Report des locales et municipales : La responsabilité de l’annonce fait peur !

Report des locales et municipales : La responsabilité de l’annonce fait peur !

Le report des élections locales et municipales est une quasi certitude. Dans la classe politique tout comme à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), tout le monde en est conscient. Toutefois, personne n’a le courage de porter la lourde responsabilité de porter cette information sur la place publique. Au contraire, les concernés continuent à se mouvoir à pas feutrés, laissant pourrir la situation afin que, le moment venu, le dialogue en perspective devienne la seule voie de sortie.

Auront, auront pas lieu? La question est sur toutes les lèvres. Elle se rapporte à l’organisation en 2015 des scrutins prévus par la CENI dans son calendrier électoral du 12 février 2015.
L’on se rappelle qu’en cette année 2015, la CENI a prévu d’organiser le 25 octobre 2015 les élections provinciales couplées aux municipales, urbaines et locales.

Si pour les provinciales, la première étape a été franchie avec la publication des listes des candidatures dans différentes circonscriptions, rien ne semble cependant pas sûr concernant les municipales, urbaines et locales. Au palais du peuple; le projet de loi portant répartition des ‘sièges relatifs à ces scrutins, se trouve embrigadé dans la polémique entre les deux forces politiques de l’Assemblée nationale au Parlement. Certes, on est encore loin de l’impasse. Mais, ce n’est pas certain qu’un compromis soit trouvé de si tôt.
Pendant ce temps, à la CENI, on est presqu’en phase d’une asphyxie financière. Des sources généralement bien informées rapportent que le gouvernement la soumet à une diète financière qui, à terme, devait la mettre dans l’impossibilité de respecter en 2015 les échéances qu’elle s’est fixées dans son calendrier électoral global.

Comte dans un puzzle, des éléments se mettent en place pour planter le décor d’un parfait glissement. Dans la classe politique, personne n’a le courage d’aborder le sujet. La CENI se montre, à son tour, bien aphone sur le sujet. Les choses se passent comme si tout le monde se domptait du dépassement du calendrier électoral. Le scénario est parfait. Il devait passer inévitablement par un dialogue politique, dans l’espoir de négocier le nouveau tournant. Asphyxier la CENI est donc choisi comme mode opératoire pour y arriver. Toujours est-il que dans l’état actuel, toutes les étapes préalables prévues par la centrale électorale ont volé en éclats. C’est le cas de la promulgation de la loi’ portant répartition des sièges pour les élections municipales et locales, dont la date butoir était fixée au 20 avril 2015. La loi accuse trois mois de retard.

Au Parlement, où le projet de loi est en examen, les bureaux de deux Chambres ont du mal ‘à débloquer la situation. La publication par le gouvernement d’un chronogramme de mise en place des autorités politico-administratives des provinces nouvellement créées ne devait pas changer grand-chose à cette donne.

SILENCE INQUIETANT

Ainsi, organiser les municipales et locales en 2015 relève désormais du domaine du miracle. Que dit alors la CENI ? Rien du tout. Tiraillée entre les différentes parties prenantes mais aussi prise en otage par des forces inconnues, la CENI est dans l’incapacité de se dédouaner. Elle doit néanmoins savoir que, dans ces conditions, elle portera seule la responsabilité en cas de naufrage. La classe politique brille également par son indifférence. Il y a certainement un coup fourré qui se prépare en haut lieu. Sinon, rien ne saurait expliquer ce silence complice aussi bien de la CENI que de la classe politique.

Est-ce pour autant qu’on est rassuré de la tenue en 2015 des élections provinciales, avec comme corollaire les élections des sénateurs et gouverneurs de province au début 2016 ? Difficile à prédire. Tout compte fait, on va droit vers une impasse.

L’implosion de la CENI paraît, de ce point de vue, presqu’inévitable. C’est là la stratégie de la Majorité qui pense rebondir en brandissant le dialogue comme seule voie de sortie capable de débloquer la situation.
Dans son entendement, le dialogue politique suppose la remise en cause des étapes déjà réalisées par la CENI.

A ce propos, l’enrôlement des jeunes majeurs devait donc être remis sur la table des discussions. Le chef de l’Etat en avait expressément fait mention dans son dernier message à la nation, en marge du 55ème anniversaire de l’indépendance du pays.

DES SIGNES DE DESINTEGRATION

Le calendrier électoral global de la CENI est en pleine désintégration. En principe, la centrale électorale devait sortir de sa torpeur en fixant clairement l’opinion.

Mais, comme dans une pièce de théâtre, elle suit à la lettre le script qui lui a été imposé. Si les municipales et les locales paraissent d’ores et déjà hypothétiquées, le virus est en voie de s’étendre sur les provinciales qui deviennent tout aussi incertaines à l’échéance du 25 octobre 2015. C’est cette vérité qu’on a du mal à dire au peuple. Prendre le glissement électoral comme l’unique alternative, ne pourrait pas marcher au regard du dispositif qui se met en place. Au contraire, il faudrait déchanter.

Par LEPOTENTIEL

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