Grève générale et «villes mortes» en RDC: une mobilisation en demi-teinte

zone de kasavubu

Par RFI
 L’essentiel de l’opposition congolaise a appelé à une journée « ville morte » et à la grève générale sur tout le territoire national ce mardi 23 août. L’objectif : protester contre la tenue de pourparlers avec le pouvoir en place et récuser le médiateur désigné par l’Union africaine (UA), l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo.Edem Kodjo avait été choisi pour décrisper le climat politique en République démocratique du Congo, alors qu’une élection présidentielle doit se tenir à la fin de l’année. Mais l’opposition estime qu’il est trop proche du pouvoir et demande son remplacement.

La grève est inégalement suivie ce mardi 23 août d’après les informations recueillies pour le moment. À Kinshasa d’abord, l’activité est ralentie, mais pas totalement arrêtée. Les bus et taxis circulent dans le centre-ville, mais il n’y a aucun embouteillage, ce qui est très rare dans la capitale. C’est bien la preuve que certains ont choisi de rester chez eux.

Globalement, la journée « ville morte » est moins suivie qu’en février dernier, lorsque l’opposition avait appelé à faire grève. À Lubumbashi par exemple, la capitale minière de l’est, l’activité économique ne semble pas perturbée. Mais dans la capitale du diamant, à Mbuji May, la grève semble respectée avec quelques tensions signalées ce mardi. Idem à Goma, dans le nord-est du pays où la plupart des taxis motos ne circulaient pas ce mardi matin. Un magasin sur deux semblait ouvert.

« Prière pour le changement » à Bukavu

Un tableau contrasté à l’image de Bukavu. Dans cette ville du Sud-Kivu, la situation est normale et les boutiques sont restées ouvertes. Ni la coordination de la société civile, ni l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe n’avaient décidé de relayer le mot d’ordre de la journée « ville morte ».

Le parti UNC a décidé de participer au comité préparatoire du dialogue et dit espérer obtenir par ce biais la libération des autres prisonniers politiques. Beaucoup de commerçants n’étaient donc tout simplement pas informés de l’appel à la journée « ville morte », d’autres disaient qu’ils devaient travailler pour manger et que l’opposition n’allait pas les nourrir. D’autres encore qu’il fallait aller au dialogue pour organiser au plus vite les élections dans le respect des délais constitutionnels.

Cependant, à midi, dans le centre, une rapide opération sifflet et klaxon « pour demander le respect des délais constitutionnels » a été menée. Une « prière pour le changement » a aussi été organisée sur l’un des ronds-points de la ville. Les organisateurs demandent le changement non pas seulement de certains hommes mais de tout un système pour que les élections aient enfin un effet sur la population. Car c’est tout l’enjeu de cette journée « ville morte » : montrer au pouvoir que la population veut une élection présidentielle à la fin de l’année pour qu’il y ait une alternance.

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