RDC : les professeurs de l’UNIKIN, de l’UPN et de l’ISTA radicalisent leur grève

Des professeurs, membres de l’association des professeurs de l’Université de Kinshasa(Apukin) le 2/11/2011, à la sortie de l’assemblée générale de leur association. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Des professeurs, membres de l’association des professeurs de l’Université de Kinshasa(Apukin) le 2/11/2011, à la sortie de l’assemblée générale de leur association. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les professeurs de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), de l’Université pédagogique nationale (UPN) et de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) décident de radicaliser leur grève jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Cette mesure a été prise, vendredi 4 mai, par les assemblées générales des associations respectives des professeurs de ces institutions universitaires.

Au cours de son Assemblée générale, l’Association des professeurs de l’UNIKIN (APUKIN) déplore que le gouvernement n’ait réservé aucune suite favorable à leurs revendications, deux semaines après le déclanchement de leur mouvement de grève.

« Après avoir fait des rapports à l’assemblée des contacts pris par le comité exécutif de l’association auprès de l’autorité publique et du débat qui s’en est suivi, l’assemblée a constaté qu’aucune avancée n’a été enregistrée deux semaines après. Pour cela, et à l’unanimité, les professeurs de l’UNIKIN décident de poursuivre la grève jusqu’à satisfaction de leurs revendications », affirme le président de l’APUKIN, Antoine Kitombole.

Pour lui, le gouvernement devrait répondre entre autres au remboursement de la créance des professeurs bénéficiaires du véhicule du contrat APUKIN-ATC, ainsi que la programmation du deuxième pallier prévu pour la paie des mois d’avril, mai et juin 2018 et du troisième pallier à partir du mois de juillet.

Le professeur Kitombole a annoncé que la grève va se poursuivre jusqu’à ce que le gouvernement respecte ses engagement pris en rapport notamment avec l’amélioration des conditions salariales des professeurs d’université.

Mêmes revendications

A l’ISTA, l’association des professeurs décrète l’arrêt des activités académiques dès ce lundi 7 mai sur tout le campus. Dans un communiqué parvenu à Radio Okapi, samedi 5 mai, cette association justifie cette position par la suspension par le gouvernement du paiement du deuxième palier devant permettre au personnel de l’ESU de récupérer le pouvoir d’achat tel que contenu dans le protocole d’accord signé le 13 octobre 2017.

Les professeurs de l’Université pédagogique nationale (UPN), ne sont pas en reste. Eux aussi ont radicalisé depuis vendredi 4 mai leur grève, confirme le président de l’association des professeurs de cette université (APUPN), le professeur Raoul Ekwamponk.

« Nous avons aussi déclenché la grève. Nous avons les mêmes revendications [que ceux de l’UNIKIN] et nous avons aussi le même interlocuteur », ajoute-t-il.

La décision de la radicalisation de la grève a été prise lors d’une assemblée générale de l’évaluation tenue le même vendredi, dans laquelle tous les professeurs ont fustigé le fait que le gouvernement n’a réservé aucune suite à leur grève déclenchée depuis le 25 avril dernier.

Vers une solution ?

Selon le président de l’APUPN, une délégation de professeurs a été reçue le même vendredi tard dans la soirée par le chef du gouvernement pour tenter de trouver une solution à ce problème.

« Nous avons été reçus par le gouvernement et nous avons trouvé un compromis. Nous comptons la lever le vendredi prochain, le 11 mai. Par principe, le gouvernement a accepté de respecter ses engagements », indique le professeur Ekwamponk.

Toutefois, il précise qu’il appartient à l’assemblée générale, qui a décidé de déclencher la grève, de la lever ou non.

Etudiants désemparés

Dans la cour de l’UPN, le reporter de Radio Okapi trouve des étudiants, certains regroupés en dehors des locaux, d’autres dans les salles de classe.

« La grève est facultative », lance un chef de Travaux, qui affirme avoir dispensé son cours le veille.

Ceux qui sont dans les salles de classe, suivent les cours qui se dispensent. Mais d’autres discuter entre eux. Des professeurs sont absents. Ils disent suivre à la lettre le mot d’ordre de la grève, et d’autres, ne suivent pas.

Une situation qui n’enchante pas les étudiants. Ils redoutent que l’année soit perturbée. Ils invitent de ce fait le gouvernement à trouver une solution à ce problème, eux qui sont à deux mois de la fin de l’année académique.

« Je demande que le ministère régularise la situation des professeurs. Ils sont dans leurs droits. Quand on travaille, le salaire est un droit. S’ils ne sont pas payés, ils ont raison de revendiquer. Nous demandons au gouvernement de trouver la solution à ce problème », ont déclaré certains étudiants contactés par Radio Okapi.

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