Dommage pour la RDC : La résolution de la crise politique viendra de l’extérieur

La police disperse les manifestants le 1/9/2011 à Kinshasa, lors d’une marche des opposants. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
La police disperse les manifestants le 1/9/2011 à Kinshasa, lors d’une marche des opposants. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La police disperse les manifestants le 1/9/2011 à Kinshasa, lors d’une marche des opposants. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La crise politique persiste en République démocratique du Congo, en l’absence d’élections dans les délais constitutionnels. Au Dialogue de la Cité de l’union africaine, la Majorité présidentielle n’entend pas faire des concessions majeures tant sur l’avenir de l’actuel président de la République que sur la nécessité d’un court délai pour la tenue d’élections. L‘Opposition qui participe à ces négociations parle déjà d’un échec du dialogue mené sous la facilitation d’Edem Kodjo. Depuis le conclave de Limete, le Rassemblement ne jure que par ce carton rouge à infliger à Kabila au 19 décembre 2016. Pour éviter l’implosion de la situation en décembre, la communauté internationale se prépare, à travers plusieurs réunions sur la RDC, à imposer la solution de la crise congolaise.

La République démocratique du Congo vit des moments d’incertitude à la fin du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila. Cette incertitude est née de la non- tenue des élections dans les délais constitutionnels, Or, chaque fois qu’il y a une crise politique en République démocratique du Congo, elle plonge avec elle l’économie et le social. Voilà qui explique l’arrêt de toute la vie nationale en attendant le jour fatidique du 19 décembre.

Du coup, la situation sociale est devenue intenable pour la majorité des Congolais. Elle l’est aussi pour les militaires et les policiers en ce moment où les fondamentaux de l’économie s’effondrent. La monnaie perd de sa valeur, créant une hausse vertigineuse de prix des biens et services de première nécessité. Il s’en suit la baisse du pouvoir d’achat des gagne-petits alors que le gouvernement n’est pas en mesure d’apporter des solutions substantielles à leurs besoins. La situation sécuritaire n’est pas en reste. De Mbororo aux FDLR en passant par des présumés ADF et autres tueurs non autrement identifiés, plusieurs groupes armés continuent à semer la mort et la désolation en provinces. Autant de problèmes cruciaux qui ne trouvent pas de solutions idoines.

C’est dans ce contexte que le Dialogue de la Cité de l’union africaine, convoqué pour désamorcer la crise et relancer le processus électoral, est en train de patauger. Après cinq semaines de travaux, le dialogue a du mal rendre ses conclusions. Tant les divergences persistent entre la Majorité présidentielle et l’opposition au dialogue.

Selon les récentes révélations faites par un haut cadre de l’UNC, la famille du chef de l’Etat ne veut pas faire des concessions majeures. «Selon toute vraisemblance, j’annonce la probabilité de l’échec de ce dialogue. On est loin de déboucher sur un accord. La Majorité présidentielle ne va rien céder surtout pas par rapport au fait que Kabila ne doit pas rempiler. Tout autre dialogue avec Kabila n‘aura aucune chance de réussir parce que Kabila n‘acceptera pas de ne pas rempiler», a noté Sam Bokolombe, député national UNC sur sa page facebook.

En clair, la Majorité présidentielle campe sur sa position. Même si à la rencontre d’hier dimanche 9 octobre à Kingakati avec le président de la République, la MP a annoncé la fin « incessamment » du dialogue par un accord « potable », tout indique que cela ne sera pas dans le sens d’organiser les élections dans un court délai et qu’il sera mentionné dans l’accord que l’actuel président de la République né briguerait pas un énième mandat. Sans doute, les fautons de la Majorité présidentielle continuent de se battre pour leurs acquis personnels et n’entendent pas perdre d’aussitôt leurs privilèges. C’est e qui peut justifier leur volonté à imposer un schéma en violation du pacte -républicain issu de l’Accord de Sun City.

Face à cette position conservatrice, l’Opposition réunie au sein du Rassemblement se radicalise à son tour. Il a décidé d’infliger un carton rouge à Joseph Kabila au 19 décembre. Le Rassemblement, dirigé par Etienne Tshisekedi, aurait pu tout aussi provoquer une rencontre directe avec la famille politique du chef de l’Etat pour tenter de trouver un compromis à la crise que traverse le pays avant d’envisager une action extrême.

Dans ce manque de rapprochement entre la Majorité présidentielle et les partis de l’Opposition, partie prenante au dialogue, ou qui militent au sein du Rassemblement, les Congolais sont en train laisser la charge à la communauté internationale de trouver une solution à la crise. Déjà, la communauté ‘internationale prévoit plusieurs rencontres courant octobre pour statuer sur le cas de la RDC. Les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la SADC et la CIRGL s’activent pour trouver une issue à la crise congolaise dans l’éventualité d’absence de solution à l’interne. L’histoire tend ainsi se répéter.

En 2003, c’est loin de leur pays que les Congolais sont allés signer un accord imposé en réalité par la communauté internationale. Aujourd’hui encore, elle ne veut pas assister impuissante à la résolution de la crise congolaise qui, si on y prend garde, risque d’avoir des répercussions sur toute la sous-région.

Par LE POTENTIEL

 

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