J.I de l’enfant Africain : Au Kasaï-Central, la situation de l’enfant demeure « calamiteuse » (Reportage)

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En marge de la journée internationale de l’enfant Africain commémorée chaque 16 juin de l’année, 7SUR7.CD s’est basé sur la question liée à l’enfant dans la province du Kasaï-Central, jadis la scène des massacres de la milice attribuée au chef coutumier Kamuina Nsapu.

Le reporter de 7SUR7.CD à Kananga a effectué mardi dernier une descente en vue de palper du doigt la situation. Il ressort de cette descente que la situation de l’enfant du Kasaï-Central demeure « calamiteuse » et la crise liée à la pandémie du coronavirus qui affecte le monde entier a encore tout bouleversé.

Reportage

Plusieurs enfants de la ville de Kananga en particulier et du Kasaï-Central en général, se livrent aux petits commerces pour assurer leur survie. Certains sont mêmes coupés de leurs familles.

C’est le cas de José Ntumba, âgé de 12 ans que nous avons croisé sur l’avenue docteur Étienne Tshisekedi. Cet enfant se livre à la vente de cacahuète afin d’aider sa famille à survivre selon ses propres dires.

À la carrière de Nganza,  plus de 65% de travailleurs sont des enfants, contraints à des travaux durs, d’après la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

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L’autre fait marquant, c’est le calvaire des enfants vivant dans les rues, communément appelés « shegués ». Ces derniers appellent l’État, ainsi que les personnes de bonne volonté à leur venir en aide afin de mettre un terme à ce phénomène.

« Je veux qu’on nous cherche une maison et qu’on commence aussi à étudier et qu’on quitte définitivement la rue. Pour manger, on demande de l’aide aux gens de la MONUSCO et à d’autres personnes. S’ils nous donnent, nous mangeons et s’ils nous donnent pas, nous passons nuit sans manger », a déclaré Ngalamulume Sylvain, un enfant vivant dans la rue rencontré tout près du bâtiment Immo Kasaï à Kananga.

De leur côté, les organisations de défense des droits de l’enfant et de droits de l’homme notent aussi une situation « sombre » de l’enfant au Kasaï-Central.

« La situation est déplorable dans le sens où tous les enfants n’ont pas accès à leur droit malgré certaines avancées dans le domaine de l’éducation. Depuis le début de cette année jusqu’à aujourd’hui, nous avons enregistré une cinquantaine de cas de viol commis sur enfant », a fustigé Jean Malice de la Ligue de la Zone Afrique pour la Défense des Droits des Enfants, Etudiants et Elèves (LIZADEEL).

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La Commission Nationale de Droits de l’Homme (CNDH), affirme en outre, qu’un arrêté allant dans le sens de protéger les enfants qui sont livrés aux petits commerces, serait bientôt publié.

« Dans les jours à venir par le lobbying que nous avons fait auprès de l’autorité politico-administrative, il y a préparation d’un arrêté allant dans le sens de protéger les enfants qui sont dans la carrière et qui sont livrés aux petits commerces », a martelé Louis Mukena de la CNDH antenne de Kananga.

Il convient de signaler que cette journée de 16 juin fut instaurée journée de l’enfant africain par l’OUA actuelle Union Africaine (UA) en 1991 en mémoire du massacre d’une centaine d’enfants noirs élèves de Soweto en Afrique du Sud. Pour cette année 2020 elle a été célébrée sous le thème « Impact de la Covid 19 sur la réalisation de droit de l’enfant ».

Alain Saveur Makoba, à Kananga

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