Kimbuta va donner de l’argent aux quartiers les mieux enrôlés

Nous n’avons pas encore majoritairement compris. Le dieu-mammon a mangé majoritairement nos cœurs et nos esprits. Nous allons devoir (encore) payer le prix de  »notre idolâtrie » jusqu’au jour où une masse critique se lèvera pour renverser les rapports de force.
Il n’y aura pas d’élections dignes de ce nom ni en 2017, ni en 2018, ni même plus tard. Les rapports de force jouent encore en faveur du Tutsi power et du réseau anglo-saxon (et transnational) de prédation. La lutte continue pour les élites organiques et structurantes
Il y a 10.000 dollars en jeu. Les quartiers de Kinshasa où sieur Kimbuta est  »gouverneur » pourraient bénéficier de cette somme d’argent s’ils réussissent à avoir un nombre élevé d’enrôlés. Dans une  »ville-poubelle » où les jeunes réclamant un peu plus de propreté sont arrêtés comme des malfrats ; dans  »une ville-poubelle » incapable d’organiser le recensement de sa population ; dans une  »ville-poubelle » où plusieurs familles appauvries comptent  » des indigents » sans accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé, à l’eau propre ; dans  »une ville-poubelle » où des masses populaires dégradées et abruties font face à une criminalité permanente, sieur Kimbuta met de l’argent en jeu. Les Congolais(es) pouvant accomplir  »leur devoir civique » vont  »avoir de l’argent ». Où sommes-nous là ? Qui peut mieux nous expliquer cela ? Comment pouvons-nous lire cette sortie médiatique de Kimbuta ?
Brutalement, comme ceci : « Dans un pays sous occupation, les élections signifient l’achat des consciences. Des Congolais(es) ayant choisi d’être des nègres de service de l’occupation sont prêtes à toutes les sales besognes pour que l’occupation et la mise sous tutelle de ce pays perdure. Des sommes importantes d’argent sont mises à leur disposition pour cela. » Kimbuta en est un.
Rappelons que le recours à l’argent est un point inscrit au plan de l’occupation du Congo-Kinshasa concocté depuis les années 1960. Voici un article (18) de ce plan qui y fait allusion : « Nous devons lutter contre les Wanandes et les Hutu (assimilés aux Congolais) (…) en nous servant des Hutu (et des Congolais) naïfs. Profitons de cette cupidité des Hutu (assimilés aux Congolais). Offrons-leur de l’alcool et de l’argent. Ne regardons pas ce que nous dépensons car nous avons suffisamment d’argent. » L’assimilation des Hutu aux Congolais est inscrite à l’article 1 de ce plan. Il stipule ceci : « Tous les Tutsi doivent savoir que les Hutu sont apparentés aux Congolais et que notre plan de colonisation doit s’appliquer aux deux groupes. »
En lisant ce plan, il y a lieu de dire que ce à quoi Kimbuta invite les kinois, c’est à leur intégration dans ledit plan de la perpétuation de la colonisation du Congo-Kinshasa par le Tutsi Power.
Ce plan inscrit une procédure méthodique à actionner sur le temps dans son déroulement.
A son article 2, il stipule ce qui suit : « Tous les Tutsi doivent connaître parfaitement les méthodes utilisées avec succès pour conquérir le Rwanda et les appliquer aux Congolais et aux autres groupes ethniques qui les entourent. Il faut procéder progressivement, et ne pas verser dans la précipitation (…) ». (Lire C.ONANA, Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009, p92-95).
Ce plan est mis en application bien avant la guerre de l’AFDL. Nos compatriotes de l’Est du pays ayant une bonne maîtrise de notre histoire collective le savent. Cette application est passée à sa vitesse supérieure depuis la guerre de l’AFDL, avec l’appui des Anglo-Saxons et des Congolais(es). Il a été utilisé par les élections-pièges-à-cons de 2006 et de de 2011. L’argent a coulé à flot. Les massacres, les assassinats extra-judiciaires, le bourrage des urnes et l’achat des consciences ont contribué à son avancement.
Et Kimbuta nous dit : « C’est le même plan qui va se poursuivre ». Il le dit à haute voix. Il est possible que plusieurs compatriotes acceptent de se boucher les yeux et les oreilles et ailleurs aux élections-pièges-à-cons comme des moutons à l’abattoir.
Oui. Ils se sont déjà boucher les yeux et les oreilles quand le Père Vincent Machozi nous disait ceci :« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
Nous n’avons pas encore majoritairement compris. Le dieu-mammon a mangé majoritairement nos cœurs et nos esprits. Nous allons devoir (encore) payer le prix de  »notre idolâtrie » jusqu’au jour où une masse critique se lèvera pour renverser les rapports de force.
Il n’y aura pas d’élections dignes de ce nom ni en 2017, ni en 2018, ni même plus tard. Les rapports de force jouent encore en faveur du Tutsi power et du réseau anglo-saxon (et transnational) de prédation. La lutte continue pour les élites organiques et structurantes. Elles ne devraient pas perdre de de vue le fait que l’occupation de notre pays se fait avec la complicité de plusieurs d’entre nous, toutes les tribus et ethnies confondues. J’ai eu peur que vous ne tombiez dans le piège de la conversion d’une guerre de prédation, de basse intensité et raciste en une guerre ethnique. Le réseau de prédation est transtribale, transethnique et transnationale. Essayez de relire le rapport Kassem de 2002. La fibre fraternelle ne devrait pas nous aveugler du point de vue de l’analyse des tactiques, méthodes et stratégies de l’autre. Connaître cet autre et son modus operandi est indispensable à nos analyses. Surtout quand les nôtres sont impliqués. Ce n’est qu’un point de vue pouvant contribuer à l’avènement d’une Nouvelle Conscience Congolaise.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

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