSE,  A SUIVRE.

 

Justin Elameji  Wamanya Bitakanupua

Correspondance particulière de Kananga au Kasaï central

 

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