Processus électoral, accord de la fin de l’année, Constitution… : Georges Kapiamba, Jacques Ndjoli et André Mbata proposent des pistes pour sauver la RDC du chaos

Les professeurs Jacques Ndjoli et André Mbata et Me Georges Kapiamba ont animé ce lundi 5 juin 2017, au Centre Carter de Kinshasa, une conférence-débat sur l’»Accord du 31 décembre 2016 et le rétablissement de l’ordre constitutionnel en RDC «. Prenant la parole, le prof Ndjoli qui a planché sur le « Processus électoral : état des lieux et perspectives d’avenir «. Il a rappelé que la CENI avait promis de mettre le fichier électoral à la disposition du pays au plus tard le 31 juillet.

Or, l’enrôlement à Kinshasa prend fin, sauf imprévu, en août. Visiblement, « la CENI n’est pas pressée pour organiser les élections dans le délai fixé par l’accord de la Saint Sylvestre «. Surtout que, poursuit-il, dans ces opérations d’enrôlement, « nous naviguons à vue, ne sachant où nous allons». Ndjoli s’étonne qu’il n’y ait pas de calendrier électoral jusqu’à ce jour.

Donc, selon lui, tout est organisé pour retarder les élections et avoir un autre glissement. De son côté, Me Georges Kapiamba de l’ACAJ qui s’est attardé sur «les mesures de décrispation politique, six mois après l’accord», regrette que les 9 mesures prises au Centre interdiocésain pour décrisper le climat politique, souffrent de leur application, six mois après.

Pendant le dialogue organisé par les évêques catholiques, révèle Me Georges Kapiamba, il y avait 427 cas à traiter, parmi lesquels sept emblématiques. Sur les sept, quatre ont bénéficié de la mesure, dont Roger Lumbala, Mbusa Nyamwisi…

Alors que les cas Diomi, Katumbi, Muyambo…sont restés lettre morte. Aujourd’hui, de 427 cas, on est passé à 531 cas. Donc, selon Me Kapiamba, « au lieu de libérer les gens, on a encore arrêté davantage après la signature de l’accord qui insiste sur la décrispation de l’environnement politique «. Les partis politiques de l’Opposition sont toujours victimes de dédoublement, les manifestations politiques interdites sur la place publique…

Clôturant l’étape des exposés, le professeur André Mbata a éclairé l’assistance sur la « légitimité des institutions et retour à l’ordre constitutionnel en RDC «. Pour ce constitutionnaliste, « le président de la République n’est plus légitime car le peuple ne se reconnaît plus dans son pouvoir», son mandat constitutionnel ayant déjà expiré depuis le 19 décembre 2016. Il en est de même des députés nationaux tombés dans l’illégitimité depuis février dernier, des sénateurs depuis 2012 comme les députés provinciaux…

Les trois pensent qu’il ne suffit que d’une dose de volonté politique pour que la République démocratique du Congo soit sauvée du chaos. C’est-à-dire, que l’accord de la fin de l’année 2016 soit appliqué et que le processus d’enrôlement s’accélère pour que les Congolais se rendent aux urnes conformément au délai fixé au Centre interdiocésain, et que les mesures de décrispation de l’environnement politique soient mises en application.
Néanmoins, le prof Mbata rassure qu’ « il n’y aura jamais de référendum constitutionnel dans ce pays ».

Par LM

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