Présidentielle 2016 – Après Katumbi, Tshisekedi, Kamerhe, Muzito… L’étau se resserre autour de Kabila

  • prezi

A la présidentielle de 2016, il y a déjà bousculade au portillon. Le poste de président de la République est convoité par plusieurs prétendants. L’annonce faite par le G7 en soutien à la candidature de Moïse Katumbi est le déclencheur de l’encerclement du chef de l’Etat actuel en vue de le contraindre au respect de la Constitution en rapport avec le délai de la fin de son deuxième mandat. Avec ce foisonnement de prétentions à la présidentielle, l’autorité morale de la MP devrait comprendre que l’étau se resserre autour de lui.

L’effet Katumbi ne laisse pas indifférents d’autres prétendants au poste de président de la République par voie des urnes. Le G7, dans sa stratégie, a enclenché le processus de la libre expression des ambitions. Katumbi et ses amis ont opté pour l’imposition du tempo devant conduire à l’alternance. Usant des astuces démocratiques, le G7 et Moïse Katumbi poussent tous les acteurs à un processus transparent. Désormais, plus de mystère, le fauteuil présidentiel est visé par de nombreux candidats et personne ne se cache derrière une pudique allégeance ou mot d’ordre.

A l’UDPS, on ne s’est pas fait prier. Le candidat naturel du parti sera connu lors du congrès qui va se tenir incessamment. A sa manière, Bruno Mavungu a déclaré que la candidature de Katumbi provenait de la MP. La guerre de leadership est ainsi engagée et l’UDPS n’entend pas se laisser damer les pions, tout en ne se trompant pas de cible, à savoir le président Joseph Kabila. Etienne Tshisekedi, qui se considère toujours comme président élu démocratiquement en 2011, compte rebondir en 2016 par une « réélection » avec assurance d’exercer réellement le pouvoir d’Etat. Sa guerre pour l’impérium enregistrera un aboutissement heureux dans ce cas. L’UDPS étant considérée par ailleurs comme la fille aînée de l’Opposition en RDC, elle n’acceptera que difficilement de se ranger derrière un autre parti d’Opposition. Elle ne vendra pas à l’avance son droit d’aînesse.

Même son de cloche à l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe. Son secrétaire général Jean-Bertrand Ewanga a révélé que l’UNC et ses alliés vont bientôt décider d’investir leur président comme candidat à la présidentielle 2016. Jean-Bertrand Ewanga ajoute que la suite pourrait être ces négociations inéluctables pour obtenir une candidature commune de l’ensemble de l’Opposition. Arrivé troisième selon les résultats publiés par la Céni du duo Ngoy Mulunda et Jacques Djoli, l’enfant terrible de Bukavu est convaincu qu’il ferait mieux cette fois-ci. A l’absence de Joseph Kabila, il peut récupérer l’électorat de l’Est et battre Tshisekedi ou tout autre candidat.

Du côté de la Majorité, il y a aussi des candidatures qui se murmurent jusque-là. Même si ces prétendants ne se sont pas clairement prononcés, il ne faut pas pour autant se leurrer que des faits et gestes des uns et des autres seraient frappés du sceau de l’attentisme. A la majorité, personne ne veut se laisser surprendre. Plusieurs ténors sont aux aguets et vont se prononcer, une fois le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) connu.

En bonne place à ce stade, il y a Adolphe Muzito du Parti lumumbiste unifié (Palu) qu’une frange de la population pousse à faire acte de candidature. Depuis qu’il s’était décidé de sortir de son « laboratoire », il a publié des tribunes et initié des universités populaires. C’est que l’ancien Premier ministre s’est donné des moyens politiques à même de lui permettre de se lancer dans la course à la présidentielle. Cet investissement, sans être un calcul politicien, participe largement à la création d’un courant dans le pays. Muzito veut apporter la preuve qu’il est possible de prendre à bras-le-corps les vrais défis de la nation, notamment l’identification de ces défis, ce qui touche au vécu quotidien (eau, électricité, création des richesses…).

En embuscade

Sur ces noms, il faut aussi ajouter d’autres noms qui émergent de la diaspora. Noël Tshiani de la Banque mondiale est sorti des sentiers battus. Il a produit un ouvrage, le plan Marshall pour la RDC, avant de se lancer dans la course. Non seulement Tshiani ne cache pas ses prétentions présidentielles mais aussi il estime qu’un programme doit se vendre avant son porteur. Prenant en main son bâton de pèlerin, Noël Tshiani a vu du monde. En public, comme en privé. Le jour qu’il dressera la liste des personnalités consultées, l’on se rendra compte du degré de sa détermination.

L’autre prétendant sorti également des institutions de Bretton Woods, c’est le professeur Matungulu Ilankir. Il a quitté son poste au Fonds monétaire international (FMI) pour se consacrer à sa candidature à la présidentielle de 2016. D’ailleurs, il séjourne depuis un temps au pays où il multiplie des actions en direction d’éventuels alliés. Le professeur se montre attentif aux attentes du peuple et compte proposer des réponses appropriées.

Par ailleurs, il est fait état d’une candidature féminine à la présidentielle 2016. Celle-ci, apprend-on des sources diplomatiques, est encouragée par un important et stratégique composant de la communauté internationale. Le nom de cette potentielle candidate qui fera parler d’elle est encore gardé secret pour des raisons évidentes.

L’expression des ambitions est une donne qui va accélérer la tenue de la présidentielle en 2016. Les acteurs savent ce qu’il convient de faire, en se rangeant en ordre de bataille pour un scrutin à un seul tour.

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