François Hollande a un bilan négatif et Joseph Kabila pourrait le voir d’ici peu

Réfléchissons un peu. Neuf français sur dix jugent le bilan de François Hollande négatif1. Plus de sept français sur dix ne souhaitent pas qu’il se représente à la présidentielle en 2017. François Hollande est donc rejeté par le peuple français. Les Nuits debout organisées dans plusieurs villes françaises, malgré leurs limites idéologiques, sont l’expression de ce rejet. Ce soir du jeudi 14 avril 2016, il organise sur l’une des chaînes de télévision française  »le dialogue citoyen ». Il va débattre avec quelques citoyens français estimant qu’il a été voté sur le programme de la gauche et qu’il a appliqué, au cours de son mandat, le programme de la droite.
Et c’est ce François Hollande rejeté par son peuple que  »le Cheval de Troie » de Paul Kagame,  »Joseph Kabila » pourrait visiter l’un de ces quatre matins. Plusieurs compatriotes congolais s’apprêtent à descendre dans les rues de Paris pour crier leur indignation. N’aurait-il pas été beaucoup plus raisonnable de commencer par rejoindre les Nuits debout dans la mesure où elles expriment, tant soit peu, le rejet du système minoritaire des dominants auquel participe François Hollande en tant que  »petite main ». Une approche locale des questions congolaises nous empêche, souvent, de travailler à la convergence des luttes avec d’autres peuples, victimes non-consentantes de l’oppression du système des dominants.
Pour rappel, les minorités dominantes ne pratiquent pas  »la discrimination ». Méthodiquement ou tactiquement, elles dispensent des solutions adaptées aux différentes catégories de dominées.
Elles ont des solutions pour des  »consommateurs compulsifs » amoureux de vacances. Elles en ont pour les ramasseurs des miettes tombant des tables de leurs  »nègres de service » ou supplétifs. Leur force est liée au fait qu’elles sont organisées et agissent en conscience pour conserver leurs privilèges des dominants ; au Nord comme au Sud du monde.
Organisées et agissant en conscience, elles savent comment procéder pour opposer les dominés du Nord et du Sud par  »leurs petites mains » interposées. Elles veulent faire croire aux dominés qu’ils luttent contre des adversaires différents. Et les dominés y croient en organisant des luttes déconnectées. Or, eux, les dominants agissent de manière interconnectée. Ils savent que minoritaires, ils doivent leur salut à l’interconnexion. Ne serait-il pas souhaitable que les majorités populaires s’interconnectent au lieu d’épuiser leurs énergies à attaquer individuellement les minorités dominantes et leurs  »nègres de service ».
Comment penser la convergence des luttes populaires au moment où les minorités dominantes et leurs supplétifs deviennent impopulaires ? Telle nous semble être l’une des questions que la diaspora congolaise mobilisée contre la domination et l’oppression devrait examiner afin d’agir en connaissance de cause. Elle pourrait l’aider à questionner ses stratégies et tactiques de lutte d’émancipation politique.
Mbelu Babanya Kabudi

 

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