Sanctions ciblées, terrible déception à l’ Union africaine ce vendredi 10 mars 2017 en Ethiopie: Prof Auguste Mampuya manque au débat contradictoire avec Prof André Mbata Mangu à Addis

 Il y avait des étincelles en l’air pour ce qui s’annonçait comme le « Duel scientifique de l’année »  au siège de l’Union africaine à Addis Abeba en Ethiopie entre deux éminents intellectuels congolais conviés à un débat contradictoire  devant un public de très haut niveau composé de fonctionnaires de l’Union africaine (UA), des diplomates étrangers accrédités auprès du gouvernement éthiopien et de la Commission de l’UA, des responsables d’agences internationales opérant en Ethiopie, des professeurs d’universités, des praticiens et des doctorants en droit.

« Les sanctions ciblées américaines violent le droit international » comme sujet du débat avait de quoi intéresser tout ce beau monde surtout qu’en début de semaine les Etats-Unis et l’Union européenne (UE)  menaçaient de nouvelles sanctions ciblées les personnalités congolaises considérées comme responsables de plus grandes violations des droits humains et opposées au processus politique devant mener à l’alternance démocratique au terme des élections devant être organisées en décembre 2017 suivant l’Accord conclu le 31 décembre 2016 entre les leaders de la Majorité, de l’Opposition et de la société civile sous les bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

En plus du sujet, il y avait la qualité des intervenants. Loin de son territoire, au siège même de l’UA, la République démocratique du Congo (RDC) alignait deux de ses fils qui font partie de la crème intellectuelle de la nation. Auguste Mampuya Kanunk’a  Tshiabo, l’auteur du livre « Les sanctions ciblées américaines violent le droit international » est  professeur émérite à la Faculté de droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et l’un des premiers juristes internationalistes congolais pour avoir obtenu son doctorat d’Etat en France en 1972 et enseigné le droit international public pendant quelques années aux universités françaises de Nancy, Metz, Reims ainsi qu’aux universités de Grand-Duché de Luxembourg  et Belgrade.

Son contradicteur, André Mbata Betukumesu Mangu,  professeur ordinaire à la même Faculté de Droit de l’UNIKIN, est également professeur de recherche et le premier professeur noir de droit public au Collège de Droit de l’Université d’Afrique du Sud, l’une des 10ères universités du continent et l’une des méga-universités du monde, tout en étant également professeur invité ou après avoir enseigné dans plusieurs autres universités dont les universités du Nord et de Pretoria en Afrique du Sud, les universités de Paris 13 et Paris Sud en France, et l’ Université d’Addis Abeba en Ethiopie.

Par le biais des médias sociaux et en ligne dont7SUR7.CD, plusieurs milliers d’intellectuels congolais au pays et dans la Diaspora attendaient ce débat. Le monde politique n’était pas en reste.
Le Professeur Mampuya est devenu ces derniers mois l’une des éminences grises scientifiques de la Majorité présidentielle (MP).

Son livre a été plusieurs fois cité par le Ministre de l’Information et des Médias Lambert Mende et d’autres responsables et communicateurs de  la MP. Il a été aussi abondamment exploité par les médias du régime  comme la RTNC, Digital Congo, B One, Télé 50 et d’autres et il a servi de caution scientifique à la condamnation des sanctions ciblées par la MP et son gouvernement.

Quant au Professeur André Mbata, il est perçu par la MP comme un opposant radical depuis qu’il s’est imposé comme l’universitaire  le plus engagé pour le respect de la Constitution et l’alternance démocratique suivant sa foudroyante réplique à Evariste Boshab, professeur ordinaire  à la Faculté de Droit de l’ UNIKIN, ancien Directeur du Bureau du Présidente de la République, ancien Secrétaire général de la MP, ancien Vice-Premier Ministre chargé de l’ Intérieur, et auteur du tristement célèbre ouvrage intitulé « Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation ».

L’Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IDGPA) qu’il dirige a été jusque-là l’unique institution à organiser chaque année un colloque sur l’anniversaire de la Constitution depuis le 10e anniversaire de sa promulgation célébrée le 18 février 2016.

Alors que le Prof Auguste Mampuya devait intervenir pour exposer la thèse contenue dans son livre et affirmer que les sanctions ciblées sont une violation du droit international, Prof André Mbata devait juste démontrer le contraire.

Les acteurs politiques et sociaux de tous bords, les intellectuels congolais et aussi les diplomates accrédités au Congo, surtout ceux des Etats-Unis et des pays de l’UE qui avaient déjà pris des sanctions ciblées contre des dirigeants congolais en attendaient également beaucoup.

Scientifiquement et politiquement, ce « duel » au sommet entre les deux « fauves intellectuels »  comme un « combat des gladiateurs » était très attendu à Addis Abeba, en RDC, dans la Diaspora congolaise, et dans les milieux diplomatiques.

Cependant, très grosse déception ce vendredi 10 mars 2017 au siège de l’UA alors que la mise en place était terminée : le duel ou le débat scientifique tant attendu n’a pas eu lieu et a dû être annulé en dernière minute par les organisateurs, le Prof Auguste Mampuya, l’auteur du livre au titre contesté ayant préféré renoncer au voyage d’Addis Abeba pour se désister devant le Prof André Mbata.

Cette triste nouvelle vient confirmer les bruits qui circulaient déjà dans tous les sens à la Faculté de Droit de l’UNIKIN depuis l’annonce de ce débat en terre étrangère d’Ethiopie.
On savait à l’avance que ce débat allait être scientifiquement très chaud et même « mortel », plusieurs étudiants éthiopiens du Prof André Mbata  ayant promis de prendre d’assaut la Salle des conférences de la Commission de l’UA.

Avec cet « abandon », ce « forfait » ou cette « poudre d’escampette » de son aîné, le Prof émérite Auguste Mampuya, Prof André Mbata qui était déjà imbattable en droit constitutionnel vient de signer sa première grande victoire, une victoire tout à fait historique dans un autre domaine du droit où il ne s’était pas encore vraiment annoncé, il s’agit du droit international public.

Parce que cet « intellectuel organique » de son peuple qui fait la fierté des Congolais à l’étranger -même s’il est admis que « nul n’est prophète chez soi » – s’est assigné à apporter sa modeste pierre à l’éducation politique de la nation en dehors des auditoires universitaires dans le cadre de sa responsabilité sociale en tant qu’universitaire et intellectuel, et que de nombreuses personnes au Congo et à l’étranger qui en ont entendu parler n’ont jamais lu le livre du Prof émérite Auguste Mampuya,  nous reprendrons, in extenso, traduites de la langue anglaise dans laquelle il avait préparé sa communication par l’un de ses assistants en Afrique de l’ouest, les grandes  lignes de l’intervention du Professeur André Mbata.

Selon les échos qui viennent de nous parvenir d’Addis Abeba, il s’agit d’«une affaire à  suivre », le Prof André Mbata ayant officiellement demandé à la Faculté de Droit de l’UNIKIN d’organiser un débat contradictoire avec le Prof Auguste Mampuya qui n’a pas pu se déplacer pour permettre au public intellectuel congolais d’en profiter.

Mr Moustapha Naidou, l’assistants du Prof Mbata qui est encore occupé à résumer ses notes promet d’envoyer à 7SUR7.CD, dans les heures qui  suivent, les grandes lignes d’un exposé magistral qui vient de faire tomber les « mythes »  en droit international public au Congo.

Zabulon Kafubu

Leave a comment

Your email address will not be published.


*