Ils ont dit qu’ils ne vont pas fouiner dans le passé !

« L’histoire nous apprend que nous ne savons pas apprendre de l’histoire. » M. Jean

Des compatriotes avertis et éveillés n’ont pas été surpris de voir un porte-parole de  »l’armée » présenter deux militaires rwandais attrapés au cours des affrontements ayant eu lieu à Rutshuru la nuit du 27 au 28 mars 2022.

Certains ont applaudi. D’autres ont grincé les dents et ont crié au cynisme. D’autres encore refusent de croire en une mise en scène de mauvais goût dans un pays infiltré par  »les hommes de Paul Kagame »,  »le frère de Fatshi béton ». Ils se sont souvenus que  »le frère de Kagame » avait levé l’option de ne pas fouiner dans le passé et de privilégier les bonnes relations avec les pays voisins tout en refusant (ou en faisant semblant de refuser) de se poser la question de savoir de quoi ceux-ci étaient devenus  »le nom » depuis les années 1990.

Fouiner dans le passé  » en venant aux affaires » au Kongo-Kinshasa aurait signifié mener des études approfondies sur la nature de la guerre de prédation, de basse intensité et perpétuelle dans laquelle ce pays est plongé depuis plus de deux décennies. Dégager de ces études des thèmes communs à partager avec le plus grand nombre de Kongolaises et de Kongolais en vue de les mobiliser afin qu’ils prennent une part active aux efforts déployés par quelques patriotes présents dans  »l’armée » et dans quelques institutions de notre  »Etat manqué ».

Le rejet de cette voie et l’option pour  »une fraternité hypocrite » avec les agents de  »l’empire du mensonge » et le choix du  »développement » des territoires kongolais en guerre permanente ne font plus que révéler leur absurdité depuis bientôt trois ans. A quel prix ? Au prix de la mort, du viol, du vol, du dépaysement, de la déstructuration culturelle de pans entiers de nos populations, de leur assujettissement, de leur soumission à l’hégémonie culturelle dominante élevant Mammon au-dessus de tout et transformant les mammonites kongolais en véritables vampires.

Assoiffés d’enrichissement illicite et sans cause, faisant du champagne pour quelques-uns leur option préférentielle, ils participent de l’avènement au cœur de l’Afrique d’un pays où les cœurs et les esprits thanatophiles mangés par l’avidité et la cupidité feignent d’être capables, demain, de proposer une alternative politique. Et les voilà en train d’orchestrer, avec leurs lobbyistes, la guerre de tous contre tous en ne mobilisant les masses populaires que pour  »les miettes de pain et les jeux » !

Dieu merci ! Une autre Afrique pointe à l’horizon ! Elle naît et ses dignes filles et fils travaillent au quotidien à son épanouissement. A leurs risques et périls. Il y en a qui viennent d’effectuer une marche de plusieurs kilomètres pour aller voir et partager  »le miracle malien » ((DISCOURS DE CHOGUEL EN FRANÇAIS AU BOULEVARD DE L’INDEPENDANCE LORS DE L’ARRIVEE DES PANAFRICAINS – YouTube ).

Oui, une autre Afrique naît. Elle va, sans doute, connaître ses fortes et graves douleurs d’enfantement. Mais elle est là en train de naître. Elle a compris la nécessité d’être portée, en plus de ses dignes filles et fils, par un média alternatif décolonisateur et dénéocolonisateur comme  »Afrique Média ». Il l’aide à déconstruire toutes  »les communications stratégiques » des  »décideurs » , le discours faussement démocratique écrasant le pluralisme de la pensée et  »la guerre des idées ».

Cette autre Afrique naissante forcera  »les affairistes » Kongolais à changer leur fusil d’épaule s’ils ne veulent pas devenir des créatures honnies de l’histoire.

Le monde ancien est en train de s’en aller. Un monde nouveau naît, avec sa part d’imprévu. Il est et sera multipolaire ou ne sera pas. Il va préférer obéir aux principes de l’égale souveraineté, de la réciprocité entre les Etats, à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat tiers et le droit des peuples à leur autodétermination. Il va rejeter les règles arbitraires édictées par les mondialistes, ennemis des Etats-nations interdépendants et souverains.

La possibilité que ce monde nouveau voit cohabiter en son sein des nostalgiques de l’ordre unipolaire, du colonialisme, du néocolonialisme et du tout numérique n’est pas à exclure.

Néanmoins, ils seront soumis à la pression des nostalgiques de la connaissance en conscience de leur histoire, de la liberté et de l’émancipation politique. Des Kongolais et des Kongolaises, au pays comme dans la diaspora en font partie.

Demain, ils seront obligés de revenir à leur histoire pour comprendre leur présent et façonner un avenir différent. Plusieurs le font déjà aujourd’hui. Demain, cette tendance pourrait de devenir la chose la plus partagée afin qu’elle participe de la naissance d’un minimum de culture partagée indispensable à l’éclosion d’une nation cohérente et mnésique au cœur de l’Afrique.

Ils auront besoin d’une  »Ethique reconstructive » pour éviter de bâtir  »une fraternité hypocrite » avec les pays voisins et les autres proxys de  »l’empire du mensonge et du chaos ».

En fait, initier des études approfondies sur la nature de la guerre menée contre le Kongo-Kinshasa aurait aidé  »les affairistes » récents à comprendre que ses concepteurs,  »les straussiens » ne veulent pas de sa fin. Ils peuvent souffler le chaud et le froid, cela ne signifie absolument rien.

Ils évitent que le Kongo-Kinshasa, une fois en paix, ne puisse s’organiser et devenir capable de peser dans la balance des Etats-nations  »civilisés ». Donc, ils ont conçu leur guerre raciste, de prédation et de basse intensité (c’est-à-dire menée par des proxys, des sous-fifres Ougandais et Rwandais interposés et en complicité des mammonites kongolais) pour produire ad vitam aeternam un  »Etat-raté-manqué ».

Des approches insulaires du Kongo-Kinshasa évitent cette lecture de la guerre perpétuelle que ce pays connaît. Elles estiment que pour  »l’empire du mensonge », ses  »straussiens » et les alliés (Lire Vladimir Poutine déclare la guerre aux Straussiens , par Thierry Meyssan (voltairenet.org)) , ce pays ne devrait pas subir le même sort que celui de ceux qui sont dans leur ligne de mire. Mawa !

Dieu merci ! Un autre monde est en train de naître et la diversification du partenariat stratégique s’imposera de lui-même. Pour les dignes filles et fils du Kongo-Kinshasa. Bien sûr !

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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