La volte-face de Kengo dénoncée

La volte-face de Kengo dénoncée

Le projet de loi sur la répartition des sièges rejeté puis voté par le même Sénat lors d’une session extraordinaire qui n’a duré que 35 minutes

L’Opposition estime que le président de la Chambre haute du Parlement s’est totalement disqualifié et » est désormais répertorié comme l’un des responsables de tout ce qui adviendrait demain du fait de cette provocation «

Les membres de la Dynamique pour l’Unité d’Action de l’Opposition politique congolaise, réunis hier mercredi 12 août à Kinshasa, ont dénoncé et fustigé le » comportement léger » du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, avec sa décision irrégulière de convoquer le Sénat à une » deuxième session extraordinaire « .

Dans un communiqué daté du 12 août 2015, signé par le modérateur de cette plateforme de l’opposition, Mwenze Kongolo, signale que Kengo s’est totalement disqualifie et » est désormais répertorié comme l’un des responsables de tout ce qui adviendrait demain du fait de cette provocation « .

Une session convoquée irrégulièrement

Les membres de la Dynamique pour l’Unité d’Action de l’Opposition politique congolaise ont suivi avec consternation » le spectacle pour le moins rocambolesque et cocasse au travers du vote opéré par les sénateurs de la mouvance kabiliste de la loi portant répartition des siège pour les élections urbaines, municipales et locales « .

Pour Mwenze Kongolo, cette deuxième session dite extraordinaire du 11 août 2015 a été convoquée » en violation grossière des articles 16 de la Constitution, 75 du Règlement intérieur du Sénat et des lois de la République « . Surtout que pour ces membres de l’opposition, cette fameuse loi a transformé ce qui devait normalement être une annexe à la loi électorale du 12 février 2015 en une » loi autonome « , faisant de celle-ci un » OJNI « , un objet juridique non identifié.

Pour cette structure de l’Opposition, au travers du vote par le Sénat de la prétendue » loi » de répartition des siège, Joseph Kabila a » pris en otage toutes les institutions de la République, mettant ainsi tout le pays en danger aux fins de conforter sa démarche tendant à réaliser un coup d’Etat constitutionnel et obtenir son glissement tant recherché « .

Projet de révision constitutionnelle » introduit par la fenêtre «

Pour ces formations politiques, le président de la chambre haute du Parlement en est en réalité à son deuxième forfait. Ainsi pour elles, l’homme avait » introduit par la fenêtre « , en janvier 2011, le projet de révision constitutionnelle qui a supprimé le deuxième tour des élections présidentielles.

Cela avait permis à Kabila de » réaliser sa deuxième imposture « .
En conséquence, la Dynamique pour l’Unité d’Action l’Opposition politique congolaise rend public un communiqué qui dénonce qu’ » il n’y a plus de doute possible qu’au travers du vote par le Sénat de la prétendue loi de répartition de sièges, Kabila a pris en en otage toutes les institutions de la République mettant ainsi tout le pays en danger aux fins de conforter sa démarche tendant à réaliser un coup d’Etat constitutionnel et obtenir son glissement tant recherché «

Et de poursuivre, » force est donc de constater qu’après les événements de la semaine du 19 au 25 janvier 2015, Kabila se comporte en récidiviste impénitent en choisissant, une fois de plus, la voie de la confrontation directe avec le peuple congolais qu’il méprise et croit pouvoir chosifier « .

Respect de la Constitution

En réponse, la Dynamique de l’Opposition congolaise réaffirme son attachement au respect de la Constitution et rappelle au peuple congolais que la Constitution que Kabila s’emploie à violenter appartient au peuple.

C’est la même constitution qui assigne à tout Congolais, en son article 64, rappelle-t-elle, le devoir citoyen de faire échec à toute tentative de sa violation.

La Dynamique de l’Opposition politique congolaise rappelle au chef de l’Etat que le peuple congolais a déjà vaincu la peur et comprend que sa mouvance, essoufflée, perdue, désemparée, ne sachant plus à quel saint se vouer, veut tout de même se donner une contenance en se comportant en canaille.

» Si en janvier 2011 le peuple congolais a été pris à pied levé, il ne se laissera pas faire cette fois-ci « , peut-on lire dans ce communiqué.

Par Julie Muadi et Lefils Matady

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