Kagamé, un modèle à ne pas suivre

Kagamé, un modèle à ne pas suivre

Le sénat et l’assemblée nationale du Rwanda viennent de voter en faveur des pétitions de 4 millions de Rwandaisappelant à une modification de la Constitution. Pour le président rwandais, qui finit son dernier bail en 2017, la voie pour un troisième mandat vient de s’ouvrir. Au fond, il s’agit d’une mascarade du régime de Kigali quand on sait qu’au Rwanda, pays comparable à une cage, les opposants et le peuple rwandais ont le choix entre l’exil ou la prison. D’où, dans les Grands Lacs, Paul Kagamé n‘est franchement pas un modèle à suivre!

Le président rwandais a toutes les raisons de se réjouir car, sa caisse de résonnance appelée «Parlement rwandais » a voté hier en faveur d’une réforme constitutionnelle lui permettant de briguer un troisième mandat. Sénateurs et députés ont, dans leurs chambres respectives, voté à l’unanimité leur soutien à une pétition présentée part quelque 4 millions de Rwandais en faveur de la réforme constitutionnelle.

La question que d’aucuns se posent est celle de savoir si la fameuse pétition a été démocratique ? Il en est de même du vote organisé au niveau du Parlement. Il est quasi inimaginable de prétendre que ces deux actions ont bénéficié du sceau de l liberté et de la crédibilité. Et pour cause, le régime de Kigali a tout sauf le qualificatif « démocratique ». Histoire récente.

Paul Kagamé est arrivé au pouvoir de la manière que l’on sait : un coup d’Etat parmi les plus sanglants qui ont marqué les deux dernières décennies dans la région des Grands Lacs. Avec le soutien de ses partenaires occidentaux, il a protégé son régime en mettant la sous-région à feu et à sang. Les groupes armés ont eu droit de cité, particulièrement en RD-Congo accusée de tous les péchés d’Afrique et du monde pour accueilli les réfugiés rwandais.

Enhardi par ses soutiens occidentaux, l’homme fort de Kigali s’est voulu le gendarme des Grands Lacs. Il en a fait voir de toutes les couleurs aux voisins, à l’Union africaine et même aux Nations unies en brandissant le controversé aujourd’hui génocide rwandais. Puisque le temps use, l’homme ne pouvait pas échapper à l’usure.

Tout en restant dictateur, il a organisé une démocratie à la rwandaise à travers des structures dont il assure pleinement le contrôle. A partir de ces structures fantoches, il nomme les responsables à tous les niveaux. La Constitution, dans ce pays où le peuple se trouve renfermé comme dans une cage, n’aura été qu’un tape-à- l’œil destiné à la consommation extérieure. Autrement dit, un document confectionné par lui et à sa mesure, même s’il limitait le mandat présidentiel à deux fois non renouvelable.

Despote invétéré, Paul Kagamé vient d’en offrir la preuve en organisant une pétition que sa caisse de résonnance faussement appelée Parlement, a adoptée à l’unanimité. La révision de la Constitution est désormais et Paul Kagamé peut briguer un troisième mandat. Et il fait croire que c’est la volonté du peuple rwandais. Qu’est-ce que le ridicule ne tue pas !
Ce qui est vrai, c’est qu’une démocratie qui repose sur l’unanimisme n’est qu’une supercherie de mauvais goût. Cela saute aux yeux et ne peut tromper que les aveuglés et les hommes aux esprits obtus. Le peuple rwandais ne peut pas s’opposer à la volonté de Paul Kagamé.
Puisque son jeu ne pouvait pas passer inaperçu au plan international, les Etats-Unis avaient pris le soin de l’en aviser.
En dernier. Washington avait, à travers un communiqué de son administration dit niet à une révision constitutionnelle au Rwandais et à un troisième mandat de l’actuel président rwandais. L’homme a passé outre cet avertissement et en a fait à sa tête, à l’instar de son voisin burundais. Les deux se comportent comme des têtes brulées dont le choix politique va causer un sérieux préjudice sur leurs peuples respectifs.

LE POTENTIEL

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