RDC: budget 2016 et financement des élections présentés à l’Assemblée

Le siège du Parlement congolais, à Kinshasa.
© radiookapi.net

En République démocratique du Congo (RDC), la séance à l’Assemblée, ce lundi 26 octobre, était très attendue car il s’agissait de la présentation du budget 2016. Un chiffre en particulier a été scruté à la loupe, celui du montant prévu pour financer les élections. En effet, 2016 est une année chargée car elle prévoit l’organisation de pas moins d’une dizaine de scrutins dont la présidentielle, fin 2016, qui marque la fin du mandat de Joseph Kabila. Or, pour le moment, aucun de ces scrutins n’a été organisé. L’élection des députés provinciaux et des maires et bourgmestres, prévue dimanche, a par exemple été reportée sine die, faute de financements, entre autres. Néanmoins, le gouvernement s’est voulu rassurant sur son intention de bel et bien organiser les élections.

Près de 580 millions de dollars (6,4% du budget) dont 40,7 millions de dollars viendront des partenaires. C’est le montant que le gouvernement prévoit d’allouer à la consultation populaire, en 2016, sans préciser toutefois quelles élections seraient financées avec cet argent.

A ce jour, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a demandé un peu plus d’un milliard de dollars pour organiser une dizaine de scrutins locaux et nationaux mais depuis, c’est le flou.

En 2015, trop peu d’argent a été décaissé pour financer les premiers scrutins et la Cour constitutionnelle elle-même a demandé à la Céni de réviser son calendrier surchargé. Mais depuis, aucun nouvel échéancier n’a encore été rendu public. La seule certitude c’est que l’élection des députés provinciaux et des élus locaux, prévue dimanche, n’a pas eu lieu.

Malgré tout cela, les partis d’opposition se sont globalement dits rassurés, ce lundi, par le montant de 580 millions prévu pour les élections. La Commission électorale avait demandé 483 millions de dollars pour organiser les législatives et la présidentielle en 2016. Pour l’opposition, il s’agit précisément du scrutin le plus important car son organisation ne peut être décalée, selon la Constitution, mais aussi parce que cette présidentielle est synonyme d’une potentielle alternance, sachant que Joseph Kabila ne peut plus se présenter pour un troisième mandat.

Reste à voir comment sera financée l’élection des sénateurs et des gouverneurs, deux autres scrutins prévus par la Constitution et qui auraient dû être organisés depuis 2011 déjà, ou encore comment seront financées les élections locales prévues dans l’échéancier de la Céni.

Ce ne sera pas forcément évident, alors que le Premier ministre, Matata Ponyo, a par ailleurs annoncé que l’Etat congolais allait perdre 216 millions de dollars de rentrées financières en 2016. Une perte qui fait suite à la suspension de la production de cuivre par le minier suisse Glencore pour les dix-huit prochains mois.

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