Kongo-Kinshasa .Campagne électoraliste et imaginaires violés

« Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » » Luc 16,14

Mise en route

La haine de l’humain kongolais par ses propres congénères demande d’être comprise. Pourquoi, des hommes et des femmes occupant des postes de responsabilité au Kongo-Kinshasa en arrivent-ils à croire que leurs congénères peuvent être achetés et au besoin sacrifiés sur l’autel de leurs ambitions politiques ou mercantilistes ? Cela aurait-il été possible sans le consentement implicite ou explicité des concernés ? De ceux qui acceptent qu’ils soient achetés avec  »l’argent volé au pays » ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Peut-être pour avoir accepté de servir l’argent et de haïr  »le Dieu-Amour-Compassion »…

Vol réel ou présumé d’argent et achat des consciences d’une part ; et consentement implicite ou explicite d’autre part, tel est le cercle vicieux dans lequel s’enferment des compatriotes ayant choisi de taire leur conscience au cours de ce marchandage.

Souvent, ils n’en calculent pas les conséquences. Il peut conduire à la haine de l’humain au nom du service domestique rendu à  »Mammon ». Le pays de Lumumba en est là au vu des scènes de violence ayant émaillé  »les cycles électoraux » passés et présents.

Comment sortir de ce cercle vicieux afin d’en créer un de vertueux ? Créer des imaginaires alternatifs à ceux violés par  »Mammon » est une piste pouvant être exploré.

Imaginaires violés et violence

Semer la violence, la mort et le désespoir dans son pays pour créer du sensationnel avant de se confier aux médias mainstream en vue de faire le jeu des tireurs de ficelles et agents du  »diviser pour régner », tel est le jeu préféré des larbins et autres marionnettes du Capital au Kongo.

Cette tactique trahit une extraversion et une perversion, produits de la sociopathie et de la psychopathie ; et d’une option résolue pour la thanatophilie. C’est une option nihiliste, fruit de l’illettrisme et de l’analphabétisme politiques dans un monde de plus en plus polycentré.

Les nostalgiques du monde unipolaire au Kongo-Kinshasa sont nombreux. Surtout dans les milieux politiques.

Dans ces milieux, les imaginaires violés témoignent d’une arriération et d’une régression intellectuelle manifestes. Cela fait que leur apport à l’édification et à la montée du Sud global est nul. Pour ces imaginaires violés, le monde a arrêté de fonctionner depuis le 19 ème siècle.

Il y a quelques mois, un rapport faisait mention d’un nombre très élevé de malades mentaux au Kongo-Kinshasa. Il ne serait pas exclu qu’il y en ait plusieurs dans les milieux politiques.

Pour cause. Il est incompréhensible qu’au moment où quelques pays de l’Afrique de l’Ouest se mettent ensemble pour assurer la sécurité de leurs populations, pour refonder leurs Etats et pour affirmer leur souveraineté monétaire dans un élan souverainiste de diversification de leur partenariat stratégique, il y ait, au coeur de la même Afrique, des politicards, esclaves volontaires d’un ordre mondial en pleine dégénérescence.

L’Afrique de l’Ouest et les luttes souverainistes

En effet, en Afrique de l’Ouest, le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont en train de mutualiser leurs efforts pour résister à leurs adversaires communs. Ils savent que le nombre coordonné sagement et courageusement joue un rôle crucial dans la balance des rapports de force. Ils sont en train de créer une monnaie commune pour rompre avec le franc CFA.

Pendant ce temps, au Kongo-Kinshasa, la diversité culturelle, au lieu d’être une richesse, est vécue par ces esclaves volontaires et leurs fanatiques comme un cauchemar dont ils doivent se débarrasser en faisant le jeu des spécialistes du  »diviser pour régner ». L’option pour la thanatophilie s’affirme au sein de leurs partis-coop. Ils ont pour objectif stratégique le néant, le vide, du moment qu’ils peuvent accumuler de l’argent en marchant sur les cadavres de leurs congénères. Chez eux, le service domestique rendu à  »Mammon » marche de pair avec la haine et le sacrifie de l’humain.

Fabriquer des imaginaires alternatifs

Si le Kongo-Kinshasa échappe au chaos que lui préparent ces esclaves volontaires, il faudra, demain, soumettre les politicards aspirant à gouverner le pays aux examens psychologiques et psychiatriques sérieux. Le Kongo de demain devra refonder la famille, l’école et l’université sur des bases philosophiques, traditionnelles et humanistes solides solides afin d’éviter que la connerie y soit une option préférentielle.

Cette refondation est indispensable à la fabrication des imaginaires alternatifs, ceux qui peuvent travailler, individuellement et collectivement, à la production de l’intelligence collective et d’un Kongo plus beau qu’avant. Mus par cette intelligence, les Kongolais(es) pourront transformer l’unité imposée par le sort -Berlin 1885- en une unification voulue et nécessaire à la cohésion sociale et nationale.

Une petite conclusion

Il est souhaitable qu’à un certain moment donné, les minorités organisées , les défenseurs des terres ancestrales au Kongo et les souverainistes altruistes se retrouvent à une même table pour penser le pays de demain. Cette démarche devrait précéder les prochaines élections ou la prochaine désignation des gouvernants du pays. Les élections exposant à tout moment le pays au chaos ont besoin d’être repensées en profondeur.

Le Kongo-Kinshasa actuel est produit, depuis la Conférence de Berlin jusqu’à ce jour, comme  »un Etat-raté-manqué ». Ses institutions sont inefficaces et ses lois thanatophiles. Redonner du contenu bomotoïsant à ces institutions et produire des lois au service de l’émancipation de l’humain kongolais de l’esclavage volontaire et du consentement à la connerie tout en refondant la la famille, l’école et l’université, cela pourrait impulser un pays différent. Révolutionner ces lieux refondateurs des imaginaires alternatifs pourrait être le leitmotiv de nouvelles institutions.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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