Mécontent après que Félix Tshisekedi a repris les commandes de la riposte contre Ebola, Oly Ilunga nommé en décembre 2016 par Joseph  Kabila comme ministre de la Santé, a démissionné de ses fonctions ce lundi 22 juillet.

Dans sa lettre de démission, le ministre a déploré le fait que ce secrétariat technique ait été mis en place par un décret « antidaté et contresigné » à son insu par le ministre assumant son intérim alors que, dit Ilunga, « je me trouvais le 18 juillet 2019 en mission de supervision de la riposte à Goma ».

« Tirant les conséquences de votre décision (…) et anticipant la cacophonie préjudiciable à la riposte qui découlera inévitablement de cette décision, je viens par la présente vous présenter ma démission de mes fonctions de ministre de la Santé », écrit Ilunga.

Au pouvoir depuis janvier dernier, le président Félix Tshisekedi, qui n’a pas encore mis en place un gouvernement, a pris les commandes de la riposte depuis samedi dernier.

Dans les faits, le président de la République coordonnera les opérations mais sera assisté par un secrétariat « technique et multisectoriel » qui sera chapeauté par le professeur congolais Jean-Jacques Muyembe, l’un des chercheurs qui avaient découvert Ebola en 1976.

Comparant la riposte à une « guerre », le démissionnaire a indiqué que les « lignes de commandement doivent être clairement identifiées et définies« .

« Il ne peut y avoir plusieurs centres de décision au risque de créer des confusions et une cacophonie préjudiciable », précise-t-il.

L’épidémie d’Ebola, qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, a déjà fait plus de 1700 morts. Tshisekedi a pris les commandes de la riposte après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l’épidémie d’urgence sanitaire de « portée internationale ». Cette urgence n’inclut pas les restrictions aux voyages et commerces.

Christine Tshibuyi