Tshimbulu : le député Kanku exige une enquête impartiale

clément kanku
La situation demeure toujours précaire, sinon explosive dans la ville de Tshimbulu, dans la province du Kasaï Central, où des miliciens aux ordres du chef coutumier Kamuena Nsapu continuent de défier les forces de l’ordre et l’autorité établie depuis le dimanche 7août2016 dans la soirée. La situation est tellement prise au sérieux à Kinshasa qu’une mobilisation instantanée de plusieurs responsables des services de sécurité, de la police et de l’armée a été décrétée le lundi 08 août. Et le même jour, ils ont pris la direction de la ville Kananga. Du côté des autorités politiques et administratives, on a signalé le déplacement en catastrophe, pour le chef-lieu de la province du Kasaï Central, du vice- premier ministre et ministre de l’intérieur, Evariste Boshab. Il y a lieu de signaler également le voyage, hier mardi pour Kananga, de plusieurs députés nationaux et sénateurs originaires du Kasaï Central. Mais, jusque-là, tout le monde se trouvait encore en transit à Kananga, où on a signalé la tenue d’une réunion urgente de sécurité présidée par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur.

On croit savoir que les participants ont discuté des stratégies à mettre en œuvre pour la gestion d’une situation plus que jamais délicate.
S’exprimant à chaud à partir de Kananga, où il est arrivé au courant de la journée d’hier mardi, le député national Clément Kanku a suggéré qu’une commission d’enquête soit mise rapidement sur pied.
A ce propos, son vœu est qu’elle comprenne aussi bien des représentants du gouvernement central, du parlement national, du gouvernement provincial, du parlement provincial, des services de sécurité, de l’armée, de la police ainsi que des autorités traditionnelles et des autochtones.

A son avis, on devrait éviter d’agir dans la précipitation et surtout de privilégier le recours à la force dans un dossier où il y aurait à boire et à manger. Des investigations sérieuses devraient être menées afin de ne pas bâcler le travail. Car, une mauvaise appréciation de la situation, au lieu de ramener la paix et la concorde entre fils et filles de Tshimbulu; pense-t-il, risque de cristalliser des frustrations qui pourraient générer de nouveaux dérapages.

Aucune indication n’a été fournie quant à un éventuel mouvement des autorités et parlementaires venus de Kinshasa vers Tshimbulu, où la ville continue de se vider de ses habitants, qui redoutent à la fois les exactions des miliciens du Chef Nsapu et une éventuelle action de représailles des forces loyalistes.
Clément Kanku recommande à qui de droit de prendre langue avec toutes les parties afin de mieux cerner le problème et envisager ainsi des solutions pacifiques à y apporter. Il est question de chercher d’abord à comprendre les causes ayant amené à une explosion de violence dans une contrée où la quiétude était totale, où il n’y avait aucun problème de cohabitation entre communautés locales.

Pour y parvenir, il conseille d’entendre les responsables de l’autorité de l’Etat (les autorités provinciales civiles et militaires ainsi que celles de la police nationale et des services de renseignements), la population martyre de Tshimbulu et des villages environnants, le chef coutumier incriminé, ainsi que d’autres autorités traditionnelles du périmètre en ébullition, Il faudra aussi recueillir l’avis des chefs religieux.

C’est à l’issue de cet exercice, soutient Clément Kanku, qu’on saura ce qui s’était réellement passé, c’est-à-dire les vrais tenants et aboutissants de la situation qu’on est en train de déplorer aujourd’hui.

Il faut anticiper au lieu de déplorer!

Mieux vaut prévenir que guérir, dixit un vieil adage français. Pour les observateurs avertis, ce qui est arrivé dans la province du Kasaï Central était tout à fait évitable. Si le grand public notamment des Congolais d’autres coins de la République peuvent se dire surpris par la situation de Tshimbulu, cela ne doit être le cas pour les autorités tant provinciales que nationales.
Des sources crédibles renseignent que la tension qui couvait dans l’ex-chefferie de Kamuena Nsapu, depuis deux mois, était bien connue des autorités locales. C’est ce qui justifie le séjour passé dernièrement par le général Kifwa, responsable de la 2ème zone de défense, à Kananga. On croit que l’on n’a pas suffisamment pris la mesure de l’offense faite à l’épouse du Chef coutumier Nsapu par des hommes en uniforme partis perquisitionner chez lui en son absence.
En plus, des cas similaires enregistrés dans le passé – notamment dans les provinces du Kongo Central, de l’ex-Equateur et tout récemment dans le Nord-Kivu – pouvaient bien servir de leçons pour aider les autorités locales et provinciales à éteindre le feu pendant qu’il couvait encore. Malheureusement, on a laissé pourrir la situation comme s’il n’y avait eu aucun signal d’alarme !
Par Dom

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