LUBUMBASHI : l’arrivée des chars crée la psychose

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Plusieurs engins de combat et des troupes sont de plus en plus déployés dans cette ville en cette période où la RD Congo s ‘approche de la fin du second et dernier mandat du chef de l‘Etat!

La ville cuprifère de Lubumbashi est de plus en plus militarisée ces derniers jours. Ce qui donne lieu à une vive tension dans cette ville dont la population redoute que l’arrivée de nombreux chars et de militaires lourdement armés dans la capitale de l’ex-Katanga serve à restreindre encore les libertés et à réprimer les manifestations que l’Opposition pourrait envisager d’organiser à Lubumbashi.

Le comble c’est que le gouvernement central de la RD Congo a choisi de renforcer la présence militaire dans cette ville es à quelques mois de la fin du second et dernier mandat de Joseph Kabila prévue le 20 décembre 2016.

C’est depuis le mois de septembre 2015, au lendemain de la démission des membres de l’actuelle plateforme G7 de la Majorité présidentielle, que le chef-lieu de l’ex-Katanga a commencé à être fortement militarisé. A l’heure actuelle, c’est tout Lubumbashi, via les réseaux sociaux, qui redoute le pire désormais suite à l’arrivée massive de chars et militaires envoyés par le pouvoir.

Selon de sources dignes de foi basées dans cette ville, dix-huit de ces engins ont été aperçus à la gare ferroviaire de Lubumbashi. Une situation qui est diversement interprétée. Surtout que la nouvelle province du Haut-Katanga, selon certaines sources, a déjà accueilli près de 2000 militaires venus renforcer les effectifs sur place.

Les chars qui viennent d’arriver à Lubumbashi seraient partis de Kinshasa et auraient transité par le port d’Ilebo avant d’être expédiés au Katanga par voie ferrée à bord des wagons de la SNCC. Le passage de ces chars à Mueka, au Kasaï central, n’aurait pas laissé indifférente la population de cette contrée.

L’arrivée de ces engins de la mort à Lubumbashi, fief du richissime Moïse Katumbi Champwe, intervient au lendemain de la désignation du Gouverneur de l’ex-Katanga comme “candidat Président de la République” par la plateforme G7, pour l’élection présidentielle que la RDC doit organiser en novembre prochain si la Constitution est respectée par le régime Kabila. Mais, plus on approche de ce délai constitutionnel, plus la tension monte de plusieurs crans à travers le pays. Surtout que l’Opposition congolaise hostile à toute tentative de « glissement » tient à ce que ce délai constitutionnel soit respecté par la CENI (Commission électorale nationale indépendante).

Mais l’organe électorale se dit buté à de nombreux problèmes liés au financement, à la révision du fichier électoral et à la modification de certaines dispositions de la loi électorale pour la tenue des élections, notamment la Présidentielle, rendue obligatoire par la Constitution du pays.

Pourquoi l’ex-Katanga et pas le Kivu?

Par ailleurs, nombreux sont les .observateurs qui se demandent pourquoi le pouvoir s’emploie à renforcer la présence militaire seulement à Lubumbashi, alors que les villes de l’Est du pays sont toujours le théâtre de l’insécurité, faute d’une présence dissuasive conséquente de l’Armée régulière. Dans la ville cuprifère, la psychose liée à cette militarisation à outrance est tien perceptible et risque de porter préjudice au climat des affaires dans les nouvelles provinces issues du découpage de l’ex-Katanga. La population attend des explications rassurantes du Gouvernement central sur cette forte militarisation.

A Kinshasa, le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende Omalanga, parle “ d’une situation normale pour un gouvernement qui équipe son armée et qui envoie des militaires se familiariser avec le nouvel armement “. Pour lui, “il n’y a pas lieu de s’alarmer”. Ce porte-parole du gouvernement dit ne pas comprendre pourquoi et comment du matériel de combat destiné à la défense du pays devrait susciter l’émoi au sein de la population.

Quant à Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, devenu opposant et désormais candidat du G7 à la prochaine présidentielle coté par RFI, il affirme qu’il n’y a pas de conflit armé dans cette partie de la République.

Pour lui, « l’ex-Katanga dans son ensemble est en paix. C’est plutôt vers l’est du pays que le matériel de guerre devrait être dirigé pour faire face à l’insécurité qui y règne ».

Par LKT

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