Cession des terres fermes aux Chinois : le Centre Carter interpelle le gouvernement

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Les exploitants miniers ne doivent pas continuer à œuvrer dans l’opacité. Désormais, ils sont tenus de rendre compte, surtout lorsque l’Etat-propriétaire est impliqué.

La cession d’une des grandes mines de cuivre de la République démocratique du Congo à des investisseurs chinois indigne les curieux. Parmi ceux-ci, le Centre Carter. Dans un communiqué rendu public le vendredi 20 janvier, cette organisation américaine appelle le gouvernement à « publier le contrat » de cession de la mine incriminée.

« L’accord pour le transfert des parts sociales de Tenke Fungurume Mining (TFM), société qui exploite la mine est le dernier d’une liste croissante de transactions non-divulguées, impliquant l’entreprise publique minière congolaise, la Gécamines», déplore le Centre Carter.

Ce manque de transparence de la part de Gécamines, ajoute le communiqué, empêche le monitoring de cette entreprise et ne permet pas d’assurer que Les ressources minières de la RDC bénéficient au peuple congolais.

Dans une dépêche publiée le week-end, l‘Agence France presse (AFP) déplore le fait que – cinquième producteur de cuivre au monde en 2015 et premier producteur mondial de cobalt – la RDC puisse être l’un des pays les moins développés de la planète. Près de 90% de ses 71 millions d’habitants vivent dans l’extrême pauvreté.

Le groupe américain Freeport-McMoran avait annoncé, en mai 2015, la cession du contrôle ce TFM au groupe chinois China Molybdenum (côté à la bourse de Hong Kong) pour un montant minimum de 2,65 milliards de dollars. L’opération portait sur la vente de 70% du capital de TF Holdings, maison-mère de TFM immatriculée aux Bermudes.

La société canadienne Lundin Mining a annoncé de son côté en septembre la vente de sa part de 30% dans TF 1oldings à un fonds d’investissement chinois, BHR Partners pour 1,14 milliard de dollars.

S’estimant lésée par ces transactions, la Gécamines a tenté de bloquer ces ventes par des actions judiciaires à l’étranger et au Congo alors que les changements de propriétaires de TF Holdings s’avèrent sans incidence sur lé pacte d’actionnaires de TFM, société de droit congolais détenue à 80% par la holding bermudienne et à 20% par la Gécamines.

L’agence Bloomberg a rapporté il y a quelques heures que la Gécamines avait renoncé à ces actions après être parvenue à un accord lui offrant « une certaine compensation financière ».

Selon une source proche des négociations contactée par l’AFP, l’accord aurait été signé entre China Molybdenum, Freeport-McMoran, Lundin, Gécamines, et l’Etat congolais.

Dans son communiqué, le Centre Carter, fondation créée par l’ancien président américain Jimmy Carter pour promouvoir la démocratie et les droits de l’Homme dans le monde, appelle l’Etat et les deux groupes nord-américains à « divulguer toute information matérielle sur la transaction, y compris la compensation due à la Gécamines en contrepartie de l’abandon» de ses poursuites.

Par Olivier KAFORO

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