Monsieur Kabila annonce le glissement lors de la conférence de presse organisée le jeudi, 04 août dernier à Kasese, en Ouganda avec le président  Yoweri Museveni. Interrogé sur l’organisation des élections en RDC, monsieur Kabila a déclaré que les élections se passeront après le processus d’enrôlement débuté le 31 juillet dernier et que c’est lui qui sera le premier à l’annoncer aux Congolais. Lorsque l’on sait que, selon le président de la CENI, l’enrôlement des électeurs pourra durer environ 16 mois, on ne peut pas douter des intentions de monsieur Kabila de se cramponner au pouvoir au-delà de son deuxième  et dernier mandat. Certains membres de l’opposition soutiennent même qu’il chercherait une occasion favorable après le départ du président américain Barack Obama pour modifier la constitution afin de se représenter aux prochaines élections.

La déclaration de Kabila sonne comme une réponse donnée au préavis du président Etienne Tshisekedi qui voudrait le voir quitter le pouvoir au plus tard le 19 décembre 2016 à minuit. Dès lors, on se demande:  Pourquoi avoir choisi l’Ouganda pour annoncer le glissement? Ils sont plusieurs à penser que monsieur Kabila a voulu d’abord avoir les assurances de ses parrains Kagamé et Museveni avant de se prononcer publiquement. Désormais, les Congolais doivent savoir que cette annonce ne vient pas favoriser le dialogue ni apaiser le climat politique actuel en RDC, déjà tendu avec les arrestations arbitraires, des procès bidons contre Moise Katumbi et des violations au quotidien des droits de l’homme.

Monsieur Kabila est dans la logique de la guerre: « Le pouvoir s’arrache ».  Cette annonce des élections après seize mois environ est à considérer comme un casus belli lancé à l’opposition et à tous ceux qui ne jurent que pour le changement. L’affrontement est donc inévitable.

Lumbamba Kanyiki