AFFAIRE EX-MILITAIRES AMÉRICAINS PRÉSUMÉS MERCENAIRES EN RDC – BIENTÔT UNE MISSION DE WASHINGTON À KINSHASA

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Pour faire toute la lumière sur l’affaire relative aux allégations graves portées contre des ex-militaires américains qui séjournent en République démocratique du Congo en toute régularité, Washington s’apprête à envoyer incessamment une mission à Kinshasa. Elle sera conduite par  l’envoyé spécial d’Obama dans les Grands Lacs, Tom Perriello.

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L’envoyé spécial du président Obama dans la région des Grands Lacs africains, Tom Perriello, va conduire dans les tout prochains jours une importante délégation de son pays, avec pour mission de faire toute la lumière sur les graves accusations de recrutement d’anciens GI’s par le gouverneur honoraire du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe. Les calibres alignés démontrent la mesure de la détermination des USA à mener ce dossier jusqu’au bout. Rien d’étonnant quand on sait que l’arrestation, le 24 avril dernier à Lubumbashi d’un ex-caporal de l’armée américaine ne pouvait laisser indifférentes les autorités américaines pour qui la vie d’un seul de leurs compatriotes mobilise tous les responsables.

Le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, a eu des mots très directs pour lier la présence de près de 658 Américains dans l’ex-province du Katanga, à une entreprise criminelle de déstabilisation de la RDC. Pour le Garde des sceaux congolais, 404 hommes de nationalité américaine pourraient constituer cette armée qui mettrait en mal la fragile stabilité en construction du pays. Au cours de sa sortie médiatique, celui-ci n’a pu apporter des précisions quant à l’endroit où se trouveraient lesdits « mercenaires ».

Le plus curieux est qu’autant d’Américains aient choisi de venir en RDC pour des activités insurrectionnelles. Le ministre Thambwe Mwamba a insinué qu’il s’agissait de la concrétisation d’une entreprise criminelle de déstabilisation du pays dont le gouvernement disposerait d’indices. La télévision d’Etat s’est fendu dans un éditorial vantant la bravoure et le savoir-faire des services qui ont déjoué ce projet, allant jusqu’à citer des officiers généraux à la retraite.

Le ministre de la Justice a eu des mots durs pour charger les USA. Sans surprise, la réaction de l’ambassade des USA à Kinshasa ne s’était pas fait attendre. La représentation américaine en RDC a balayé d’un revers de la main ces accusations démontrant qu’elles n’étaient basées sur aucun fait vérifiable. Ce qui devrait d’ores et déjà mettre la puce à l’oreille des autorités de Kinshasa afin que l’ambassade américaine en RDC ait exprimé un point de vue émis par l’administration Obama. Pouvait-il en être autrement ? La mission diplomatique n’agit que sur la base des orientations clairement données par Washington.

Trois services au front

Des accusations aussi graves ne pouvaient que trouver des réponses appropriées. Chaque spécialité est impliquée dans la constitution de la mission chargée d’apporter la réplique réservée aux autorités congolaises. Tom Perriello, l’envoyé spécial d’Obama dans la région des Grands Lacs et la RDC, Sarah Sewall du département d’Etat en charge de la sécurité civile, la démocratie et les droits humains,  et enfin le général David Rodriguez de l’AFRICOM !

Ces trois services auront la charge d’apporter des réponses spécifiques liées à leurs domaines d’action respectifs. Cela irait de l’arrestation d’un sujet américain vivant sur le territoire congolais sur base des documents légaux délivrés par des préposés du gouvernement congolais ; les accusations de recrutement des mercenaires avec la grande inquiétude que tout Américain sur le sol congolais serait potentiellement un mercenaire et le chiffre de 404 effraie d’autant plus que nombre d’Américains sont installés en RDC, particulièrement dans le Katanga, où se trouve le plus important investissement des USA.

        Etant donné que ces accusations touchent également des ex-militaires, le Pentagone a chargé le commandant d’Africom de non seulement élucider cette affaire, mais aussi d’apporter des réponses qui s’imposent.

        Ce trio qui est annoncé à Kinshasa pour des discussions avec de hauts responsables du gouvernement de la RDC peaufinent tous les dossiers sur les plans diplomatique, politique, sécuritaire, militaire et humanitaire. Selon nos sources, ils auraient établi  leur quartier général dans une ville européenne avant de descendre à Kinshasa.

 

Le round qui se profile à l’horizon ne sera pas une partie de plaisir tant pour les Américains que pour les Congolais. Il s’agira  pour les uns et les autres de batailler preuve contre preuve, argument contre argument.

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