Kolwezi : une manifestation réprimée dans le sang

La police disperse les manifestants le 1/9/2011 à Kinshasa, lors d’une marche des opposants. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La police disperse les manifestants le 1/9/2011 à Kinshasa, lors d’une marche des opposants. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La police disperse les manifestants le 1/9/2011 à Kinshasa, lors d’une marche des opposants. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Des sources concordantes indiquent que deux personnes ont été tuées lorsque les forces de l’ordre ont ouvert le feu, le dimanche 17 avril dernier, sur une foule en colère après un braquage mortel à Kolwezi, chef -lieu de la nouvelle province de Lualaba. Le point de départ du drame est la mort de deux personnes, abattues dans la nuit de samedi à dimanche pour avoir résisté à un vol à main armée sur un terrain privé de Kolwezi, à 340 km à l’ouest de Lubumbashi.

Exaspérés par la banalisation des actes de violence qu’ils observent depuis quelques mois, les habitants du quartier ont laissé éclater leur colère au petit matin en se rendant en masse vers la mairie avec les corps des deux victimes du braquage, selon plusieurs sources locales.

D’après le colonel Pierre Rombault Mwanamputu, porte-parole de la police nationale congolaise cité par l’Agence France Presse(AFP), la population voulait  » saccager la ville  » et elle s’est heurtée  » à l’interposition des forces de l’ordre « .  » Des échauffourées ont éclaté et il y a deux autres morts et quelques blessés, actuellement pris en charge  » par les autorités, a déclaré l’officier à l’AFP.

Plusieurs blessés

Yav Kachung, directeur de cabinet du gouverneur de la nouvelle province de Lualaba, dont Kolwezi est le chef-lieu, a dit pour sa part que les heurts ont fait deux morts et  » 20 blessés « , parmi lesquels  » des policiers ayant reçu des pierres lancées par la foule « , et des  » blessés par balles « , parmi lesquels  » des femmes et des enfants « . Selon une source médicale à Kolwezi, le bilan des morts avancé par les autorités est inférieur à la réalité, mais le corps médical aurait reçu des consignes strictes de ne pas communiquer avec la presse sur cette affaire.

Le général Charles Bisengimana, chef de la police nationale, s’est rendu à Kolwezi depuis hier lundi, selon le colonel Mwanamputu. Plusieurs milliers de personnes ont perdu leur emploi au cours des derniers mois à Kolwezi, du fait du ralentissement économique frappant la ceinture du cuivre congolaise avec la baisse des cours des matières premières.

Des échauffourées avaient éclaté dimanche 17 avril entre la population et la police dans la matinée au quartier  » Cinq ans Cellule Kanina  » à Kolwezi après le meurtre de deux personnes. La situation a dégénéré lorsqu’une unité de police a tenté de récupérer les corps des défunts.

En colère, les habitants du quartier Kanina se sont interposés, obligeant les policiers et militaires déployé sur le lieu à tirer à balles réelles pour disperser la foule. Plusieurs sources indiquent que la dispersion de la manifestation a coûté la vie à certaines personnes.

Retour au calme

Le calme est revenu lundi 18 mars dans la cité de Kanina. Les dispositifs sécuritaires ont été renforcés avec l’arrivée dans la ville de trente éléments de la police de légion nationale d’intervention dépêchés depuis Lubumbashi par l’inspecteur général de la police nationale, a annoncé le gouverneur de la province du Lualaba, Richard Muyej Mangez.

Pour instaurer un climat de paix permanent à Kolwezi et sécuriser la population contre la montée de la criminalité, Richard Muyej affirme avoir reçu l’autorisation de la hiérarchie de la police nationale de remplacer les policiers en âge de retraite par 400 nouvelles recrues, qui seront formées durant six mois afin d’assurer la sécurité de la ville de la province de Lualaba.

Par Godé Kalonji

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