Crise en RDC : Paris et Washington attendent Kabila

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Toutes les occasions qui s’offrent sont bonnes afin d’éviter l’explosion en République démocratique du Congo provoquée par la crise politique liée à l’organisation ou non de la présidentielle en 2016. Conscients de cet enjeu, Paris et Washington ont pris la lourde responsabilité d’accompagner la RDC vers un schéma qui garantisse une paix durable le respect de la Constitution. Lors des visites qu’il devra effectuer dans ces deux capitales au courant de ce mois d’avril, le président Joseph Kabila sera invité à ne point s’entêter sur la voie du suicide, avec une éventuelle violation de la Constitution. A côté de l’objet officiel du voyage, c’est à un ultime appel que Paris et Washington vont s’exercer.

Selon le calendrier, le chef de l’Etat Joseph Kabila devra se rendre à Paris puis à Washington pour parler du climat. Assurant le leadership des pays moins avancés (PMA), le président congolais est obligé de présider personnellement les réunions de haut niveau de cette instance de suivi de la COP 21 de Paris sur les changements climatiques.

Dans la capitale française, le président Kabila signera, au nom des PMA, les engagements de ce groupe d’Etat. C’est précisément le 22 avril que cette grande cérémonie est prévue. Lors de son passage à Kinshasa, la ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, avait lancé officiellement l’invitation à l’occasion de l’audience qui lui a été accordée par le président de la République. Toutes les sources sont formelles là-dessus, le chef de l‘Etat avait donné son accord ferme.

Sur le plan bilatéral, il est certain que des contacts seront organisés et des réunions de haut niveau se tiendront. Au Quai d’Orsay, des confidences vont dans le sens de se saisir de cette opportunité pour pousser davantage sur la pédale du respect de la Constitution et des délais prévus dans l’organisation de la présidentielle en décembre 2016, au plus tard. «Nous userons de tous les moyens diplomatiques à notre disposition», a laissé entendre un conseiller du président Hollande, sous couvert d’anonymat.

La France qui a élaboré le projet de ce q est devenu la résolution 2277 estime que «rien n’est totalement perdu ». Poursuivant sur cette lancée, le conseiller lâche : «Nous étions surpris par l’adhésion de tous les pays membres du Conseil de sécurité. Des améliorations qu’ils avaient apportées sont allées au-delà de ce que nous voulions». Il existe donc un large consensus sur la situation en RDC d’autant plus que le gouvernement est la cause du retard et la désarticulation du processus électoral, «on ne peut lui accorder une prime». Sans s’opposer au dialogue, les Affaires étrangères françaises estiment que celui-ci est un moment de vérité entre acteurs afin d’envisager efficacement l’issue du cycle électoral.

Toutes ces questions seront rappelées au chef de l’Etat congolais, lors de sa visite «sans ambages, mais en toute courtoisie et respect», souligne-t-on. François Hollande prendra-t-il cette responsabilité ? Nul ne le sait parce que tout dépendra aussi de la partie congolaise souvent « imprévisible», allusion faite à une éventuelle absence du président Kabila qui peut ne pas être du voyage.

 WASHINGTON, L’ÉTAPE ULTIME

Selon des sources en provenance de la capitale américaine, Joseph Kabila devra également faire une escale au pays d’Obama. Jusque-là, «les tractations seraient très avancées». Aucune précision n’est donnée sur la date pour des raisons implicites. Mais, le principe «est acquis». Là aussi, il n’y a point de doute, le processus électoral serait au cœur des échanges entre les deux parties. D’ailleurs, la même source a confirmé un deuxième passage du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) aux USA, où Corneille Nangaa est encore attendu, avant l’arrivée du président Kabila.

A Washington, c’est le même refrain qui sera à l’ordre du jour : «le respect de la Constitution». U ne position du président Obama, explicitée par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, martelée régulièrement par Russ Feingold et Perriello. Il va sans dire que cette visite pourrait changer l’évolution des choses. Des garanties que les uns et les autres pourraient donner vont débloquer ou gripper le processus avec risque d’explosion. A Washington, le ton sera amical, mais ferme pour ne pas froisser l’interlocuteur arrimé souvent à la souveraineté des Etats.

Le POTENTIEL

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