Le peuple rejette Kodjo et consorts

Lephare
Le rejet total, par le peuple congolais, du dialogue non inclusif piloté par le Facilitateur Kodjo et de l’Accord politique qui vient de le sanctionner est sans appel. Cette lourde sanction populaire a eu comme effet immédiat l’adhésion massive des millions de Congolaises et Congolais de Kinshasa et du Congo profond à la journée « ville morte » d’hier mercredi 19 octobre 2016, décrétée par le « Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement ». Ce message fort s’est traduit par la paralysie totale de l’administration publique, des établissements d’enseignement public et privé tant de la maternelle, du primaire, du secondaire que du supérieur, des activités commerciales, des entreprises et services tant publics que privés, etc.
            Au-delà de la journée « ville morte », on a assisté au décor d’un « pays mort ».
            Les masses ont largement suivi le mot d’ordre de la véritable opposition consistant à adresser un « carton jaune » au Chef de l’Etat actuellement en fonctions, afin de lui rappeler la « consommation » du premier mois d’un paquet de trois précédent l’expiration de son second et dernier mandat, le 19 décembre 2016. Que tout un peuple ait décidé de sacrifier ses occupations quotidiennes pour protester contre la « messe noire » de la Cité de l’Union Africaine, synonyme de violation délibérée de la Constitution et du passage en force du pouvoir en place et ses alliés vers le « glissement » du calendrier électoral devait pousser à une profonde méditation.
            Kodjo et consorts, dans leur entêtement d’ignorer les attentes du peuple au sujet de son besoin de changement de gouvernance au sommet de l’Etat de manière démocratique, devraient se sentir interpellés par le « carton jaune » d’hier mercredi, qui leur est aussi adressé. Il est clair que le rejet du forum de la Cité de l’Union Africaine entraîne ipso facto celui de ses « Résolutions ». Ceux qui n’ont pas voulu écouter la voix du peuple devraient néanmoins retenir que celui-ci ne se reconnaît ni dans le report des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales à l’hypothétique échéance d’avril 2018 ; ni dans le nouveau gouvernement à mettre en place sous la direction d’un Premier ministre d’une opposition factice, en violation totale des prescrits de la Constitution ; ni dans la nouvelle « Transition » de plus de 24 mois que viennent de s’octroyer les futurs jouisseurs de la République, encore moins dans le Comité de suivi de l’Accord politique, une structure anti-constitutionnelle sur toute la ligne.
            L’avertissement populaire du mercredi 19 octobre 2016 s’adresse à tous ceux qui ont résolu de brouiller toutes les pistes de la démocratie à travers un Accord politique où ils ont expressément omis de souligner que l’actuel Chef de l’Etat, qui a épuisé ses deux mandats, ne peut plus postuler pour un troisième. Il s’agit d’une sévère mise en garde à tous ceux qui comptent sur l’usure du temps pour sortir de leurs manches, en 2018, leur agenda caché fondé sur une révision constitutionnelle, en vue de déverrouiller complètement les articles relatifs à la limitation du nombre des mandats présidentiels, à l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, au plafonnement de la durée du mandat présidentiel à cinq ans, etc.
            Très éveillé politiquement, à la différence de son aîné de 1960 qui gobait les propos des pères de l’indépendance comme paroles d’évangile ou de celui de 1970 qui n’avait pour alternative que le vote du « vert » pour soi-disant garantir la paix, la stabilité et le progrès socio-économique de la Nation, le Congolais du 3me millénaire entend exercer pleinement son droit de souverain primaire par la voix des urnes. Ce 19 octobre 2016, il a exprimé clairement son refus d’être mené en bateau par des marchands de promesses sur des lendemains enchanteurs, alors que son vécu quotidien ne fait que se dégrader, au point de le placer dans le box des citoyens les plus miséreux de la planète. Si un tel message n’a pas été compris par ses destinataires, il faudrait en conclure que ceux-ci voudraient absolument le pousser à s’exprimer autrement.
                                        Kimp

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