Revisiter des leçons apprises en politique (au Kongo-Kinshasa)

 »En fait, je n’ai cessé jusqu’à maintenant d’apprendre, d’être étudiant, c’est-à-dire de continuer à apprendre, et de me remettre sur le chantier de la repensée. » E. MORIN

Il arrive que les guerres pour l’expansion de l’empire mondialiste (sur le déclin) puissent être interprétées comme opposant les Etats et leurs intérêts réciproques. Cette approche politique et/ou géopolitique porte en elle un déni ; celui de la notion de l’empire mondialiste. Pourquoi ? Parce que celui-ci vit de la négation et de la destruction des Etats au profit d’une corporatocratie gérée par quelques familles et quelques forces dominantes du marché. Cette corporatocratie ne s’identifie pas à tel ou tel autre Etat. Au contraire, elle opère comme un  »Etat profond » en vue de déstructurer et de détruire les Etats (dans le sens classique du terme) afin que le monde entier devienne un marché auto-régulé et sans frontières. C’est-à-dire un marché qu’elle contrôle tout en donnant l’impression d’être  »une main invisible ». (Lire La machinerie mondialiste (reseauinternational.net) et Valérie Bugault – Les raisons cachées du désordre mondial – Le Saker Francophone )

C’est contre cette approche du monde que se lève de plus en plus les partisans d’un monde poly-centré et multipolaire. Ils luttent pour que  »la charte de l’ONU » puisse être une référence partagée et respectée par tous les pays du monde qui l’ont signée. Cette  »charte » contient, entre autres, ces principes : l’égalité souveraine des Etats, la réciprocité entre les Etats, la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat tiers et le droit des peuples à l’autodétermination.

L’empire mondialiste nie (depuis toujours) ces principes et essaie de transformer l’ONU en une simple caisse de résonance, en un simple instrument de son expansion. Il a toujours recours à des subterfuges pour justifier son déni de ces principes :  »la démocratie »,  »les droits de l’homme »,  »les droits des femmes »,  »le développement »,  »le climat »,  »les élections transparentes »,  »les valeurs de liberté, de fraternité et d’égalité »,  »la guerre contre la terreur », etc. Bref, l’empire mondialiste s’est donné, depuis sa naissance, un rôle : être le gendarme (moralisateur) du monde entier.

Il produit des ONG et des Fondations pour l’aider à mener ses guerres pour la transformation du monde en un simple marché auto-régulé (numérisé et peut-être bientôt transhumanisé).

Ses  »élites  » ne connaissent pas les frontières des Etats classiques. Elles s’en moquent. Elles sont partout chez elles. Elles sont idéologiquement convaincues que les ressources des pays où elles vivent leur appartiennent. Elles peuvent disposer, dans ces pays, des aérodromes dont elles contrôlent, seules, le trafic. Opérant dans l’ombre et les coulisses, elles ont besoin de proxys, de sous-fifres, d’acteurs apparents dénommés  »présidents »,  »ministres »’,  »députés »,  »gouverneurs », etc.

Elles ont comme farouches adversaires tous les patriotes et souverainistes, respectueux du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Dans ce contexte, la grande hostilité oppose un peu plus les intérêts des mondialistes à ceux des multipolaristes, par-delà les frontières des Etats, que les Etats entre eux.

Il me semble que répéter ce que de Gaulle a dit- entre les Etats il n’y a pas d’amitié, il n’ y a que des intérêts- en évitant de le contextualiser au cours d’une période historique où le mondialisme déstructure et détruit les Etats (et cela partout) serait une demi-vérité. Il y a là  »un dogmatisme politique » à revisiter compte tenu de la marche actuelle du monde. Surtout en ce moment où une certaine amitié entre certains Etats multipolaristes est en train de mettre à nu les subterfuges dont les mondialistes se sont servis pour dominer et soumettre le monde.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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